titre_lefil
Elanco & Proplan

2 septembre 2025

Stérilisation des chiennes par laparoscopie : meilleure cicatrisation pour une même durée d'intervention

par Karin De Lange

Temps de lecture  2 min

Une étude britannique rétrospective conclut que lorsque des chirurgiens expérimentés effectuent une ovariectomie par laparoscopie, les résultats péri- et postopératoires sont plus favorables que ceux d'une ovariohystérectomie conventionnelle (par la ligne blanche). Cliché : Shutterstock.
Une étude britannique rétrospective conclut que lorsque des chirurgiens expérimentés effectuent une ovariectomie par laparoscopie, les résultats péri- et postopératoires sont plus favorables que ceux d'une ovariohystérectomie conventionnelle (par la ligne blanche). Cliché : Shutterstock.
 

C'est sur le postop' que se fait la différence. Tel est le constat établi par une étude britannique rétrospective ayant comparé les durées, complications per- et post-opératoires de chiennes ayant subi soit :

  • une ovariectomie par laparoscopie (LAP-OVE, n=213),
  • une ovariohystérectomie par la ligne blanche (conventionnelle ou cœliotomie, OVH-CEL, n=306).

Durée de la chirurgie : pas de différence

Les données sont issues des dossiers patients de quatre structures vétérinaires, effectuant toutes les quatre les ovariohystérectomies conventionnelles, tandis que toutes les ovariectomies par laparoscopie étaient réalisées dans la même structure (l'une des 4 précédentes, où ont aussi été réalisées 121 des 306 ovariohystérectomies incluses). Pour aucune structure vétérinaire, il n'y avait de différence dans la durée de l'intervention entre les techniques chirurgicales (LAP-OVE = 25,6 ± 0,8 minutes, OVH-CEL = 18,1 ± 0,4 minutes - p = 0,060). Cette durée est mesurée “peau à peau” (de la première incision au dernier point). En n'analysant que les données issues de la structure effectuant les deux types de chirurgie, les auteurs n'observent pas non plus de différence pour la durée de la chirurgie (moyenne LAP-OVE = 25,6 ± 0,8 minutes, moyenne OVH-CEL = 17,1 ± 0,6 minutes - p = 0,098). Même lorsque des facteurs de confusion potentiels ont été inclus, il n'y avait pas de différence dans la durée de la chirurgie, entre les deux méthodes chirurgicales.

Complications per-opératoires similaires

La majorité des chiennes (97,2 % des LAP-OVE, 91,5 % des OVH-CEL) n'ont eu aucune complication per-opératoire rapportée. Pour 14 chiennes, il y en a eu de notées : 5/213 (2,3 %) lors de LAP-OVE et 9/306 (2,9 %) lors d'OVH-CEL. La différence n'était pas statistiquement significative (p = 0,641). Même résultat lorsque les auteurs ont analysé les résultats de la clinique effectuant les deux interventions (2,3 % et 1,7 %, respectivement). Soit des taux de complications périopératoires faibles et sans différence statistique.

Deux fois plus de complications après la cœliotomie

Les complications post-opératoires ont été plus fréquentes que les complications per-opératoires, la cicatrisation des plaies étant la complication la plus fréquemment signalée. Moins de chiennes LAP-OVE que d'OVH-CEL avaient des complications post-opératoires. En ce qui concerne la cicatrisation des plaies en particulier, plus de deux fois plus de chiennes présentant une rougeur ou un gonflement de la plaie ont été signalées à la suite de l'OVH-CEL pour toutes les structures vétérinaires (36,3 %) comme pour la structure réalisant les deux interventions (43,1 %) qu'à la suite d'une LAP-OVE (16,3 %, voir le tableau ci-dessous).

Nombre (et proportion) de chiennes ayant subi une ovariectomie laparoscopique (LAP-OVE) ou une ovariohystérectomie par céliotomie (OVH-CEL), et présentant chaque complication ou comportement inhabituel rapportés dans la période post-opératoire (d'après Moxon et coll., 2025).Nombre (et proportion) de chiennes ayant subi une ovariectomie laparoscopique (LAP-OVE) ou une ovariohystérectomie par céliotomie (OVH-CEL), et présentant chaque complication ou comportement inhabituel rapportés dans la période post-opératoire (d'après Moxon et coll., 2025).

 

Inconfort, inappétence et léchage : plus fréquents après la cœliotomie

Plus de chiennes OVH-CEL ont présenté une inappétence ou un léchage ou mordillement inhabituels d'autres zones du corps que les chiennes LAP-OVE. Il y avait aussi plus de chiennes OVH-CEL que LAP-OVE montrant un inconfort (voir le tableau ci-dessus). Des 27 chiennes dont la localisation du léchage ou mordillement a été signalé, les chiennes LAP-OVE se sont focalisées uniquement sur la plaie chirurgicale (n = 3), tandis que chez les chiennes OVH-CEL, ils incluaient aussi la vulve, voire la patte. Selon les auteurs, ces résultats montrent que « les complications postopératoires, y compris celles liées à la cicatrisation des plaies et celles nécessitant une intervention vétérinaire supplémentaire, sont plus faibles pour les chirurgies laparoscopiques que pour les chirurgies de stérilisation ouvertes chez les chiennes ».