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17 août 2021
Atlas. Double record : 20000 vétos au boulot dont 1342 nouveaux. Pourtant, partout, il manque de vétos
C'est un paradoxe. Le manque de vétérinaires n'a jamais été autant exprimé dans toutes les secteurs d'activité, en canine comme en rurale. Et pourtant, il n'y a jamais eu autant de vétérinaires inscrits à l'Ordre : presque 20000. Il n'y a jamais autant de nouveaux inscrits — 1342 — contre 750 en moyenne les années passées.
Ces chiffres viennent d'être publiés dans l'atlas démographique 2021 de la profession vétérinaire (voir ce lien) publié par l'Ordre des vétérinaires et son Observatoire national qui inclut aussi la caisse de retraite (CARPV), les écoles vétérinaires, la Direction générale de l'alimentation (DGAL) et le Conseil général de l'agriculture (CGAAER) qui supervise les carrières vétérinaires inspecteurs.
Cette année 2021, avec chiffres arrêtés au 31 décembre 2020, est donc marquée par la forte progression de 3,7 % de nombre de confrères en exercice, contre environ 1 % par an les années précédentes. Les 1342 entrants compensent donc largement les 686 sortants. Le solde (656) est très bénéficiaire.
Parmi les 1342 entrants, presque 300 sont des réinscriptions de confrères ou consœurs sortis les années passées. Mais plus d'un millier (1045) sont des nouveaux inscrits : un record par rapport aux années précédentes. Autre record, plus de la moitié de ces primo-inscrits, 52,5 %, ne sont pas diplômés d'une ENV, mais d'une autre école de l'UE. Ces diplômés de l'UE ont toutefois la nationalité française pour 42 % d'entre eux. Dans la préface, le président de l'Ordre des vétérinaires évoque « un exode des étudiants français vers des pays formateurs », principalement la Belgique (Liège) avec 23 % des primo-inscrits, l'Espagne 17 % (Valence, Madrid…), la Roumanie 5 % (Cluj) etc. En conséquence, il prédit « un abaissement de la qualité de la formation » des vétérinaires.
Les sortants, au nombre de 686 — autant d'hommes que de femmes —, sont aussi moins nombreux que les années passées (750 en moyenne). Mais, plus inquiétant, l'âge moyen des sortants — 48 ans — est beaucoup plus jeune que l'âge de la retraite. Seulement un tiers (36 %) des sortants a plus de 60 ans.
Plus de 40 % des sortants sont âgés de moins de 40 ans. 60 % des femmes sortantes ont moins de 40 ans (versus 20 % des hommes sortants).
Évolution du nombre de vétérinaires par département
Sur cinq ans, entre 2016 et 2020, la plupart des départements ont vu leurs effectifs vétérinaires croître de plus de 10 %, notamment à l'Ouest, au Sud-Ouest, au Sud-est.
À l'inverse, les effectifs vétérinaires ont diminué ou stagné dans une quinzaine de départements, notamment en Bourgogne, en Lorraine ou, plus surprenant, les départements de la petite couronne parisienne.
Source : d'après les données de l'Atlas 2021.
Même si le nombre de vétérinaires augmente chaque année pour frôler les 20000 en 2021, le nombre d'établissements vétérinaires (DPE) ouverts au public pour des soins aux animaux reste stable : aux alentours de 6650.
Les 3827 cliniques en représentent la majorité (60 %) versus les 2784 cabinets (40 %) en très légère baisse. Par rapport à l'atlas 2020, une vingtaine de cabinets a été remplacée par le même nombre de cliniques. Les 11 CHV (dont deux pour les équidés) restent marginaux, tout du moins en nombre.
2350 structures ne fonctionnent qu'avec un seul vétérinaire en exercice « en solo ». Ces structures d'exercice en solo sont en régression régulière, mais représentent néanmoins plus du tiers (35,1 %) des cabinets ou cliniques maillant le territoire français.
À l'opposé, les grosses structures, dans lesquelles exercent au moins 10 praticiens, sont de plus en plus nombreuses, 1100 en 2021, soit une centaine de plus qu'en 2020.
Répartition des établissements d'exercice vétérinaire
Source : d'après les données de l'Atlas 2021.
Conformément aux prévisions, les femmes représentent désormais 55,6 % des effectifs des praticiens en 2021 (vs 52,4 % en 2020). Elles sont donc majoritaires dans toutes les régions à l'exception de la Bourgogne-Franche-Comté (49 % de femmes).
Même si l'exercice en étant « installé » en libéral rapporte bien davantage (à charges sociales équivalentes) que l'exercice comme salarié dans le secteur libéral, la proportion de vétérinaires « libéraux » (aux alentours de 60 %) est en nette diminution par rapport aux vétérinaires salariés (40 %) dont les effectifs sont en hausse de 8 % en un an. Une consœur sur deux exerce en salarié contre moins d'un homme sur quatre.
Le salariat est aussi le mode principal des jeunes vétérinaires. Un tiers des vétérinaires en exercice sont âgés de moins de 35 ans. Les trois quarts sont des femmes. Et les trois quarts des jeunes sont aussi en salariat.
En activité libérale (hors salarié), le revenu moyen déclaré à la CARPV (caisse de retraite des vétérinaires libéraux) s'élève de 70500 € : 81000 € pour un homme et 56000 € pour une femme, soit un écart de plus de 30 %.
Cet écart n'est pas lié à un effet âge. Il reste de l'ordre de 30 % dans toutes les classes d'âge. Même si les femmes vétérinaires (âgées en moyenne de 39 ans) sont presque de dix ans plus jeunes que les hommes (48 ans d'âge moyen). Les revenus des vétérinaires séniors (≥ 40 ans) gagnent, en moyenne, 15 % de plus que les juniors chez les hommes et même 30 % de plus chez les femmes.
L'écart des revenus hommes/femmes peut s'expliquer, seulement en partie, par le volume horaire travaillé environ 20 % plus faible chez les femmes. Selon l'Insee, un homme travaille 2193 heures par an et les femmes 1770 heures. En prenant en compte ce volume horaire, il reste un différentiel de revenu entre les hommes et les femmes de d'environ 17 %.
Sans surprise, les revenus annuels sont plus faibles chez les vétérinaires installés en « solo », en moyenne de 56000 € que pour ceux qui sont associés à plusieurs (78000 €).
7000 vétérinaires — à près de 80 % des femmes — exercent comme salariés dans le secteur libéral avec des salaires annuels moyens de l'ordre de 34000 € selon l'Insee.
Les collaborateurs libéraux ne gagnent pas vraiment plus que les salariés. Près de 1200 vétérinaires exercent comme collaborateur libéral pour des revenus un peu supérieur à l'exercice en salarié (en moyenne 38000 €) mais loin de ceux des vétérinaires libéraux.
Les revenus des vétérinaires libéraux selon le sexe et l'activité
L'exercice libéral en rural (ou AR pour animaux de rente) est 30 % plus rémunérateur que celui en canine (AC ou animaux de compagnie) ou en équine (EQ). Dans l'activité équine, les revenus des consœurs souvent jeunes (à 70 % âgées de moins de 40 ans) sont deux fois moins élevés que ceux de leurs confrères (à 70 % âgés de plus de 40 ans).
Source : d'après les données de l'Atlas 2021.
Comme l'an passé, 80 % des vétérinaires exercent peu ou prou en canine, 52 % en canine pure, 18 % en canine prépondérante et 20 % en mixte sans que la canine soit prédominante.
Les revenus des praticiens canins « purs » (67000 €) sont de 20 à 25 % plus faibles que ceux des ruraux (88000 €) et même de 10 % inférieurs à ceux des mixtes à prédominance canine (74000 €). En revanche, les revenus des rares spécialistes en « canine » (± 96000 €) sont de 40 % plus élevés que ceux des canins purs.
Sans surprise, les femmes sont largement majoritaires (55 à 60 %) en canine comme d'ailleurs en équine, alors que la proportion est inversée en rurale. Toutefois la proportion de femmes vétérinaires en rurale est évidemment très loin d'être marginale : entre un tiers et 40 % des effectifs
Pour la première fois depuis longtemps, l'activité en productions animales ne souffre pas d'une baisse d'effectifs mais d'une légère hausse, surtout des praticiens mixtes.
En cinq ans, la chute des effectifs en productions animales reste d'environ 20 %. Les ruraux « purs » continuent à être de moins en moins nombreux : environ 1650 diplômes. Mais, cette année, le passage vers une activité mixte compense un peu cette perte. Néanmoins, moins d'un vétérinaire sur cinq (18 %) exerce en rurale ou en mixte à prédominance rurale. Entre 2016 et 2020, les effectifs de vétérinaires en productions animales ont diminué la quasi-totalité des départements, avec des baisses supérieures à 10 % dans plus d'un tiers des départements ruraux.
Les praticiens ruraux sont pourtant ceux dont les revenus sont les plus élevés : aux alentours de 88000 €, un peu plus pour un homme (± 90000 €) et que pour une femme (65000 €).
L'atlas permet d'identifier sur la carte ci-dessous les cantons en zones « rouges » où il y a moins d'un équivalent vétérinaire rural (équivalent temps plein) pour 10000 bovins ou UGB.
Les déserts vétérinaires ruraux
Sur cette carte, les zones vertes correspondent à des cantons avec, a minima, l'équivalent d'un vétérinaire rural pur pour 10000 bovins ou UGB (unités gros bétail). Plus le vert est foncé, plus la densité vétérinaire est élevée, jusqu'à plus d'un vétérinaire rural pour 1000 UGB.
Dans les cantons ocres ou rouges, il y a moins d'un vétérinaire rural pour 10000 UGB. Plus le canton est rouge foncé, plus la carence de vétérinaire est importante.
En moyenne, un canton regroupe une vingtaine de communes (± 30000 habitants).
Apparemment, en effectifs, l'activité équine concerne de plus en plus de praticiens avec une progression de 7,5 % en an et plus de 3000 vétérinaires impliqués. Toutefois, un peu moins de 1100 praticiens (400 hommes pour 700 femmes) sont des équins stricts (650) ou à prédominance équine (450). Mais plus de 2000 praticiens déclarent une activité équine non dominante.
Plus du tiers de ces effectifs équins (36 %) correspondent à des jeunes femmes vétérinaires de moins de 40 ans. C'est aussi dans cette activité équine que l'écart de revenu est le plus élevé entre les hommes et les femmes : 88 000 € pour un praticien équin (exclusif) homme contre 47000 € pour une femme. Même pour les praticiens mixtes à prédominance équine, un homme dispose d'un revenu de plus de deux fois plus élevé qu'une femme : 75 000 € versus 33000 €. C'est d'ailleurs aussi dans l'activité équine que les revenus des femmes vétérinaires sont les plus faibles.
Tableau résumé des principales statistiques sur le nombre et le revenu des vétérinaires en exercice.
Certains effectifs bruts de ces tableaux sont estimés à partir de pourcentages publiés dans l'atlas 2021. Ils peuvent donc ne pas être rigoureusement exacts à quelques unités près correspondant à des arrondis sur les pourcentages.
Les revenus annuels arrondis à 1000 € près dans le tableau ci-dessous ont été estimés à partir des histogrammes publiés dans l'atlas. Ces estimations ne sont donc pas parfaitement exactes à 1000 € près.
Source : d'après les données ou les figures de l'Atlas 2021.
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