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16 juin 2025
Chiens de valeur (génétique) : prélèvement de gamètes dans l'épididyme, congélation et IA trans-cervicale
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En cas de décès brutal (et donc inattendu) ou de castration d'un chien mâle de valeur génétique élevée, il est toujours possible de prélever des spermatozoïdes dans la queue de l'épididyme pour lui assurer une future descendance. C'est ce que vient de réaliser une équipe de deux cliniciennes suédoises, de l'université des sciences agricoles d'Uppsala (qui comprend la faculté vétérinaire), avec l'originalité d'avoir réalisé l'insémination artificielle (IA) par voie trans-cervicale chez la receveuse. La procédure est lourde (voir ci-dessous), mais plus légère que le clonage et moins invasive que l'IA intra-utérine par voie chirurgicale.
Par rapport au sperme, les gamètes récoltées dans la queue de l'épididyme n'ont pas été exposés au plasma séminal. De fait, les auteures rappellent que « bien qu'il existe plusieurs rapports [publiés] sur la collecte et la conservation de spermatozoïdes épididymaires canins, la naissance de chiots après insémination artificielle avec des spermatozoïdes épididymaires n'a été rapportée que dans quelques cas ». Le premier en date remonte tout de même à 1994, sur un boxer qui avait été euthanasié du fait d'une épilepsie essentielle rebelle aux traitements. Le cas suivant a été publié 10 ans plus tard, pour un American Staffordshire terrier dont l'hyperplasie prostatique avait conduit à un tel prélèvement, avant castration, et pour lequel l'IA avait été réalisée le jour même par voie intravaginale. À nouveau 10 ans plus tard, une procédure comparable a été réalisée pour un chihuahua, dont les spermatozoïdes ont alors été réfrigérés (chilled) mais non congelés, et pour lequel l'IA a été réalisée après 2 jours.
Pour l'IA par voie intra-utérine, seules des expérimentations ont donné lieu à des publications (n=3), autour des années 2010. À chaque fois, l'insémination était réalisée par voie chirurgicale, ce qui est interdit dans certains pays (dont le Royaume-Uni), du fait de l'invasivité de la procédure. Il s'agissait de beagles, et du travail d'une même équipe japonaise. Ces expérimentations montrent que le taux de succès est meilleur que pour l'IA vaginale lorsque la semence a été congelée/décongelée. Les auteures ont donc tenté ici de réaliser l'IA par voie trans-cervicale, sous endoscopie – « ce qui n'a pas encore été décrit », jusqu'à présent.
Elles décrivent la tentative, réalisée sur un « champion de chasse, appartenant à une race de très faible effectif » en Suède. L'animal, de 7 ans, est arrivé aux urgences de la faculté en 2017, suite à « des blessures infligées par un sanglier » ayant conduit à une parésie du train postérieur, des fractures, des hernies discales avec saignements… Le propriétaire demandant le prélèvement d'un éjaculat, mais l'état de l'animal ne le permettant pas, les auteures indiquent qu'il a accepté qu'elles procèdent à une castration (sous anesthésie) et au prélèvement de gamètes à partir des testicules. Le chien a été euthanasié pendant l'anesthésie générale (mais après la castration). La collecte des spermatozoïdes a été réalisée en plaçant l'épididyme dans un dilueur tiède, en découpant la queue, puis en retirant les tissus. Les évaluations (motilité, morphologie) ont confirmé la présence de gamètes normaux, qui ont été placés dans des paillettes (dans un diluant différent, 457 106 spermatozoïdes/ml), puis congelés dans l'azote liquide.
La décongélation a eu lieu après 3 ans, une fois qu'une chienne de la même race et dont le frottis vaginal indiquait l'œstrus a été choisie. L'IA a été réalisée « 5 jours après le dépassement du seuil de progestéronémie de 6,9 nmol/ml et deux jours après une valeur de 24,8 nmol/ml », sous endoscopie. Comme la fertilité des spermatozoïdes épididymaires est faible et que la motilité était « très faible » après décongélation, les auteures ont utilisé la totalité des gamètes congelés. L'échographie de contrôle 33 jours plus tard « a révélé la présence de plusieurs embryons, et la radiographie à 54 jours a confirmé la présence de 8 fœtus bien minéralisés ». Cinq jours plus tard, cela s'est soldé par la naissance de huit chiots en bonne santé.
Pour les auteures, « ce cas confirme l'utilité de préserver les spermatozoïdes épididymaires d'individus pour lesquels un accouplement futur ne sera pas envisageable. L'insémination trans-cervicale, non invasive, a été un succès et a permis la naissance de huit chiots, préservant ainsi potentiellement le patrimoine génétique du chien » en question.
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