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2 janvier 2020
Douleur, surdité, affections dentaires… La sélection de lapins à oreilles tombantes pose un problème d'éthique
Toute l'équipe du Fil vous souhaite une Belle et heureuse année 2020 !
Est-il éthique, d'un point de vue santé et bien-être animal, de sélectionner des races de lapins de compagnie à oreilles pendantes ? L'engouement pour ce caractère morphologique, comme pour la brachycéphalie (récemment remis en cause surtout chez le chien), ne serait pas sans conséquences sur les maladies auriculaires et buccales de l'espèce. Pour étayer cette supposition, deux universitaires du Royal Veterinary College de Londres, ont mené une étude prospective comparant l'état de santé de lapins aux oreilles « droites » ou « tombantes ». Elles présentent leur observations (en libre accès) dans le Veterinary Record (article publié dans le dernier numéro de 2019). Avoir un lapin de compagnie est en effet particulièrement répandu outre-Manche.
Et oui. Comme l'on pouvait s'y attendre, les résultats de cette étude confirment que les oreilles tombantes favorisent de nombreuses anomalies des dents et du conduit auditif. Entre autres.
Les oreilles qui tombent sont effectivement un caractère absent chez les races de lapins sauvages, héréditaire, et associé à des modifications morphologiques du crâne, laissant donc suspecter une atteinte plus étendue que sur la seule fonction auriculaire.
Pour leur étude, les auteurs ont inclus 30 lapins, 15 à oreilles droites (de race lionhead par exemple) et 15 à oreilles tombantes (6 béliers ou béliers nains), tous hébergés dans un même refuge (dédié à cette espèce). Elles ont effectué un examen clinique général, et ont approfondi les investigations au niveau de la sphère auriculaire et buccale : examens à l'otoscope (y compris de la cavité buccale), évaluation de la douleur, du comportement de caecotrophie, prélèvements des sécrétions de l'oreille pour analyses (microscopie), etc. Elles ont également recherché ensuite l'éventuelle notification d'affections de l'oreille ou des dents, et leur traitement le cas échéant, dans l'historique médical des animaux.
Leurs hypothèses, en partie basées sur des observations de vétérinaires praticiens mais sans preuves scientifiques suffisantes, étaient que les races aux oreilles tombantes présenteraient plus souvent une sténose du canal auriculaire et, de là, un défaut d'écoulement du cérumen. L'accumulation de cérumen résultante pourrait favoriser les maladies infectieuses (bactéries, levures, agents des gales) et les otites externes. Outre la douleur, ces affections sont susceptibles d'évoluer vers des otites moyennes ou internes, voire des déficits neurologiques, l'apparition d'une surdité.
Au plan buccal, les atteintes suspectées étaient surtout dentaires : malocclusion, défaut d'usure des incisives, allongement des racines. Ici encore, au-delà de la douleur, ces affections peuvent entraîner des troubles de la mastication, à l'origine de désordres gastro-intestinaux…
Au niveau auriculaire, l'étude comparative trouve bien une série de différences significatives, les lapins à oreilles tombantes présentant un sur-risque de :
Selon les auteurs, ces signes pourraient indiquer une plus grande fréquence d'otites externes, « vraisemblablement chroniques au vu des nettoyages à répétition des oreilles de 9 lapins sur 15 signalés dans les historiques médicaux ». Cette fréquence élevée, « suggère la présence éventuelle de douleur et de défaut d'audition, voire de surdité, […] pouvant causer de l'anxiété ». L'acuité auditive n'a pas été évaluée dans le cadre de l'étude.
La présence de Malassezia cuniculi était plus fréquente également chez les races à oreilles tombantes, mais sans atteindre le seuil de significativité (12 cas vs 8/15).
Des anomalies dentaires ont par ailleurs été observées chez 8 lapins de ces races (aucun dans l'autre groupe). Un sur-risque significatif d'atteinte des incisives et/ou des molaires (surcroissance, forme en pointe, en épine) est calculé, ainsi qu'un plus grand nombre de traitements préalables mentionnés dans l'historique médical. D'autres symptômes sont également plus fréquemment observés, comme une réaction douloureuse ou une hypersalivation, mais sans que la différence soit significative.
Les résultats de leurs travaux amènent ainsi les auteurs à conclure qu'ils ouvrent le débat sur (le manque) d'éthique de l'élevage et de l'achat de ces types de lapins.
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