14 mai 2025
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« Les chiens présentant des signes de douleur rachidienne chronique et/ou de boiterie [sans autre cause évidente] devraient faire l'objet d'un dépistage pour Brucella canis ». Telle est la recommandation de cliniciens et imageristes américains au terme de l'étude rétrospective d'une série de 33 cas alliant spondylodiscite et brucellose. Car la brucellose canine n'est pas en émergence qu'en Europe de l'ouest : « sa fréquence est en augmentation dans le sud-ouest des États-Unis », en association avec la maladie discale. D'autant que deux descriptions de séries de cas viennent d'être publiées la même semaine de novembre par des cliniciens américains d'universités différentes.
La première publication, essentiellement d'imageristes, comprend une série de 33 cas de chiens diagnostiqués avec cette affection discale et disposant d'au moins un test diagnostique positif pour B. canis (isolement bactérien à partir du sang ou de l'urine, test d'agglutination sur lame avec mercaptoéthanol, immunodiffusion en gélose ou immunofluorescence indirecte avec un titre >1/200). Alors qu'habituellement, le risque de spondylodiscite augmente avec l'âge et se manifeste à partir de 10 ans, l'âge moyen de cette série était de 2,9 ans (médiane à 2,5 ans). Deux de ces chiens provenaient d'une même portée (mais avaient été adoptés par des propriétaires différents). Il ne semblait pas y avoir de prédisposition raciale (8 races représentées, 10 des 33 chiens étant des croisés), ni de taille.
Ces animaux présentaient des signes chroniques depuis 8 mois en moyenne (médiane à 6 mois) lorsqu'ils ont consulté dans les hôpitaux participant à l'étude. Toutefois, l'éventail de ces durées allait de 5 jours à 4 ans ! Pour près des trois quarts (72 %), les signes duraient depuis plus de 3 mois. « Quinze chiens [sur les 33] présentaient des signes de douleur non spécifique, de douleur rachidienne ou de boiterie depuis leur adoption en tant que chiots ». De fait, « la douleur rachidienne était le signe clinique le plus fréquent et était enregistrée comme cervicale (n = 9), thoracolombaire (n = 1), lombosacrée (n = 3) ou multifocale (n = 7) ». Les douleurs non spécifiques et coxo-fémorales étaient moins fréquentes (n=6 et n = 2, respectivement). Il y a aussi eu 8 cas de boiterie.
Les images retenues par les auteurs sont soit des radiographies du rachis (sur le segment indiqué par l'examen neurologique) ou l'IRM. La radiographie était la seule imagerie documentée pour 15 des cas ; l'IRM seul pour 4 autres cas, les autres ayant les deux, avec ou sans scanner. Ainsi un cliché radio était disponible pour 29 des 33 cas. Un seul cas ne présentait pas d'anomalie sur le cliché. Chez tous les autres, il y avait au moins une lésion (n=7) ou plusieurs (n=21). Plus de la moitié des lésions observées (55 %) correspondaient à « une lucidité centrale ronde, bien définie, affectant les deux plateaux vertébraux "en emporte-pièce". [Elle] était apparente chez 25 chiens sur 29 (86 %) ». Un espace intervertébral étroitisé était présent sur 81 % des clichés, et une sclérose des plateaux vertébraux dans 75 % des cas. Les localisations les plus fréquentes étaient L1-L2 (48 %), T13-L1 (45 %), L2-L3 (41 %), T12-T13 et L7-S1 (34 % chacune). Tous les chiens qui présentaient une douleur multifocale ou non spécifique avaient des lésions radiologiques multiples. Sur les clichés IRM, les auteurs retrouvent des lésions à l'emporte-pièce. Un tiers des chiens présentent alors une inflammation de la physe vertébrale, voire une inflammation du plateau sans discite. « Chez quinze chiens ayant eu radiographies et IRM, 21 des 57 lésions visibles à l'IRM n'ont pas été identifiées lors de l'examen en aveugle des radiographies par un imageriste spécialiste ».
Aussi, les auteurs recommandent-ils, chez de « jeunes chiens présentant une douleur rachidienne chronique, même sans preuve radiographique de spondylodiscite », de réaliser une recherche de brucellose. « L'imagerie avancée, en particulier l'IRM, doit être pratiquée chez les chiens suspectés de spondylodiscite, même si les radiographies de la colonne vertébrale sont normales ». De leur côté, cliniciens et imageristes de la faculté vétérinaire de l'Illinois décrivent trois cas de brucellose diagnostiqués chez des adultes issus d'une même portée, dont deux ont présenté… une spondylodiscite.
La bactérie a été cultivée à partir du sang des chiens, qui présentaient des signes cliniques chroniques :
En Europe, les bonnes pratique d'antibiothérapie ne permettraient pas de justifier une telle durée de traitement avec un antibiotique critique. La stratégie thérapeutique appliquée par les auteurs de ce second article n'étant pas démontrée efficace et conduisant à des animaux potentiellement excréteurs et démédicalisés, elle paraît hasardeuse, mais sa pertinence n'est pas abordée dans la partie consacrée à la discussion de leur publication.
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