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Elanco & Proplan

4 avril 2022

Hernie discale caudale : la chirurgie apporte une bonne récupération de la continence fécale et urinaire

par Agnès Faessel

Temps de lecture  4 min

Sur les 18 chiens de l'étude, l'incontinence urinaire observée dans 14 cas a été pleinement traitée chez 12 soit 86 % (cliché Pixabay).
Sur les 18 chiens de l'étude, l'incontinence urinaire observée dans 14 cas a été pleinement traitée chez 12 soit 86 % (cliché Pixabay).
 

Même si elle ne peut pas être une promesse, les chances de récupération de la continence urinaire et fécale et, dans une moindre mesure, du fonctionnement de la queue, pèsent dans la décision du propriétaire de faire opérer son chien atteint de hernie discale caudale. Selon une étude rétrospective sur 18 cas, publiée en libre accès dans le JSAP, ces chances sont plutôt élevées, avec près de 9 cas sur 10 de récupération fonctionnelle. Le pronostic n'est pas si bon lorsque la lésion est plus haute et/ou associée à une paraplégie avec perte de nociception des membres postérieurs.

Des chiens ambulatoires

Lors de hernie discale caudale, le fonctionnement des membres pelviens n'est pas nécessairement gravement affecté. Les 18 cas inclus dans l'étude étaient tous ambulatoires (malgré une éventuelle paraparésie, observée dans 10 cas ici). Une incontinence et/ou une parésie ou paralysie de la queue étaient les signes cliniques prédominants.

Tous les cas avaient été diagnostiqués et opérés dans un établissement spécialisé, au Royaume-Uni (2 hôpitaux universitaires et 2 centres de référés privés), entre 2010 et 2020. Ils présentaient une extrusion discale située entre L4 et S1 (au niveau L5-L6 dans la moitié des cas), observée par imagerie (scanner ou IRM), puis confirmée à la chirurgie.

Le traitement a consisté dans tous les cas en une hémilaminectomie ou une laminectomie dorsale afin de retirer le disque intervertébral extrudé. Le suivi du chien était renseigné dans son dossier médical.

Quelques séquelles de queue

Parmi les 18 chiens, 16 étaient des mâles, et 2 des femelles. L'âge médian était de 6 ans et le poids de 13,3 kg.

Un dysfonctionnement de la queue était présenté par 15 chiens : 10 cas de parésie et 5 cas de paralysie. Parmi ces derniers, une absence de nociception était associée chez 3 animaux.

Le suivi postopératoire (examen de contrôle après 30 jours en médiane) montre une récupération fonctionnelle complète dans 13 cas sur 15, soit un taux de succès de 87 %.

Un chien a conservé une légère parésie de la queue avec perte de tonus et tendance à un port à gauche (il s'agit de l'un des 3 présentant une absence de nociception initiale). Un autre a conservé une légère parésie de la queue également, sans autre trouble apparent. Ces séquelles restent acceptables pour le propriétaire.

86 % de récupération fonctionnelle urinaire totale

14 chiens présentaient une incontinence urinaire. Le suivi montre que la continence est complètement récupérée chez 12 d'entre eux, soit un taux de succès de 86 %. Dans un cas, une incontinence occasionnelle était encore rapportée à la première visite de contrôle, mais plus à la seconde, à 180 jours postopératoires.

Pour les deux autres chiens :

  • une amélioration a été observée chez un animal, mais avec des pertes urinaires occasionnelles persistantes,
  • et une persistance de l'incontinence urinaire est rapportée chez le second (tandis que son incontinence fécale a disparu).

Un seul cas d'incontinence fécale occasionnelle

Enfin, 10 chiens présentaient une incontinence fécale, chez lesquels une récupération est obtenue à 90 % (9 cas sur les 10). Un seul animal a continué à présenter des pertes de contrôle occasionnels (défécation accidentelle dans la maison), le même qu'évoqué ci-avant, avec pertes urinaires occasionnelles. Bien qu'occasionnels, ces troubles persistants représentent un désagrément pour le propriétaire (et le chien).

Au global, 14 chiens sur les 18, soit 78 %, ont complètement récupéré, sans aucune séquelle, après la chirurgie.

Facteurs de risque à déterminer

L'un des objectifs de l'étude était d'identifier les facteurs de risque d'un mauvais pronostic (échec de récupération fonctionnelle), par exemple la perte du tonus anal ou du réflexe périnéal. Mais les résultats ne confirment pas leur valeur pronostique.

L'intervalle entre l'apparition des signes cliniques et la consultation de référé variait de 2 jours à 2 mois. La durée médiane était de 10 jours chez les chiens ayant présenté une bonne récupération fonctionnelle, et de 28 jours chez les autres. Une prise en charge précoce semble ainsi favoriser la récupération, une compression chronique augmentant potentiellement le risque de séquelles.

8 chiens (44 % de l'effectif) présentaient à la fois une incontinence urinaire et fécale et une anomalie fonctionnelle de la queue, et 6 ont totalement récupéré (soit 75 %). Ainsi, tous les chiens ayant conservé des séquelles n'en font pas partie. Et l'un de ceux conservant une parésie de la queue ne la présentait pas initialement. Les deux chiens présentant une persistance d'incontinence urinaire et/ou fécale présentaient toutefois les 3 troubles associés avant la chirurgie.