12 mai 2025
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La surveillance de la trichinose est réglementée, et se fait chez le sanglier pour le cycle sylvatique du parasite. Toutefois, des parasitologistes italiens viennent de proposer d'avoir recours à la sérologie sur les chiens de chasse pour compléter la surveillance.
Les chiens de chasse ont des interactions étroites avec le gibier qu'ils chassent ; lorsqu'il s'agit du sanglier, cela peut se solder par une contamination par exemple par le virus de la maladie d'Aujeszky (le léchage suffit) ou par les trichines (il faut alors une ingestion de tissu musculaire). Dans le premier cas, l'animal n'y survit pas : les cas régulièrement décrits dans la presse régionale rappellent que la pseudorage est fatale aux carnivores (et ce virus est enzootique dans la population française de sangliers). Dans le second cas, les kystes parasitaires ingérés éclosent dans l'appareil digestif de l'animal (ou de l'humain qui aurait consommé une carcasse non dépistée et/ou insuffisamment traitée) et le parasite y poursuit son cycle. Et, dans le cas de cette zoonose, « les sangliers sont la principale source d'épisodes d'infections humaines en Europe, du fait de la fréquente consommation de viande insuffisamment cuite ou de saucisses crues » rappellent les parasitologues de la faculté vétérinaire de Bari.
Bien que à proscrire, le fait de donner les viscères du gibier à consommer aux chiens de chasse est suffisant pour, si des kystes larvaires y sont présents, induire une séroconversion. Elle sera détectable si l'outil diagnostique est au point – car il n'y a pas de trousse Elisa validée pour les chiens. Les auteurs se sont donc intéressés au Basilicate, dans le sud du pays, car cette région « est une source majeure de viande de gibier et en particulier de sanglier » et ils précisent qu'avec les viscères, les chasseurs donnent souvent aussi le diaphragme aux chiens. Or c'est « un site préférentiel de localisation des L1 du parasites » (pilier du diaphragme ou langue sont l'objet des prélèvements réglementaires).
Aussi ont-ils prélevé du sang sur 270 chiens de chasse au total, quelle que soit leur zone de résidence au sein de cette province, en 2022 et 2024. Le seul critère d'inclusion était que le maître confirme que l'animal prenait activement part aux activités de chasse. Les sérums étaient ensuite transmis à l'institut zooprophylactique (structure correspondant à un hybride entre laboratoires vétérinaires départementaux et sites de l'Anses) de Rome. Une sérologie Elisa y était pratiquée, mais comme l'analyse n'a pas été validée sur le chien, les résultats positifs étaient ensuite confirmés avec une méthode de référence (western blot).
Une étude précédente, réalisée en 2016 sur 384 chiens de chasse au sanglier du centre de l'Italie, avait déjà trouvé 15 % de positifs (en western blot). Dans le cas présent, 21 % des chiens ont été confirmés séropositifs (56/270). Ce qui, selon les auteurs, « démontre l'exposition des chiens de chasse à Trichinella sp. dans le sud de l'Italie, et confirme l'existence d'un cycle sylvatique de ce parasite au sein des populations locales d'animaux sauvages ». Cela confirme aussi que les mesures d'hygiène préconisées au regard des carcasses de gibier sont peu respectées.
Chez le chien, l'infection, même expérimentale, est subclinique. Toutefois, un cas clinique décrivant des symptômes lors d'infestation d'un chien par des trichines a justement été publié ce début d'année, par des praticiens et parasitologistes vétérinaires allemands. Il s'agit d'une femelle chien de chasse de 6 ans, importée de Bulgarie à l'âge d'un an et demi et présentée au vétérinaire pour une masse sur le flanc (10 x 10 x 1 cm). Apparue six semaines avant la consultation, celle-ci était alors ulcérée. C'est l'histologie à partir de la pièce d'exérèse qui a permis la mise en évidence des kystes parasitaires. La confirmation de l'espèce (Trichinella britovi) a été réalisée par PCR. Un autre cas a été publié en Suède, au début des années 1990, rapportait le cas d'une chienne ayant présenté une ataxie progressive ayant conduit à son euthanasie, le diagnostic ayant été réalisé post-mortem. D'autres cas suspects mais non avérés, en lien avec des signes d'affections neuromusculaires, ont été publiés, mais cela reste un événement rare. Dans ces deux publications, la consommation de gibier infecté est considérée comme la source probable de la contamination canine.
Au bilan, comme la sérologie des populations de chiens de chasse est plus facile à réaliser et permet d'obtenir des données à grande échelle que celle réalisée sur la faune sauvage, les auteurs estiment que « les chiens de chasse peuvent servir de sentinelles pour la circulation du parasite dans la zone étudiée, en fournissant des indications précoces sur sa présence dans les populations locales d'animaux sauvages ».
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