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7 décembre 2018
Le diagnostic de méga-oesophage est majoritairement réalisé chez les praticiens "généralistes"
Puisqu'il y a des groupes sur les réseaux sociaux, en particuliers de maîtres d'animaux de compagnie se rassemblant autour de la maladie de leur animal, un clinicien et épidémiologiste de Université de Washington (USA) a mis en place un questionnaire d'enquête sur le méga-œsophage. Son hypothèse est qu'en contactant directement les propriétaires, il obtiendrait des chiffres différents, en termes d'incidence, de maladies associées ou encore de sévérité de l'atteinte, que ceux décrits jusque-là dans la littérature, qui porte sur de faibles nombre de cas, diagnostiqués par des structures spécialisées.
Il a donc réalisé un questionnaire d'enquête, placé en ligne, puis a communiqué sur l'existence de cette enquête auprès de groupes de soutien sur Facebook rassemblant des propriétaires de chiens atteints (plus de 9 000 inscrits), et sur un site d'information sur cette affection. Bien qu'en anglais, le questionnaire « était disponible pour le monde entier », même si 88 % des réponses provenaient d'Amérique du Nord. Entre décembre 2014 et mai 2015, l'auteur a obtenu 838 réponses exploitables sur la totalité du questionnaire, correspondant à autant de chiens atteints. Ce qui en fait « l'étude publiée sur le méga-œsophage portant sur le plus grand nombre de cas ». Interrogés sur la nature du vétérinaire qui avait réalisé le premier diagnostic de méga-œsophage sur leur animal, la majorité des propriétaires répondait qu'il s'agissait de leur vétérinaire traitant (64,3 %) ou un autre praticien généraliste (1,2 %). Pour l'auteur, c'est signe que des formes peu sévères (ou débutantes) de la maladie n'arrivent pas jusqu'aux consultations spécialisées, et que les études publiées jusque-là « pourraient être biaisées dans le sens des formes les plus sévères » de méga-œsophage. Ce nouvel élément devrait « permettre de discuter le pronostic du patient, en particulier s'il n'a pas d'autres signes associés comme la fausse déglutition ».
L'enquête interrogeait aussi sur la nature de l'examen complémentaire utilisé pour ce diagnostic : dans la très grande majorité des cas, il s'agissait de la radiologie, sans (63,3 % des cas) ou avec préparation (45 %), parfois les deux étant citées pour le même cas (10,5 % des répondants). Mais pour les méga-œsophages acquis, le recours au produit de contraste était nettement moins fréquent (28,9 % des cas, contre 56,3 % des cas congénitaux). Les autres techniques d'imagerie étaient nettement moins fréquentes, de l'endoscopie (7 % des cas) à l'IRM (1,8 %) voire au PET scan (1,6 %). Les maladies autres que le méga-œsophage pouvaient être renseignées, en distinguant leur occurrence antérieure ou postérieure au diagnostic de celui-ci. Arrivent en tête :
Un quart de l'effectif de l'étude (25,8 %) était constitué de croisés, mais 5,4 % étaient des « goldendoodles », c'est-à-dire croisés entre golden retriever et caniche (n'ont pas le statut de race). Le reste de l'effectif comprenait 121 races. Deuxième race en popularité aux USA, le berger allemand domine la population étudiée (13,9 % des cas), devant les labradors retrievers (8,4 % des méga-œsophages, race la plus populaire aux USA). Les autres races représentées par au moins 1 % de l'effectif sont : les danois (3,8 %), les teckels (3,5 %), les golden retrievers (3,1 %, 3e race en popularité), les boxers (3 %), chihuahuas (2,1 %), rottweilers (1,7 %), bulldogs (1,4 %), bulldogs français (1,3 %, 4e en popularité), schnauzers nains, carlins et Yorkshire terriers (1 % chacune). Les chihuahuas pointant en 28e position des préférences américaines, l'auteur suspecte là une prédisposition raciale au méga-œsophage.
Le questionnaire interrogeait aussi les propriétaires sur la nature du diagnostic : méga-œsophage congénital ou acquis. Pour un peu moins de la moitié de l'effectif (41,3 %), il s'agissait d'une affection congénitale, et dans 73 % des cas il avait été diagnostiqué au cours des 6 premiers mois de vie. La proportion des races atteintes était comparable à celle de l'effectif total. Indépendamment de la nature du méga-œsophage, les propriétaires étaient aussi interrogés pour savoir s'il leur avait été précisé si leur animal présentait une persistance de l'arc aortique droit : il y a eu 4,3 % de réponses positives (pour l'essentiel diagnostiqués avant 6 mois). Un tiers de ces chiens étaient des bergers allemands, devant les boxers (10 %) et teckels (6 %). Dans plus de deux tiers des cas (69 %), il s'agissait de femelles (alors qu'il y avait 55 % de mâles dans la population de l'étude). Un peu moins de 10 % des maîtres signalaient savoir qu'un autre chiot de la même portée que leur animal était aussi atteint de méga-œsophage, là encore avec une répartition comparable des races (en les croisés en premier lieu).
Pour un peu plus du tiers des répondants (36,8 %), le méga-œsophage était bien compris comme acquis (le reste des répondants ne savait pas répondre à cette question). Dans leur très grande majorité, ces cas avaient été diagnostiqués après 2 ans d'âge. Les croisés étaient les plus représentés (25,4 %), devant les labradors (11,2 %), golden retrievers (6,8 %), les chihuahuas (5,2 %) et les teckels (3,2 %). Interrogés sur le facteur déclenchant, 14,1 % des propriétaires signalent l'ingestion d'un corps étranger (caillou, os ou jouet), et seuls 12 signalent un événement toxique (ingestion de produit ménager, engrais chimique ou morsure de serpent).
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