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15 juillet 2024
Facteurs de risque de troubles de santé chez le lapin : avant tout les (mauvaises) conditions de vie
Ce sont finalement les conditions de vie du lapin – le logement, l'alimentation, l'activité, les soins –, et plus globalement sa vie captive, qui semblent peser le plus lourd dans le risque de maladies, plutôt que sa morphologie, en particulier la brachycéphalie ou les oreilles tombantes.
Le lapin de compagnie constitue en effet l'espèce ciblée par une nouvelle étude épidémiologique du programme britannique VetCompass, dont les résultats sont publiés en libre accès dans le VetRecord. Une précédente avait montré la prédominance des troubles dermatologiques, bucco-dentaires, digestifs et oculaires dans cette espèce, mais sans en rechercher les facteurs de risque. D'autres travaux ont identifié des variations liées au sexe.
Le lapin est une espèce très populaire outre-Manche, présent dans 2,8 % des foyers. Il l'est également en France, où 4,4 % des habitants en détiennent un (tandis que 39,2 % ont un chat et 30,3 % un chien, selon les derniers chiffres de la Facco, voir LeFil du 11 juin 2024). À ce jour, plus de 50 races et 500 variétés de lapins sont distinguées, variables notamment dans la taille, le pelage, la forme du crâne, la forme et le port des oreilles… L'engouement actuel pour les races brachycéphales et aux oreilles tombantes a motivé cette nouvelle étude identifiant les facteurs de risque des maladies les plus fréquentes de l'espèce, en particulier les facteurs morphologiques.
En 2019, année de l'étude, un total de 162 017 lapins de compagnie ont été vus ou suivis dans les 1224 cliniques vétérinaires généralistes adhérentes au programme.
Croisements incertains mis à part, la race est spécifiée dans environ 50 % des cas (81 452 lapins), montrant la prédominance des croisés (de races spécifiées, 9,89 %), des béliers nains (mini Holland lop, 8,82 %), des béliers (sans détail, 7,46 %), des têtes de lion (6,90 %), des mini lop (5,67 %) et des nains de couleur (Netherland dwarf, 5,35 %), les autres races représentant chacune moins de 3 % de l'effectif.
Le poids médian de ces lapins est de 2,26 kg : 2,30 kg pour les femelles et 2,24 kg pour les mâles (différence significative). Il varie de 1,42 kg en médiane pour les plus petits (lapin nain de couleur) à 5,99 kg pour les plus grands (géant continental).
L'âge médian est de 2,04 ans : 2 ans pile pour les mâles et 1,95 ans pour les lapines (différence significative).
Lorsque sexe et statut sexuel sont renseignés (soit dans plus de 9 cas sur 10), les informations montrent une prédominance des mâles (53,8 % contre 46,2 % de femelles). Près d'un animal sur 4 est stérilisé (24 %), plus souvent les mâles (26,4 %) que les femelles (21,4 %).
Enfin, lorsque race ou type est renseigné, il est possible d'établir la conformation du lapin :
L'étude des facteurs de risque des maladies les plus courantes a porté sur un échantillon de 3933 lapins, tirés au sort parmi les 162 017 (soit 2,43 %). Dans 7 cas sur 10, ils présentaient au moins une maladie (dans les autres cas, ils avaient été amenés pour des soins préventifs comme une vaccination ou une stérilisation).
Et les maladies ou anomalies dont la prévalence est la plus élevée sont :
Le diagnostic n'était pas établi ou précisé dans 6 % das cas. La prévalence des autres affections est inférieure à 4 %.
Sans surprise les groupes de maladies les plus fréquentes sont les affections des phanères, les affections dentaires, dermatologiques et digestives.
Le sexe du lapin n'est pas un facteur général de risque de maladie. En revanche, plusieurs d'entre elles sont significativement plus fréquentes dans un sexe : les femelles sont plus souvent obèses, ce qui était déjà documenté, tandis que les mâles sont plus fréquemment touchés par des molaires trop longues, des incisives trop longues (défauts d'usure), des troubles lacrymaux, une conjonctivite ou un écoulement oculaire, et à plus large niveau par des affections dentaires (ce qui était déjà bien documenté) et oculaires (ce qui ne l'était pas).
La probabilité d'être malade, ne dépend pas de la conformation du lapin : les brachycéphales ou les lapins aux oreilles tombantes, notamment, ne sont pas plus malades que les autres. Les deux caractéristiques sont d'ailleurs souvent associées chez un même individu.
Quelques maladies seulement sont plus fréquentes chez les brachycéphales (impaction fécale, troubles lacrymaux, affection du pelage, et plus largement les troubles dermatologiques et oculaires) ou moins fréquentes (obésité, anorexie, stase digestive, et plus largement les affections digestives). Deux maladies sont également plus fréquentes chez les individus aux oreilles tombantes (impaction fécale et troubles lacrymaux, et plus largement les affections de la peau ou parasitaires). Mais on est loin de surrisques majeurs de maladies dentaires, oculaires ou auriculaires comme présumé, même si une sous-évaluation reste possible, par défaut de médicalisation ou de diagnostic.
Le taux de mortalité chez ces lapins est de 15,6 % (614/3933), à un âge médian de 5 ans, sans différence significative selon le sexe ou la forme du crâne. Les lapins aux oreilles tombantes sont toutefois morts à un âge médian moins élevé (4,29 ans contre 5,44 pour ceux aux oreilles dressées).
Selon les auteurs, la domestication du lapin, comme source de nourriture puis comme animal de compagnie, a entraîné de nombreuses évolutions, de conformation mais aussi de mode de vie, s'écartant de l'évolution naturelle du lapin sauvage. La globalité de cette évolution, ainsi que des conditions de vie maladaptées (manque d'exercice, alimentation trop riche et appauvrie en fourrage et fibres), le prédisposeraient ainsi bien davantage aux maladies que les seuls paramètres morphologiques relatifs notamment à la forme du crâne et au port des oreilles, que d'autres travaux ont montré prédisposer aux maladies dentaires, oculaires et auriculaires (otites) en particulier (voir par exemple LeFil du 5 septembre 2023 ou LeFil du 2 janvier 2020).
La nature des maladies ou anomalies à prévalences les plus élevées vont dans ce sens, un défaut d'usure des griffes et des dents, une obésité comme une impaction fécale étant favorisés, par exemple, par une alimentation, un substrat ou un niveau d'activité inadéquats. Encore des domaines où l'information et le conseil vétérinaire seraient utile à des propriétaires novices ou peu sensibilisés.
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