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6 juin 2025
Les chiens robots ne sont pas (encore ?) source d'autant d'attachement que les “vrais” chiens
Bienvenue dans l'éthorobotique : « un domaine d'ingénierie robotique sociale reposant sur l'écologie et l'éthologie ». Une vaste équipe de chercheurs de plusieurs universités américaines a réalisé une expérience comparant l'attachement social qui peut se développer vis-à-vis d'un chien ou vis-à-vis d'un robot mimant un chien, et plus précisément un modèle récent d'AIBO (voir l'illustration principale). AIBO est l'acronyme de Artificial Intelligence RoBOt et joue sur les mots en japonais, où aibō signifie compagnon. Plusieurs modèles en ont été produits par Sony, et celui testé ici est l'ERS-1000, qui en est la 4e génération. Sa fiche wikipedia (https://en.wikipedia.org/wiki/AIBO) précise qu'il « est équipé d'une carte SIM pour faciliter l'interaction et l'apprentissage via le cloud computing, nécessitant une connexion internet permanente pour fonctionner pleinement. Ce modèle a une apparence moins robotique et plus “mignonne” que les autres modèles [et] peut reconnaître jusqu'à 100 visages, répondre à plus de 50 commandes vocales et apprendre un tour personnalisable ».
L'objectif initial des auteurs est d'évaluer dans quelle mesure, les interactions quotidiennes avec un tel robot peuvent donner lieu à « des liens sociaux, caractérisés comme des relations sociales durables, positives et affiliées ». Ils n'ignorent évidemment pas que les relations des humains avec les chiens se sont développées sur plus de 10 000 ans, mais précisent que justement, l'étude de la relation humain-animal fournit « des informations précieuses sur les comportements sociaux dans la recherche visant à démêler le lien social de familiarité, et [permet] d'étudier les progrès des robots de compagnie ». Car les premières études du secteur ont montré que « les humains tendent à avoir une attitude négative ou une absence d'intérêt vis-à-vis des robots » et des études sur les modèles plus anciens d'AIBO ont montré qu'ils « restaient considérés comme des artefacts technologiques ».
Pour l'étude avec le modèle ERS-1000, les auteurs ont recruté 19 étudiantes, âgées de 18 à 29 ans, qui ont été informées du protocole. Elles devaient s'engager sur la durée de l'étude à accepter pour compagnon un chien puis un robot (ou l'inverse). Pour cela, 11 Labrador retrievers ont été utilisés, tous issus d'un programme de travail (entraînement à la détection d'odeurs : âgés de 2 à 8 ans) ainsi que 5 robots. Tous les “jumelages” n'étaient pas contemporains, mais chaque personne avait le même programme : trois séances d'interaction hebdomadaires consistant à caresser, jouer et exercer des commandes familières, avec le chien ou le robot, pendant quatre semaines d'affilée. Puis une nouvelle série de 4 semaines se déroulait à l'identique avec l'autre compagnon. Celles-ci se déroulaient de la même façon avec une phase initiale de présentation du compagnon, en public dans un amphithéâtre, des cloisons séparant chacune des 6 situations. Au terme de chaque mois d'interactions, les participantes devaient s'auto-évaluer, y compris sur leur niveau d'attachement au compagnon du moment (grille prévalidée). Pendant la cohabitation avec le compagnon, l'évolution de la relation sociale était appréciée en recueillant les urines des participantes (début, milieu et fin de la période), pour dosage de l'ocytocine. En effet, cette hormone sociale a été choisie comme marqueur de l'évolution des interactions sociales sur la période.
L'hypothèse des auteurs était qu'à travers ce protocole, « les chiens et les AIBO initieraient des liens sociaux [avec les participantes], mais que les chiens permettraient une connexion plus profonde ». Pour l'ocytocine, les dosages montrent que « le changement de niveau augmente lors des interactions avec les chiens, mais diminue avec les AIBO ». De même, le niveau d'attachement autodéclaré était significativement supérieur à l'issue des sessions avec les chiens. De même encore, les réponses aux questions posées au terme de chaque session, indiquent que « les avantages des chiens sont leur portée communicationnelle, émotionnelle et de personnalité, leur libre arbitre et leur vivacité, tandis que les avantages des robots comprennent un moindre investissement [émotionnel], une propriété plus facile, et des potentiels supplémentaires ». Ce qui valide l'hypothèse de départ.
Logiquement, les auteurs préviennent de ne pas généraliser ces conclusions à d'autres types de robots, mais soulignent l'intérêt de ces résultats « comme point de départ de recherches futures ». Par exemple, ils proposent de prolonger la durée de la phase de création de liens, « et l'étude pourrait être déplacée vers un environnement plus naturel, comme le domicile des participants, où chiens et AIBO pourraient servir de compagnons temporaires. Ces ajustements peuvent améliorer la validité écologique et fournir une représentation plus précise de la dynamique de création de liens dans des environnements réels ».
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