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2 avril 2025
Stérilisation et diversité génétique : des atouts majeurs pour une bonne longévité chez le chat
La domestication du chat a commencé il y a environ 12 000 ans mais la sélection génétique opérée par l'Homme a commencé beaucoup plus tardivement que chez le chien. En Europe, ce n'est qu'à la fin des années 1800 que les premières races de chats sélectionnées par l'Homme sont apparues. Dans l'espèce féline, la sélection a quasiment exclusivement porté sur l'apparence, ce qui a favorisé la fixation de mutations génétiques potentiellement délétères pour la santé et l'espérance de vie, comme c'est notamment le cas chez le persan, le sphynx ou le munchkin.
Une étude britannique toute récente a tenté d'évaluer les effets combinés du sexe, de la stérilisation et de la sélection génétique sur l'espérance de vie des chats.
Les données de l'étude ont été obtenues à partir du Royal Veterinary College de Londres, qui centralise les informations collectées dans les cliniques vétérinaires britanniques participant au programme VetCompass. Plus de 7 700 dossiers médicaux (de 3947 mâles et 3870 femelles) ont ainsi pu être analysés à partir des données collectées en 2019.
Les chats ont été classés selon leur statut sexuel et intégrés à 3 groupes génétiquement différents : les chats de race pure, les chats croisés (possédant un parent de race pure) et les chats ne présentant pas de caractéristique pouvant évoquer une race particulière. En anglais, ces chats sont appelés des moggies.
Toutes catégories confondues, la durée de vie moyenne des chats inclus dans l'étude était de 11,83 ans et la médiane de 12,92 ans, soit des valeurs proches des résultats obtenus dans d'autres études faites dans des pays occidentaux.
À l'instar des études antérieures, les chats mâles présentent une espérance de vie moyenne significativement plus courte que celle des femelles (11,17 ans chez les mâles, 12,52 ans chez les femelles), que l'animal soit stérilisé ou non. Les valeurs médianes sont de 12,00 ans pour les mâles et de 13,88 ans pour les femelles.
Cette différence entre les deux sexes est généralement attribuée au mode de vie des chats mâles, qui s'aventurent plus loin de leur domicile, s'exposant à des accidents sur la voie publique. Ils ont aussi plus tendance à se bagarrer, favorisant ainsi la transmission de maladies contagieuses. Les taux d'infection par les virus FIV et FeLV sont d'ailleurs plus élevés chez les chats mâles que chez les femelles.
La durée de vie d'un chat mâle peut aussi être raccourcie par la prédisposition aux affections obstructives du bas appareil urinaire, et les mâles seraient également plus menacés par l'acidose tubulaire rénale, les troubles cardiaques, la maladie parodontale et l'obésité, ces deux dernières maladies étant elles-mêmes à l'origine de nombreuses comorbidités.
Comme chez d'autres mammifères polygynes, la compétition intrasexuelle intense entre les mâles se traduirait par une pression de sélection plus faible en faveur de la longévité. Le raccourcissement de l'espérance de vie des chats mâles entiers serait lié à des facteurs épigénétiques.
L'âge à la stérilisation n'a pas été pris en compte dans cette étude mais les observations confirment des résultats antérieurs.
La plupart des études épidémiologiques sur les chats ne font la distinction qu'entre les chats de race et les ceux issus de croisements. L'originalité de celle-ci est d'avoir pris en compte trois catégories : les chats de race pure (qui représentaient 12 % de la population féline au Royaume-Uni en 2019), les croisés et les moggies.
Les résultats obtenus confirment une précédente observation, à savoir que l'espérance de vie tend à être plus longue chez les chats croisés (moyenne : 11,03 ans ; médiane : 11,80 ans) que chez les chats de race (moyenne : 10,56 ans ; médiane : 11,44 ans), sans que la différence soit cependant significative. L'effet est plus net chez les moggies, dont l'espérance de vie est significativement plus longue que celle des deux autres groupes (moyenne : 12,01 ans ; médiane : 13,09 ans).
Ces différences suggèrent que l'augmentation de l'hétérogénéité génétique favorise la santé et donc la longévité. Les moggies, dont le patrimoine génétique est diversifié, peuvent être considérés comme plus résistants.
À l'inverse, les chats de race pure possèdent plus de gènes homozygotes et présentent donc plus de risques d'exprimer des troubles causés par des gènes récessifs. Ce phénomène est connu sous le nom de dépression consanguine, qui résulte d'un taux de consanguinité élevé.
Chez les chats de races, les maladies héréditaires les plus connues sont la polykystose rénale, la cardiomyopathie hypertrophique et les troubles respiratoires associés à la morphologie brachycéphale de certains chats hypertypés.
Ainsi, les résultats de cette étude confirment l'influence du statut sexuel sur l'espérance de vie des chats mais pointe également l'importance de prendre en compte les critères de santé et de longévité dans les programmes de sélection génétique afin que l'espérance de vie des chats de race ne soit pas trop dégradée par l'appauvrissement de la diversité génétique des individus.
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