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15 décembre 2020

Le bison d'Europe sort de la liste des « espèces menacées »

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Bison d'Europe
Le bison d'Europe (Bison banasus) ne survivait plus qu'en captivité au début du 20e siècle. Progressivement réintroduit à l'état sauvage depuis les années 1950, il est désormais rétrogradé « quasi-menacé ». Il est à distinguer de son cousin le bison d'Amérique (Bison bison), lui aussi sauvé de l'extinction (cliché Wikimedia).
Bison d'Europe
Le bison d'Europe (Bison banasus) ne survivait plus qu'en captivité au début du 20e siècle. Progressivement réintroduit à l'état sauvage depuis les années 1950, il est désormais rétrogradé « quasi-menacé ». Il est à distinguer de son cousin le bison d'Amérique (Bison bison), lui aussi sauvé de l'extinction (cliché Wikimedia).
 

Le bison d'Europe repasse dans le vert ! Auparavant classé « vulnérable », soit le premier niveau des espèces menacées selon le classement UICN (voir ci-après), il descend d'un échelon pour rejoindre les espèces « quasi-menacées ». C'est une bonne nouvelle, parmi les changements de la liste rouge de l'organisme, dont la mise-à-jour a été rendue publique le 10 décembre.

Catégories de la liste rouge de l'UICN

Le classement des espèces à risque d'extinction, pour lesquelles les données disponibles sont suffisantes, comprend 7 niveaux. Les espèces dites menacées sont classées en 3 catégories : d'abord vulnérables, puis en danger, puis en danger critique. Au-delà, elles sont éteintes, au moins à l'état sauvage.

(figure UICN)

 

Plus de 6000 têtes en 2019

Dans son communiqué, l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) se réjouit de cette évolution, obtenue « grâce aux efforts continus de conservation ». Les populations de bisons sauvages ont effectivement augmenté de 1 800 individus à plus de 6 200 en 16 ans (2003-2019). L'espèce avait été réintroduite à l'état sauvage dans les années 1950. La catégorie « quasi menacée » correspond à des espèces proches du seuil de menace, ou qui seraient menacées en l'absence de mesures de conservation.

Le bison d'Europe (Bison banasus) est le plus grand mammifère terrestre d'Europe. 25 autres espèces sont « rétablies », comme lui, dans la mise à jour de la liste.

Des espèces s'éteignent

Toutefois, dans cette actualisation, les mauvaises nouvelles restent plus nombreuses que les bonnes. Ainsi, 31 espèces entrent dans la catégorie des espèces éteintes. Parmi elles 3 grenouilles d'Amérique centrale (et 22 autres répertoriées « en danger critique »), victimes de la chytridiomycose, infestation par Batrachochytrium dendrobatidis, un champignon aquatique qui touche les amphibiens.

Chez les poissons, le requin perdu (Carcharhinus obsoletus) porte bien son nom : aperçu pour la dernière fois en 1934, ce petit requin évolue dans la mer de Chine méridionale et n'a été officiellement décrit qu'en 2019. Il entre directement dans la catégorie des espèces « en danger critique », et serait même « probablement éteint ».

Par ailleurs, toutes les espèces de dauphins d'eau douce sont désormais menacées d'extinction. Puisque la sotalie de l'Amazone (Sotalia fluviatilis) est classée « en danger » (elle n'était pas classée jusque là, faute de données suffisantes).

Le tucuxi, sotalie de l'Amazone ou dauphin de l'Orénoque (Sotalia fluviatilis) est une espèce de cétacé de la famille des Delphinidae vivant dans le bassin de l'Amazone (source Wikipedia, cliché Wikimedia Commons).

 

Origine anthropique

À ce jour, la liste rouge de l'UICN compte près de 130 000 espèces, animales et végétales, parmi lesquelles environ 36 000 sont menacées et 902 sont éteintes (et 80 éteintes à l'état sauvage). L'organisme met en avant l'origine essentiellement anthropique de cette réduction de la biodiversité : surpêche, abattages, défrichement des terres, pollution, introduction d'espèces prédatrices ou envahissantes, etc.