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29 octobre 2024
Lipidose hépatique : poser en priorité la sonde alimentaire n'est pas décisif pour la survie du chat
Une lipidose hépatique, qui affecte principalement les chats, peut être primaire ou secondaire à une autre maladie, entraînant une baisse des apports énergétiques alimentaires. Son pronostic dépend de la maladie sous-jacente et de la gravité de l'atteinte hépatique. Une fluidothérapie et des anti-vomitifs sont souvent administrés en phase aiguë, mais le pivot du traitement est la réalimentation entérale du chat, généralement à l'aide d'une sonde alimentaire. À défaut, le risque de décès est très augmenté. Malgré cette réalimentation entérale, le taux de mortalité est estimé à 40 %.
À quel moment précis faudrait-il débuter cette réalimentation ? Dans les 24-48 heures suivant l'hospitalisation ? Ou de manière vraiment prioritaire, dans les 12 heures ?
Anticipant le bénéfice d'une réalimentation très rapide, une équipe de l'école vétérinaire d'East Lancing (Michigan, États-Unis) a réalisé une étude rétrospective pour l'évaluer. Ses résultats, publiés tout récemment dans le JVIM, lui ont donné tort.
L'étude a porté sur la période 2013-2022. Un total de 48 cas de lipidose hépatique clinique a été recruté (26 chattes et 22 chats mâles). L'évaluation du cas comprenait au minimum un bilan sanguin (hématocrite et bilan biochimique), une échographie abdominale et une cytologie sur prélèvement hépatique par aspiration à l'aiguille fine, permettant d'établir le diagnostic de lipidose hépatique. L'objectif était d'écarter les cas de surcharge lipidique du foie sans répercussion clinique. Les chats devaient aussi avoir un historique d'hyporexie ou d'anorexie. D'autres examens complémentaires avaient généralement été effectués (radiographies thoraciques, frottis sanguin, analyse d'urines, test FIV/FeLV, etc.).
Une acidocétose diabétique, une tumeur maligne, une anémie hémolytique, une obstruction biliaire extra-hépatique ou une maladie rénale chronique avancée concomitante était un critère d'exclusion. Un traitement de la lipidose devait avoir été entrepris (les cas de refus de traitement étaient exclus), mais la préexistence d'une sonde alimentaire, en revanche, faisait exclure le cas.
Les cas de lipidose primaire étaient majoritaires : 29 cas soit 60 %. Les 19 autres étaient secondaires, à une pancréatite, une affection digestive et/ou biliaire.
Les cas ont été répartis en 2 groupes, selon le délai entre la prise en charge du chat (son hospitalisation, et non le diagnostic de lipidose, qui pouvaient être plus tardif) et son alimentation entérale, par sondage ou spontanée le cas échéant (6 cas ici).
Les paramètres démographiques des chats et les anomalies biochimiques étaient sans différence significative entre les animaux des deux groupes.
Le taux de mortalité a été calculé à moyen terme (3 mois après le diagnostic). Il atteint 37,5 % (18/48).
Il n'est pas significativement différent entre les groupes 1 et 2 : 32 % contre 43 %. Le taux de survie à l'hospitalisation n'est pas différent non plus : 72 % pour le groupe 1 et 87 % pour le groupe 2. En excluant les 6 chats ayant mangé spontanément, les différences demeurent non significatives.
Parmi toutes les variables analysées, en particulier l'âge du chat (7 ans en médiane), son poids (4,5 kg en médiane), son sexe, les paramètres sanguins à l'admission, le caractère primaire ou secondaire de la lipidose…, seules 2 sont significativement associées à la mortalité à 3 mois, et le restent dans l'analyse multivariée.
Les PAL étaient également plus élevées chez les non-survivants (856 contre 427 U/l), mais ce paramètre ne reste pas significatif dans l'analyse multivariée.
La fluidothérapie (supplémentation en potassium, en phosphate), l'administration de lactulose (en prévention d'une encéphalose hépatique), ne sont pas associées à la mortalité.
La durée d'hospitalisation a été prise en compte comme facteur pronostique, exclusion faite des cas de décès en cours d'hospitalisation. Elle a donc porté sur 38 chats.
Les résultats montrent qu'une réalimentation très précoce (groupe 1) est associée à une hospitalisation significativement plus longue : 4,8 jours en médiane (3,6 à 6,2) contre 2,8 jours dans le groupe 2 (2,1 à 3,8). Les auteurs signalent toutefois que chez ces chats, le remplacement de la sonde nasogastrique initiale par une sonde d'œsophagostomie – ce qui s'est révélé fréquent – a probablement contribué à cette durée prolongée.
À nouveau, la présence d'une ascite est également significativement associée à une hospitalisation prolongée.
La durée d'hospitalisation n'est pas affectée en revanche selon que la lipidose est primaire ou secondaire, ni selon le délai nécessaire avant l'établissement du diagnostic de lipidose hépatique.
Sur les seuls chats nourris par sonde (n = 42), les chercheurs ont aussi évalué l'impact sur l'évolution de la maladie du type de sonde utilisée (nasogastrique, dans 28 cas, ou d'œsophagostomie, dans 14) et du protocole suivi (apport calorique initial en % du BEE). Cet apport calorique est sans lien avec la mortalité, mais il est significativement associé à la durée d'hospitalisation : plus il est élevé, moins l'hospitalisation se prolonge. Aucune autre association significative n'est identifiée, avec aucun des paramètres analysés.
Les auteurs en concluent que le support nutritionnel du chat demeure critique dans la prise en charge d'une lipidose hépatique, mais qu'une réalimentation très précoce n'améliore pas le pronostic. Ils conseillent donc de stabiliser au préalable l'animal et de lui apporter un traitement de support au besoin, notamment un traitement prévenant les nausées et vomissements, qui peuvent rendre une réalimentation précoce ineffective.
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