19 juin 2025
4 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
Capnocytophaga canimorsus est une bactérie Gram négatif de la cavité orale des chiens et chats. Elle peut se transmettre à l’Homme par morsure ou léchage. Elle provoque alors des infections graves, dont environ un quart sont fatales. Comme si cela ne suffisait pas, les outils de biologie moléculaire ont permis d’identifier d'autres espèces, également zoonotiques, dans le genre Capnocytophaga.
Une septuagénaire britannique était en plein coup de fil avec un proche quand son discours a perdu sa cohérence. Le parent a averti les services d’urgence, qui, une fois sur place, ont trouvé une vieille femme prostrée dans un fauteuil, en train de perdre conscience.
Prise en charge, son état a commencé à s’améliorer dans l’ambulance. Elle a toutefois été gardée en observation à l’hôpital (historique d'épilepsie). Quatre jours après son admission, elle a présenté : de la confusion, des céphalées, de la diarrhée, des crampes et une hyperthermie marquée ; elle a été transférée en soins intensifs pour insuffisance rénale aiguë – et septicémie. De fait, l’hémoculture a fourni une culture pure de Capnocytophaga canimorsus, une bactérie dont l’habitat naturel est la cavité buccale des chiens et des chats. Cette personne vivait avec son chien, un Greyhound italien. Toutefois, l’examen clinique à l’admission n’avait révélé aucune trace de morsure ni de griffure.
Cette bactérie a été isolée malgré un traitement initial associant ceftriaxone et métronidazole. Puis, deux jours plus tard, l’hémoculture était à nouveau positive malgré un traitement associant pipéracilline/tazobactam et téicoplanine… Ce dernier antibiotique n’a été donné qu’une journée car la patiente a développé une coagulopathie et une détresse respiratoire. Après 4 jours de traitement en soins intensifs, son état s’est amélioré. Elle a pu sortir un mois après son admission. « Elle allait bien et n’avait plus de signes cliniques un an après sa sortie ».
C. canimorsus produit rarement des infections (estimation à 0,03 cas p. 100 000 habitants outre-Manche), mais elles sont sévères, avec un taux de mortalité de l’ordre de 25 %. La transmission par morsure est documentée dans 60 % de ces cas, mais celle par léchage est également décrite ; c’est ce mode de transmission qui est suspecté dans le cas présent. Les personnes âgées sont plus à risque pour trois raisons : l’immunosénescence, une fréquence supérieure de chiens à leur domicile par rapport aux foyers actifs, et l’alcoolisme (facteur de risque de septicémie, quel que soit le germe).
Anecdotique ? Pas si sûr : sept autres articles scientifiques décrivent des cas présentant une plus ou moins forte sévérité, depuis le début de 2016.
Selon les études, C. canomorsus est présent dans la cavité buccale de 22 à 72 % des chiens. Toutefois, les connaissances sur cette bactérie Gram négatif sont en cours d’acquisition, et il semble que sa famille soit en cours d’élargissement. En effet, des microbiologistes hospitaliers suédois ont repris cette année 22 souches de Capnocytophaga impliquées dans des infections humaines, et ont séquencé la totalité de leur génome. Ils identifient bien C. canimorsus dans une dizaine de cas, C. cynodegmi dans 7 cas, mais aussi une nouvelle espèce récemment décrite dans la cavité orale des chiens : C. canis, qui a donc elle aussi un potentiel zoonotique. Enfin, trois des souches initialement classées comme C. canimorsus par les méthodes phénotypiques sont en fait groupées ensemble mais génétiquement éloignées de cette espèce, et ont donc été proposées comme une nouvelle espèce (zoonotique) : C. stomatis.
19 juin 2025
4 min
18 juin 2025
6 min
17 juin 2025
3 min
16 juin 2025
4 min
13 juin 2025
4 min
12 juin 2025
4 min