9 février 2021

En 2019, pour la première fois depuis que le réseau sentinelle de la maladie de Lyme est en place, la moyenne glissante sur trois ans de l'incidence de l'infection humaine a diminué. C'est aussi la troisième année, après 2014 et 2017, où l'incidence annuelle nationale est inférieure à celle de l'année précédente. De fait, « une augmentation significative de l'incidence en France métropolitaine a été notée entre les années 2015 et 2016 puis entre les années 2017 à 2018 avec un maximum de 104 cas pour 100 000 habitants atteint cette année-là. En 2019, l'incidence avait à nouveau diminué et était estimée à 76 cas pour 100 000 habitants (50 133 cas estimés) » indique Santé Publique France dans la mise à jour des données de surveillance de l'infection humaine en métropole (voir l'illustration principale).

Erythème migrant

Ces chiffres correspondent aux cas cliniques signalés par les généralistes, au sein du réseau Sentinelles, qui étaient 452 à y participer en 2009 et 552 en 2019 (soit 0,9 % des généralistes en exercice). La très grande majorité de ces cas (de 90 % en 2009 à 99 % en 2019) étaient la manifestation cutanée précoce de l'infection : un érythème migrant, à partir du point de morsure de la tique. Les cas restants sont pour l'essentiel articulaires, quelques formes neurologiques complétant le tableau.

Hospitalisations en hausse

En 2019, il y a donc eu 50 133 formes cliniques de borréliose de Lyme déclarées par les généralistes, et 893 cas ont été hospitalisés. Dans environ un cas sur deux, il s'agit d'une forme neurologique de l'infection. « Les groupes d'âge les plus touchés sont les enfants de 5 à 9 ans et les adultes de 70 à 79 ans ». Le taux d'incidence de ces hospitalisations « était de 1,4 pour 100 000 habitants en 2019 », avec là encore un léger fléchissement : il a « fluctué entre 1,1 (2005) et 1,5 p.100 000 habitants (2011 et 2017) avec une tendance statistiquement significative à l'augmentation au cours de la période ».

Deux régions ‘en rouge'

Les chiffres du réseau sentinelles et des hospitalisation sont cumulés dans un taux d'incidence régional, qui « présente de grandes disparités ». Il est « estimé élevé (>100 cas p. 100 000 [en médecine de ville]) dans l'est et le centre du territoire métropolitain (Alsace, Lorraine, Limousin notamment) et bas (<50 p. 100 000) à l'ouest et dans le sud-est méditerranéen » (voir la carte ci-dessous). « Entre 2017 et 2018, une hausse importante et significative de l'incidence a été notée en région Rhône-Alpes. En 2019, la région restait parmi les plus touchées mais l'incidence diminuait à nouveau de manière significative ».