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27 octobre 2023
Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, identifié pour la première fois en France


« Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) [a été détecté] dans des tiques de l'espèce Hyalomma marginatum collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales. Ces premières analyses ont été confirmées par le CNR (Centre national de référence) pour les fièvres hémorragiques virales de l'Institut Pasteur, établissant ainsi pour la première fois la présence du virus en France », indique un communiqué de l'Anses du 24 octobre.
Ce virus, nouveau pour la France, est déjà signalé depuis plusieurs années en Espagne. Il est transmis par la morsure d'espèces de tique exotique, en cours d'implantation en France, du genre Hyalomma. Santé Publique France précise que, « chez l'humain, [l'infection] se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Dans certains cas, elle peut néanmoins s'aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique (saignements potentiellement sévères), avec un risque de décès pouvant atteindre 30 % dans certains pays », méritant ainsi son nom de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). En Espagne, où le virus a été détecté dès 2013, il y a eu 10 cas humains de FHCC depuis 2016, dont trois décès, indique une revue de synthèse récente. Pour la France, « aucun cas autochtone (infection acquise sur le territoire français) n'a été détecté chez l'humain à ce jour », indique Santé Publique France.
L'espèce Hyalomma marginatum, principal vecteur du virus de la FHCC, ne faisait jusqu'il y a quelques années que des incursions en France, ses stades immatures étant transportés par les oiseaux migrateurs depuis l'Afrique, mais ses nymphes ne passant pas l'hiver sur place. Avec le réchauffement climatique, cette espèce s'est implantée depuis 2015, comme l'indiquent les travaux du Cirad : « on la retrouve dans la garrigue ou certaines pâtures du littoral méditerranéen, de la frontière espagnole au Var, jusqu'en Ardèche et dans la Drôme » (voir l'illustration principale). L'avis de l'Anses qui est consacré à ce genre Hyalomma, publié en juin dernier, signale aussi sa présence en Corse « depuis des décennies ».
« Sa forme adulte pique les ongulés domestiques et sauvages (bovins, chevaux, sangliers, et dans une moindre mesure les petits ruminants ou cervidés) sans danger pour eux puisque, même infectés par le virus de la FHCC, ces [animaux] ne développent pas de symptômes », poursuit le communiqué du Cirad. C'est donc logiquement que le virus a été détecté « dans des tiques de l'espèce H. marginatum collectées sur des bovins ». La détection de ce virus remonte au 6 octobre dernier. Santé Publique France précise aussi que le CNR « conduit actuellement des analyses de séquençage du virus pour comprendre l'origine des souches retrouvées », le séquençage du génome viral (ARN) permettant de rechercher la phylogénie des souches en comparant leur séquence avec celles (d'origine géographique connue) présentes dans les bases de données. Jusqu'à présent, ce virus n'était connu qu'indirectement en France, par « des sérologies positives sur la faune sauvage, détectées dans 7 départements méditerranéens autres que la Corse », indiquait l'avis de l'Anses de juin dernier.
La forme adulte de H. marginatum « peut occasionnellement piquer l'être humain. Elle n'est active qu'au printemps, entre avril et juillet », prévient le Cirad. Ces morsures sont « supposées de faible fréquence (…), ces tiques n'ayant pas d'appétence particulière pour les êtres humains ». Le virus peut aussi être transmis à l'humain par contact direct, avec des tissus ou des fluides corporels provenant d'animaux ou d'humains infectés. Ainsi, « une évaluation multidisciplinaire plus approfondie du risque de survenue de cas humains sera menée pour la prochaine saison d'activité des tiques au printemps 2024 et lors des années suivantes », ajoute Santé Publique France.
Le site internet de cette institution propose donc « des recommandations pour prévenir les piqûres de tiques, à destination des éleveurs, agriculteurs, randonneurs et de toute autre personne susceptible de fréquenter les lieux (pâturages, garrigue notamment) où sont retrouvées ces tiques sur le pourtour méditerranéen ». Du fait du risque lié au contact direct avec des tissus ou fluides infectieux, l'Anses appelle également « les chasseurs à limiter le contact avec le sang et les fluides corporels lors du dépouillage de petits mammifères et en particulier des lièvres (port de gants et de masque) ». Les chiens ne sont pas cités dans l'épidémiologie du virus de la FHCC, mais ils peuvent être séropositifs en zones d'enzootie ; les chevaux sont également parasités par la tique vectrice. Il peut donc se révéler utile de savoir reconnaître les Hyalomma (voir le cliché ci-dessous).
Hyalomma marginatum, tique dure de relativement grande taille (8 mm), reconnaissable à son rostre long et à ses pattes bicolores (anneaux blanchâtres aux articulations), est le vecteur du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (cliché : SVA).
Enfin, l'avis de l'Anses de juin dernier précisait que les tiques du genre Hyalomma (il y en a 28 espèces connues) sont aussi vectrices possible de Babesia caballi, mais aussi du virus de la Peste équine, celui de l'Encéphalite équine du Venezuela, du virus West Nile, de Theileria annulata, T. equi, T. lestoquardi, T. ovis, B. occultans, Coxiella burnetii, Anaplasma marginale et Rickettsia aeschlimannii. Il soulignait toutefois que « les conditions abiotiques et biotiques actuelles en France ne semblent pas favorables à l'émergence et à la survenue régulière de cas de FHCC », comme d'une « circulation autochtone du virus, la probabilité d'une transmission vectorielle autochtone du CCHFV est évaluée par les experts comme très faible à faible (4 à 5 sur 9) avec une incertitude élevée ». Ces experts recommandaient déjà, outre d'augmenter les moyens de vigilance, « de renforcer les actions de sensibilisation vers les professionnels de la santé humaine et de la santé animale sur les risques liés aux agents pathogènes transmis par les tiques ».
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