15 juillet 2025
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Un engouement pour l'usage du cannabis à but thérapeutique est observé chez l'homme comme chez l'animal, souvent empirique et reposant sur des produits en vente libre, ne bénéficiant pas des contrôles relatifs au statut de médicament. Dans ce contexte, une revue de la littérature récente a été effectuée, confirmant le manque actuel de données scientifiques sur l'efficacité et la sécurité d'emploi de ces produits chez le chien et le chat, malgré un potentiel thérapeutique certain.
Les deux principaux composés actifs du cannabis sont le tétrahydrocannabinol (THC), substance psychotrope de consommation interdite en France, et le cannabidiol (CBD), qui présente également des effets psychoactifs, via une interaction avec le système sérotoninergique expliquant son effet « apaisant », et est largement disponible sous diverses formes (huile, gélules…).
Le recours au cannabinoïdes et en particulier au cannabidiol s'est principalement développé dans le contexte de maladies chroniques pour lesquelles les traitements médicamenteux usuels, notamment les AINS et les corticostéroïdes, présentent des effets indésirables importants (hépatotoxicité, érosion gastro-intestinale), compromettant leur usage au long terme. Le CBD possède en effet des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires motivant son utilisation alternative dans le cadre d'affections douloureuses (comme l'arthrose, ou certains cancers chez l'homme) ou allergiques (comme la dermatite atopique) ; la molécule est également utilisée lors d'affections neurologique (épilepsie) ou de troubles du comportement…
Outre un effet anti-inflammatoire également, le THC, lui, produit des effets psychoactifs, qui influencent la perception de la douleur et les émotions. Ainsi, l'effet thérapeutique des cannabinoïdes dépend-il du ratio THC/CBD du produit utilisé.
Compte tenu de la récente disponibilité de ces produits, la revue s'est limitée à la dernière décennie, portant ainsi sur la période mars 2014-février 2024. Les enquêtes comme les études expérimentales ont été exclues.
Sur ces 10 ans, seules 22 publications (en anglais ou en espagnol) ont finalement été retenues ; elles ont été publiées entre 2018 et 2024 et le plus grand nombre d'entre elles en 2024, ce qui montre l'intérêt grandissant pour le sujet. Aucune n'est française.
Seules 2 études portaient sur des chats, ce qui souligne le manque de données dans l'espèce féline. Les populations incluses étaient diverses, en termes de poids et d'âge en particulier.
Nombres d'études comportaient des biais, liés à l'hétérogénéité des groupes étudiés (traité versus témoin) ou au protocole par exemple (distribution non randomisée, évaluation subjective…).
Dans ces études, le CBD était la principale substance active des produits utilisés, parfois combiné à du THC, alors en très petite quantité. D'autres substances peuvent toutefois entrer dans la composition du produit (autres cannabinoïdes, terpènes).
Le principal mode d'administration est la voie orale, parfois transmucosale, rarement la voie injectable (sous-cutanée).
Et les principales « indications » sont les suivantes :
Le traitement pouvait être multimodal, combinant par exemple le CBD à des antiépileptiques ou à des AINS.
Des effets positifs sont rapportés, en particulier chez les chiens arthrosiques, avec une amélioration des scores de douleur, de la qualité de vie, et une augmentation de l'activité, mais pas systématiquement. Les effets analgésiques du CBD semblent prometteurs, mais plutôt comme traitement adjuvant, et contre les douleurs chroniques.
Des effets prometteurs sont également observés contre le stress et l'anxiété, mais la diversité des protocoles de traitement suivis limite les conclusions des résultats obtenus.
Le CBD pourrait également être intéressant comme traitement adjuvant de l'épilepsie (réduction des crises). Ses effets antiprurigineux (chez le chien atopique) sont contradictoires.
Globalement en outre, le manque de données d'efficacité, en particulier sur le long terme, est manifeste. Il est souligné aussi par les auteurs des revues incluses parmi les publications retenues. La formulation des produits comme les mécanismes d'action du CBD mériteraient de plus amples recherches, en particulier pour le traitement des maladies neurologiques et dermatologiques.
Au rang des effets indésirables, sont principalement observés :
D'une manière générale, ces effets restent faibles et mineurs (hormis l'altération des paramètres biochimiques), ce qui suppose une bonne tolérance des cannabinoïdes. Et il n'est pas exclus qu'ils soient la conséquence d'autres composés (s'agissant notamment des effets digestifs) ou des traitements concomitants. Mais un bilan sanguin n'était pas toujours systématique. Et ici encore, la sécurité d'emploi à long terme n'a pas été évaluée.
Enfin, la composition et la qualité des produits utilisés est très hétérogène, ce qui représente un véritable frein à l'interprétation des résultats d'étude. Une standardisation des formulations et des protocoles de traitement serait bénéfique.
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