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3 mai 2023
Laitières : une vache boiteuse coûte 300 € par an ; plus près de 400 €/an en cas de Mortellaro
Pour éviter les écueils d'études antérieures estimant le coût des différentes causes de boiteries des vaches laitières, l'équipe de VetEconomics de l'université de Toulouse, avec des chercheurs du Cirad et de l'ENVT, a appliqué la modélisation bio-économique. Elle permet de ne pas cloisonner les coûts des différentes affections, mais de les appréhender dans leurs inter-relations.
Le modèle, mis au point et publié en 2021, repose sur une partie biologique (probabilité de tous les événements hebdomadaires survenant pour une vache, de la production laitière à chaque type de maladie, en passant par les traitements) et une partie économique visant à évaluer les coûts d'une affection ou d'un ensemble de facteurs. Sa nouveauté vient de la prise en compte de l'ensemble des maladies possibles à l'échelle d'un troupeau (reproduction, mamelle, métabolisme…). La partie consacrée aux boiteries comprend cinq affections : maladie de la ligne blanche, ulcère de la sole, dermatite digitée, interdigitée, phlegmon interdigité (les trois dernières étant d'origine infectieuse). Le modèle attribue un impact clinique aux lésions aiguës, mais pas aux chroniques. L'impact sur la production laitière est estimé à partir du type d'affection, tandis que celui sur la reproduction est impacté par la note de boiterie (calculé à partir des stades lésionnels pour la dermatite digitée, par exemple). Les données nécessaires à ces évaluations sont retirées de la littérature, abondante, sur ces thématiques.
Cinq scénarii sont utilisés par les auteurs : un sol bétonné, un sol texturé (avec ou sans rainures et caillebottis), une fréquence de raclage (au-dessus ou en-dessous de 8 fois par jour), présence ou absence de parage préventif, capacité de l'éleveur à détecter les boiteries – et à les traiter et seuil de mise en place d'un pédiluve (CuSO4) pour le traitement de la dermatite digitée (de 0 à 40 %). « Enfin, 880 combinaisons, comprenant les 5 scénarios de gestion des boiteries, ont été simulées afin de reproduire le plus fidèlement possible la réalité du terrain en termes de gestion des boiteries au niveau du troupeau », précisent les auteurs. Par exemple dans le meilleur des cas la prévalence des boiteries dans l'exploitation modélisée est de 26 % (sol en ciment, parage préventif, raclage > 8x/j, détection 2 x plus précise que la moyenne et pédiluve systématique), et de 98 % dans le pire des scénarii. Et pour chaque combinaison, la marge brute de l'exploitation est évaluée. De façon à ce que les stratégies (scénarii dans le cas présent) puissent être classées « par ordre d'intérêt pour l'éleveur, lui permettant de prendre des décisions ».
En moyenne, la prévalence des boiteries dans un élevage laitier est estimée à 55 %. La contribution majeure provient de la Mortellaro (36 % de cette prévalence, mais peut monter à 60 % dans les scénarii les moins favorables), devant la dermatite interdigitée (28 %), les ulcères de la sole (19 %), la maladie de la ligne blanche (13 %) et le phlegmon interdigité (4 %). Et la durée moyenne de l'épisode varie de 4,6 à 20 semaines (10,3 en moyenne). La prévalence de lésions actives de dermatite digitée est étroitement corrélée à la fois à la prévalence des boiteries et à leur durée moyenne. Les auteurs notent en particulier que :
La marge brute de l'exploitation était de 30 % inférieure lorsqu'elle disposait d'un sol texturé, par rapport à un sol en ciment (p<0,001), mais lorsque l'exploitation a recours au parage préventif, la perte est moitié moindre. Une hygiène dégradée (<8 raclages/j) n'avait d'impact sur la marge brute que dans les exploitations à sol texturé. Au bilan, « chaque cas de boiterie était associé à une diminution de la marge brute annuelle de 307,00 ± 8,40 € », au-dessus des estimations antérieures (mais obtenu avec une précision supérieure du fait du modèle utilisé). Un élevage avec sol texturé enregistre une diminution moyenne de sa marge brute de 63 980 ± 286,30 € (pour une moyenne de 217 400 €), par rapport à un élevage à sol ciment. Sans parage préventif, la marge nette recule de 28 080 ± 279,10 €. Avec un raclage < 8x/j, elle recule de 3 033,0 ± 279,10 €. « Un cas actif de dermatite digitée est associé à une diminution annuelle de la marge brute de 391,8 ± 10,0 € ». Le modèle permet aussi de calculer que « une vache qui passe une semaine en état de boiterie était associée à une diminution de 12,10 ± 0,36 € de la marge brute ». La principale source de ces manques à gagner est liée aux pertes de production laitière, mais les auteurs soulignent que le coût marginal des boiteries est trouvé par le modèle indépendant de la prévalence de l'affection.
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