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19 juillet 2018
L'efficacité des cytoprotecteurs est bien moins documentée que leurs effets indésirables
Leur efficacité posant questions en médecine humaine, les médicaments « gastroprotecteurs » (cytoprotecteurs), régulièrement prescrits chez les animaux de compagnie lors de troubles gastro-intestinaux, ont fait l'objet d'une revue de la littérature. Celle-ci montre que les données soutenant leur efficacité chez le chien ou le chat sont bien moins nombreuses que celles rapportant leurs effets indésirables. D'où la prudence conseillée dans leur utilisation.
Ce travail est signé de vétérinaires spécialistes en médecine interne et exerçant en centre de référés en Grande-Bretagne (Davies Veterinary Specialists), dont un français (Julien Bazelle). Il est publié en libre accès par le JSAP (publication en ligne le 4 juillet 2018).
La revue porte sur les médicaments disposant d'effets (présumés) cytoprotecteurs sur le tractus digestif (effet local ou systémique). Les médicaments dits antiacides (antagonistes des récepteurs H2, inhibiteurs de la pompe à protons) sont annoncés comme faisant l'objet d'une prochaine revue spécifique.
Deux principaux principes actifs sont étudiés.
Les auteurs de la revue identifient également une série d'autres principes actifs utilisés comme gastroprotecteurs, notamment les sels et l'hydroxyde d'aluminium, l'hydroxyde de magnésium, le bismuth, la smectite, l'alginate de sodium, des extraits de plantes…
Selon eux, ces médicaments sont essentiellement prescrits chez l'animal pour prévenir ou traiter les ulcères digestifs (œsophage, estomac, duodénum). Mais un diagnostic de certitude étant rarement posé, ils le sont souvent face à des signes cliniques évocateurs de tels ulcères ou inflammations digestives, ou en stricte prévention.
Les auteurs relèvent que « malgré leur usage fréquent », un faible nombre d'études ont été réalisées sur les propriétés pharmacologiques, l'efficacité et la sécurité d'emploi de ces molécules chez l'animal. Leur prescription se base donc essentiellement sur des données chez l'homme.
La recherche d'études menées chez le chien ou le chat, rétrospectives ou prospectives entre autres critères de sélection, aboutit tout de même à une sélection de 37 publications (exclusivement en anglais). 20 portent sur le misoprostol et 9 sur le sucralfate (les 12 dernières sur une série d'autres molécules). Elles sont parfois assez anciennes. Leur analyse est très détaillée dans l'article.
En termes d'intérêt clinique, les résultats sont toutefois décevants : controversés, montrant un manque d'efficacité des traitements entrepris, relativement biaisés ou faiblement significatifs, par exemple. Il faut essentiellement en retenir qu'il existe des données soutenant :
Il ressort aussi que le misoprostol n'est pas utile contre les lésions digestives liées à l'administration de glucocorticoïdes (prévention et traitement), ni contre les œsophagites.
Les données scientifiques sont plus fournies, en revanche, sur les effets indésirables « importants » des gastroprotecteurs : interactions médicamenteuses (comme la réduction de l'absorption d'antibiotiques ou antiarythmiques, par exemple, lors d'administration de sucralfate) et troubles gastro-intestinaux (diarrhée et vomissements avec le misoprostol, notamment). Les auteurs proposent un tableau récapitulatif des principaux risques à surveiller lors de l'administration de médicaments cytoprotecteurs (voir tableau en illustration principale).
Ils concluent que devant ces risques d'effets indésirables et le manque de données d'efficacité, il est « important de rationaliser l'utilisation de ces molécules et prendre en compte leurs limites ».
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