13 juin 2025
4 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
21 septembre 2023
Bien-être des chiens et des chats en élevage : un avis d'experts européens, pour guider une réglementation à venir
« Qu'ils soient élevés pour le sport, la chasse ou la compagnie », les chiens et les chats ne « devraient jamais être gardés en permanence dans des boîtes, des cages ou des cases » estiment les experts européens du bien-être animal, réunis par l'Autorité européenne de normalisation alimentaire (EFSA), dans un rapport de plus de 100 pages publié le 14 septembre. Ce rapport s'intéresse à différents aspects du bien-être animal, d'abord pour évaluer si des connaissances scientifiques sont disponibles, et ensuite, lorsque c'est le cas, de faire des propositions, afin qu'elles puissent être « transcrites en mesures réglementaires par la Commission européenne ». Cette dernière doit produire d'ici la fin de l'année une proposition d'évolution de la réglementation sur le BEA, qui inclura les carnivores domestiques aux côtés des veaux, vaches, cochons et autres canards.
Plus précisément, la Commission a demandé à l'EFSA de se prononcer sur l'état de la science au regard de trois thématiques sur laquelle des propositions réglementaires avaient déjà été émises par la “plateforme du bien-être animal” pilotée par la Commission et où siègent de nombreuses parties prenantes. Ces thématiques sont relatives au logement des reproducteurs et reproductrices des deux espèces, à leur santé et aux interventions chirurgicales douloureuses (dégriffage, coupe des cordes vocales, etc.). Comme indiqué précédemment, les boîtes, cages et cases sont « considérés comme de petits enclos dans lesquels un séjour permanent compromet le bien-être, même si elles présentent des niveaux ». Les conséquences de telles pratiques sont « des troubles du comportement et de la détresse ».
L'analyse de la littérature n'a pas permis aux experts de confirmer que « les chiens et chiennes reproducteurs ont un besoin quotidien d'accès à l'extérieur ». La littérature confirme toutefois « le besoin l'exercice à l'extérieur et d'un espace pour socialiser avec les humains ou d'autres chiens », mais ne mentionne pas un impératif quotidien. Ils recommandent donc que les chiens aient à disposition un accès à une zone d'exercice et de socialisation, et « il est préférable que cette zone soit en extérieur car cela fournit plus de stimuli aux chiens ». Les experts estiment donc aussi « préférable » que cet accès à l'extérieur se fasse quotidiennement.
Pour l'ambiance des locaux d'élevage, les données les plus complètes concernent le chat, qui aura une zone de confort thermique entre 15 et 26° C, bien que « cela puisse devoir être ajusté pour certaines races ». La littérature est cependant limitée et les experts estiment qu'un domaine de recherche à développer serait celui de « mesures reposant sur l'animal permettant d'évaluer le stress thermique félin ». Ils rappellent que les chatons comme les chiots ne savent pas thermoréguler, et qu'il n'est pas possible pour eux de définir une zone de neutralité thermique (qui dépendra de l'isolation de la nurserie et de la présence de la mère). L'espèce canine est l'enfant pauvre en cette matière : « il n'a pas été possible de trouver suffisamment de preuves scientifiques pour étayer l'affirmation selon laquelle une zone de neutralité thermique comprise entre 10 et 26° C préviendrait le stress thermique chez les chiens adultes reproducteurs ». D'autant que, « comme il existe de grandes différences et variations entre les divers types et races de chiens, un intervalle commun et général ne peut être proposé ». Ils proposent de réaliser des travaux sur des « seuls de mesures basées sur les animaux pour évaluer le stress au froid et à la chaleur » des deux espèces.
Sur le besoin d'une exposition quotidienne à la lumière naturelle, les experts restent aussi dans l'obscurité : « les preuves scientifiques trouvées sont insuffisantes pour étayer l'affirmation selon laquelle l'accès à la lumière du jour est important pour assurer le bien-être des chats et des chiens d'élevage ». Il est en revanche recommandé que les reproducteurs des deux espèces « disposent d'une période d'obscurité quotidienne », dont « l'intensité et la durée restent à optimiser par des… travaux de recherche », tout comme pour les paramètres quantitatifs et qualitatifs de la lumière artificielle dans laquelle ils évoluent.
Pour la seconde thématique, les experts se sont centrés sur la maturité des femelles à la mise à la reproduction. « La puberté se produit avant la maturité squelettique, mais les chiennes et les chattes ne devraient pas être mises à la reproduction avant d'avoir atteint leur pleine maturité ». Toutefois, l'âge de cette maturité squelettique dépend de la race : « elle devrait être vérifiée avant la mise à la reproduction », sans que les experts n'indiquent par qui. Pour les chiennes, la littérature pointe, pour les « petites races, un âge de 18 mois car elles seront complètement développées à cet âge, tandis que pour les races plus grandes, la maturité du squelette est une condition préalable à l'élevage et doit être vérifiée avant la saillie. En outre, il a été recommandé d'ignorer le premier œstrus chez les chiennes et donc de préférer l'accouplement à partir du deuxième œstrus ». Et il faut des travaux de recherche « pour déterminer l'âge minimal de la mise à la reproduction de chattes », mais aussi l'intervalle à recommander entre deux gestations (« pour éviter l'épuisement »). Enfin, « Les chattes de plus de six ans et les chiennes de plus de huit ans devraient être examinées par un vétérinaire pour vérifier leur état de santé général et leur condition physique » avant d'être mises à la reproduction.
Quatre interventions chirurgicales douloureuses sont envisagées : le dégriffage des chats, la coupe de queue et d'oreille des chiens, ainsi que la résection des cordes vocales. « Aucune n'est justifiée au plan de la médecine vétérinaire », hors cas exceptionnels nécessaires pour la santé de l'animal. Des impacts négatifs sur le bien-être voire le comportement de ces animaux ont été démontrés scientifiquement. Il n'y a pas de réglementation européenne sur ces interventions, mais pour la caudectomie, la taille des oreilles et la résection des cordes vocales, plusieurs Etats membres les interdisent déjà.
13 juin 2025
4 min
12 juin 2025
4 min
11 juin 2025
5 min
10 juin 2025
6 min
6 juin 2025
4 min
5 juin 2025
4 min