20 novembre 2019

Le Journal officiel du 14 novembre 2019 a publié l'arrêté qui fixe le numerus clausus au prochain concours d'entrée 2020 dans les écoles vétérinaires françaises à 646, une hausse de 1,6 %, soit 10 places supplémentaires à Alfort (+ 7 places) et à Lyon (+3 places).

La répartition des places offertes au concours vétérinaire 2020 figure dans le tableau suivant avec peu de changements par rapport à 2019. Une importante réforme du concours d'entrée est attendue pour la rentrée 2021.

Les écoles françaises ne forment que 55 % des nouveaux inscrits à l'Ordre

Répartition des places offertes au concours véto 2020 entre les quatre ENV.

L'accroissement du numerus clausus vétérinaire ces dernières années (+18 % depuis 2017) répond à deux enjeux.

1. Le nombre croissant de bacheliers « candidats à des études supérieurs » jusqu'à l'horizon 2025 oblige toutes les filières de l'enseignement supérieur à ouvrir davantage leurs portes pour relever ce défi démographique. Les écoles supérieures du ministère de l'agriculture (dont les ENV) devraient ainsi voir leurs effectifs augmenter de 20 %, de 7674 étudiants en 2017 à 9209 au global en 2025. Les ENV sont donc sur cette tendance.
2. Et, surtout, les vétérinaires en exercice rencontrent de plus en plus de difficultés à recruter de jeunes vétérinaires.

Depuis plusieurs années, les diplômés des quatre ENV françaises ne contribuent qu'à hauteur de 55 % environ au nombre des « primo-inscriptions » à l'Ordre des vétérinaires. Selon les années, les écoles belges fournissent entre 20 % et 33 % des primo-inscrits (27 % en 2018) loin devant l'Espagne (8 % des primo-inscrits en 2018), l'Italie (5 %), la Roumanie (3 %), le Portugal (1 %) puis pour près de 3 % des écoles d'autres pays de l'UE.

Mais 80 % des nouveaux inscrits sont Français pour 10 % de Belges

Toutefois, près de 80 % de ces nouveaux inscrits à l'Ordre sont de nationalité française. 10 % des nouveaux inscrits sont de nationalité belge pour 2,5 fois plus de diplômés belges s'installant en France. Et 10 % des nouveaux inscrits sont d'une autre nationalité de l'Union européenne (ou non). Cela signifie que plus du quart des nouveaux vétérinaires inscrits à l'Ordre en 2018 (229 sur 867) sont des vétérinaires français qui ont choisi (ou ont été contraints) de faire leurs études hors de France. En cinq ans, le nombre de vétérinaires français qui se forment hors des ENV pour revenir exercer en France a doublé.

28 % des candidats des classes prépas peuvent intégrer

Pour le principal concours par les classes préparatoires agro-véto (BCPST), la pression de sélection était de 28 % en 2019. C'est-à-dire que près de trois élèves sur dix de ces classes préparatoires qui ont présenté le concours véto étaient admis dans l'une des quatre écoles.

Les effectifs sont répartis un peu différemment dans les quatre écoles selon les voies d'entrée (voir le tableau ci-dessus). Mais les effectifs totaux sont quasi-identiques par écoles : 160 étudiants par promotion en 2020. Deux écoles, Alfort et Lyon, accueillent trois étudiants supplémentaires parmi les élèves de première année des Écoles normales supérieures (ENS). Ces trois étudiants s'engagent alors dans un double cursus (ENS et ENV).

10 places supplémentaires pour Alfort et Lyon

Entre 2019 et 2020, les 10 places supplémentaires sont majoritairement pour Alfort (+ 7 places) et des étudiants en troisième année de licence L3 (+ 6 places).

• Le concours principal par les classes prépas BCPST (voie A) augmente de 3 places (une par école sauf à Nantes) et représente 71,5 % de la totalité des étudiants : de 67,5 à 74 % selon les écoles. Jusqu'en 2017, c'était 80 % des élèves admis dans les ENV. Peu à peu, cette voie d'entrée diminue en pourcentage au profit surtout des voies B et C.
• La voie A TB (option biochimie-biologie) des élèves des classes prépas TB reste marginale avec seulement 10 places soit 2 à 3 par école. En 2019, il y avait 69 inscrits pour 11 places. Mais le taux de sélection est aussi 28 %. Car 19 candidats sur les 69 inscrits étaient admis (huit ont préféré choisir une autre école).
• La voie B pour les étudiants en troisième année (L3) augmente son quota de six places à 68 en 2020. En 2019, ils étaient 62 intégrés par cette voie sur 462 candidats soit seulement 13,5 % d'admis. Le site Web du concours annonce qu'en 2021, la voie B devrait être ouverte aux étudiants inscrits en seconde année de licence (L2) et non en L3 comme aujourd'hui. Contrairement aux ENV, les écoles agros peinent à recruter par la voie B. Toutes les places ouvertes dans cette voie ne sont pas pourvues.
• La voie C ouverte aux titulaires de diplômes professionnels, BTS agricoles, DUT, est la plus importante des voies autres que le voie A. Elle atteint 98 places en 2020 (+2 places), soit 19 à 30 places par école. C'est curieusement la voie où la pression de sélection est la moins importante avec 34 % des candidats admis dans l'une des quatre ENV.
• La voie D est ouverte pour 5 places (1 à 2 places par école) aux médecins, pharmaciens, dentistes ou aux diplômes nationaux à dominante biologique conférant le grade de master élèves.
• La voie E offre six places (3 à Alfort et 3 à Lyon) aux élèves de première année aux écoles normales supérieures. En 2019, tous les candidats admis par les voies D et E étaient des filles.

Pour le concours 2020, l'arrêté qui fixe le numerus clausus donne aussi le calendrier de tous ces différents concours. Les inscriptions sont terminées dès le 14 janvier 2020 pour la voie A. Et le concours se termine par la finalisation des vœux dans les quatre écoles le 24 juillet 2020. Les épreuves écrites ont lieu entre le 27 avril et 13 mai 2020.