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Elanco & Proplan

2 mai 2023

Fentanyl et xylazine ou dexmédétomidine : deux protocoles de sédation pour les radios de dysplasie de la hanche

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Les deux protocoles testés ont permis d'induire une sédation profonde adéquate pour réaliser des radiographies de dépistage de la dysplasie de la hanche (photo : association française du berger blanc).
Les deux protocoles testés ont permis d'induire une sédation profonde adéquate pour réaliser des radiographies de dépistage de la dysplasie de la hanche (photo : association française du berger blanc).
 

La réalisation des radiographies de dépistage de la dysplasie des hanches nécessite l'anesthésie générale ou une sédation profonde de l'animal. À cette fin, deux protocoles de sédation ont été testées – et approuvés ! – chez 15 chiens de grand format.

15 chiens de 28 à 40 kg

Cette étude, réalisée à l'école vétérinaire de Minas Gerais (Brésil), a inclus des chiens de grand format : bergers allemands et bergers belges, pesant 34 kg en moyenne (± 6 kg), et âgés de 7 ans (il s'agissait de chiens militaires en bon état de santé).

Les chiens, à jeun depuis 8 heures, ont été répartis en deux groupes et sédatés à l'aide de l'un des protocoles suivants :

  • 2,5 µg/kg de fentanyl et 0,2 mg/kg de xylazine par voie intraveineuse (groupe xylazine),
  • ou 2,5 µg/kg de fentanyl et 2 µg/kg de dexmédétomidine par voie intraveineuse (groupe dexmédétomidine).

L'hypothèse des auteurs était que l'association xylazine/fentanyl procurerait une analgésie, une sédation et une myorelaxation appropriées pour la réalisation de l'examen, mais que la combinaison dexmédétomidine/fentanyl apporterait une meilleure sédation.

Monitoring quasi continu jusqu'à récupération totale

Une série de paramètres a été mesurée, en particulier le délai avant effet et sa durée (premiers mouvements puis récupération totale) ainsi que, toutes les 5 ou 10 minutes :

  • Le niveau de sédation (score croissant de 0 à 12, établi sur la position du chien, sa résistance au placement en décubitus dorsal, son tonus musculaire au niveau de la mandibule, son réflexe palpébral, la position des globes oculaires) ;
  • La myorelaxation (score établi sur une échelle de 0 à 3, jusqu'à permettre le placement du chien sans difficulté pour les radiographies) ;
  • Des variables cardiovasculaires et respiratoires (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, pression artérielle, gaz du sang, pH sanguin, PaCO2, PaO2, etc.), ainsi que la température rectale.

Si la myorelaxation était insuffisante, le chien recevait une nouvelle administration de sédatifs, à un tiers de la dose initiale, ce qui a été nécessaire une fois pour seulement un chien du groupe dexmédétomidine, mais deux fois pour trois chiens du groupe xylazine.

Protocoles adaptés mais oxygénation conseillée

Les résultats montrent que les deux protocoles sont adaptés à la réalisation de ces examens radiographiques, sans différence significative, en particulier en termes de sédation et de myorelaxation, contrairement à l'hypothèse avancée.

Une sédation profonde est obtenue en moins de 3 minutes pour tous les chiens, avec un effet durant environ une demi-heure. Après 50 minutes, tous les chiens avaient retrouvé une position debout.

Le résultat du monitoring cardiorespiratoire et la fréquence des hypoxémies (93 % à 5 minutes après administration et 73 % à 15 minutes) amène toutefois les auteurs à recommander une oxygénothérapie préventive systématique.