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7 octobre 2016

Les Obesi'Days d'un praticien d'Annecy sont devenues celles de la Savoie

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Les propriétaires de ce bouledogue ont pris conscience des conséquences médicales du surpoids de leur animal. Ils ont revu son plan d'alimentation et se fournissent désormais chez leur vétérinaire (cliché J-F Graff).
Les propriétaires de ce bouledogue ont pris conscience des conséquences médicales du surpoids de leur animal. Ils ont revu son plan d'alimentation et se fournissent désormais chez leur vétérinaire (cliché J-F Graff).
 

Les Obesi'Days 2016 se clôturent demain, samedi 8 octobre. L'originalité de la campagne réside moins dans son concept (quinzaine de dépistage de l'obésité des animaux de compagnie) ou son objectif (faire venir les propriétaire pour un conseil vétérinaire) que dans sa naissance et sa réalisation. C'est en effet à l'initiative d'un confrère (Jean-Frédéric Graff, praticien à Annecy) que ces journées sont nées, au printemps 2014. Habituellement, de tels projets sont montés par des associations, organismes professionnels, écoles ou entreprises privées (des domaines de l'industrie pharmaceutique, l'assurance, l'alimentation…). Ici, une recherche de sponsors a été menée pour couvrir les frais de communication.

Affichage public

Ces frais ne sont pas anodins dès lors que le grand public est ciblé. La première année, l'opération était proposée sur Annecy et son agglomération. Pour toucher ses habitants, le réseau de bus local a été mis à profit afin de relayer largement l'information.

Pour la première édition des Obesi'Days en 2014, tous les bus de l'agglomération d'Annecy ont promené l'affiche informant le grand public de la campagne, pendant 15 jours.

Cette année, la Mairie relaye l'information sur son site web, convaincue de l'effet positif d'une alimentation de bonne qualité sur la réduction du volume des déjections canines…

Annecy, puis Haute-Savoie, puis Savoie

Dès la seconde année, les Obesi'Days s'élargissent au département de Haute-Savoie. Un affichage est inenvisageable dans toutes les villes ; les radios locales sont alors utilisées pour annoncer l'opération.

Pour cette année, étendue aussi à la Savoie, ce sont finalement les vétérinaires eux-mêmes qui sont chargés d'informer leurs clients. Des sacs contenant l'affiche sont distribués via les centrales vétérinaires.

Disposée à l'accueil ou en salle d'attente, l'affiche de la campagne 2016 est également distribuée aux propriétaires dans les cabinets et cliniques qui ont choisi de participer.

Ce choix permet aussi de réduire le budget de la campagne, limité aux outils et aux moyens de communication (et s'élevant à environ 8 000 € les premières années). Il est couvert par quatre sponsors (Hill's, Royal Canin, Purina, et Bimeda qui remplace Virbac cette année). Désormais, ces partenaires mobilisent aussi leurs forces de vente pour motiver les praticiens du secteur. Car l'élargissement géographique de l'opération ne permet plus de se limiter à une réunion d'information.

Libre participation

Dans l'esprit du projet, mais aussi sur les recommandations de l'Ordre, initialement interrogé sur son aspect déontologique, la campagne est ouverte à tous les praticiens, sur une base volontaire et sans contrainte.

Libre même à chacun en France de se l'approprier : l'affiche, sans mention des sponsors (ni des dates !), sera prochainement téléchargeable sur le site Internet dédié et utilisable sans réserve pour proposer la démarche dans sa clientèle.

Le vétérinaire en première intention

Sur le fond, outre le "dépistage" du surpoids, dans l'objectif de le faire percevoir comme anormal et prendre en charge, l'idée de la campagne est de présenter le vétérinaire comme un interlocuteur de première intention pour toute question relative à la santé animale. « Ce n'est pas nouveau, les propriétaires n'ont aucun frein à questionner leur pharmacien, le toiletteur ou le vendeur d'une animalerie. Mais ils ne se le permettent pas chez le vétérinaire, pour ‘ne pas le déranger', et surtout par crainte de payer une consultation », constate Jean-Frédéric Graff. « Mon idée de départ est qu'ils n'hésitent plus à pousser aussi ma porte ».

La thématique de l'obésité s'est imposée par goût personnel, par sa fréquence, mais aussi parce qu'elle est pareillement évoquée en humaine et permet d'impliquer toute l'équipe. Sur ce plan, notre confrère est satisfait de l'impact de la campagne dans sa structure. Sur le plan financier aussi, les ventes d'aliment ont grimpé. « J'ai plusieurs exemples de clients aveugles au problème de surpoids de leur animal qui ont changé d'avis. Une fois décidée, la démarche demande concrètement peu de temps et d'énergie, et son retour en termes d'image et d'activité est net et durable ».