28 mars 2024
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« Il s'agit du plus grand jeu de données sur la séropositivité aux maladies vectorielles canines en Europe à ce jour », s'énorgueillissent des vétérinaires biologistes des facultés vétérinaires de Madrid, Berlin, d'une clinique de référés britannique et d'Idexx. Pour établir les cartes de répartition qu'ils ont publiées au début du mois, ces auteurs ont compilé les résultats de plus de 404 000 chiens dans 26 pays européens. Ces échantillons ne sont bien sûr pas représentatifs des populations des pays, mais fournissent des indications qualitatives sur l'exposition des chiens de ces pays aux maladies transmises par les tiques ou les phlébotomes. Localement ou à l'occasion de voyages. En réalisant ces cartes, le sauteurs espèrent « aider les vétérinaires à décider d'un dépistage et améliorer la prévention et l'identification de ces zoonoses ».
Outre l'accroissement des déplacements touristiques avec les animaux de compagnie, qui a favorisé l'exposition de maladies vectorielles en zones jusque-là indemnes (comme la leishmaniose à Londres), le réchauffement climatique modifie la répartition de plusieurs vecteurs. Celle d'Ixodes ricinus s'est ainsi étendue au nord et en altitude. Rhipicephalus sanguineus est « en cours d'implantation en Allemagne et en Pologne » pour ces auteurs, bien que pour ce dernier pays, ce ne soit pas recensé par le Centre européen de contrôle des maladies (E-CDC, voir les cartes ci-dessous). Le réchauffement pourrait aussi avoir un impact inhabituel : il « pourrait entraîner une diminution des infections par Leishmania infantum dans certaines zones actuellement enzootiques du sud de l'Europe car elles deviennent trop chaudes et sèches pour les phlébotomes ».
Les auteurs ont collecté, compilé et analysé les résultats des dépistages réalisés dans les cliniques vétérinaires avec les tests rapides de la gamme SNAP® d'Idexx : SNAP® Heartworm RT Test (détection des anticorps vis-à-vis de Dirofilaria immitis), SNAP® Leishmania Test (anticorps contre L. infantum) et SNAP® 4Dx Plus Test (détection d'antigènes de D. immitis et anticorps contre le groupe Borrelia burgdorferi, Ehrlichia canis et E. ewingii, ou Anaplasma phagocytophilum et A. platys). Pour l'analyse des données, il fallait au moins les résultats de trois structures vétérinaires pour qu'une région soit délimitée et son taux de séropositivité soit calculé. De 2016 à 2020 inclus, 404 617 prélèvements de sérum ont été analysés et les 1 134 648 résultats assemblés par les auteurs (au moins 210 000 analyses par type de test). Pour tous les tests, le nombre d'analyses effectuées annuellement est allé croissant (x 1,7 à x 2,5), avec la plus grosse augmentation observée pour Leishmania (de 25 400 à 62 700 sur la période). Pour autant, le taux de positivité annuel est allé décroissant pour tous les dépistages (de 13 à 9 % pour Leishmania, mais aussi de 7,4 à 5,1 % pour Anaplasma sp., de 3 à 2,4 % pour Borrelia, etc.). Pour les auteurs, « l'augmentation du nombre de résultats de tests et la diminution de leur positivité au cours de la période d'étude peuvent refléter des changements dans le comportement des tests et un dépistage accru d'animaux sains ».
Pour Leishmania, le dépistage est surtout réalisé dans les pays/régions d'enzootie (voir l'illustration principale). Les taux de séropositivité les plus élevés sont observés en Grèce (18,5 %) et à Malte (15,9 %), puis en Italie (11,9 %) et en Espagne (10,7 %). Seuls les Pays-Bas, la Suisse et l'Allemagne, qui ne sont pas considérés comme enzootiques, présentaient suffisamment de sérums pour fournir des données fiables ; Bien que ce nombre de tests soit limité (<700 par pays), le taux de séropositivité était élevé (en particulier aux Pays-Bas avec 32,4 %). Il est possible que les praticiens néerlandais aient des habitudes de dépistage particulières (ciblage sur les chiens importés ou qui voyagent annuellement), mais les auteurs ne discutent pas cet aspect. Enfin, les auteurs signalent aussi que les taux les plus élevés de positivité pour deux pathogènes sont : pour Ehrlichia avec Leishmania (1,44 %), Anaplasma et Ehrlichia (0,81 %), et Anaplasma avec Leishmania (0,78 %).
Pour Anaplasma, les pays où les taux de séropositivité sont les plus élevés (> 10 %) sont vers l'est (Autriche, Bosnie Herzégovine, Tchéquie, Allemagne, Pologne, Slovaquie, Slovénie) et le nord (Suède). La France fait partie des pays ayant un taux de séropositivité < 5 % (avec l'Espagne, le Portugal, la Suisse, l'Italie ou encore le Royaume-Uni).
Pour Ehrlichia, un taux de séropositivité élevé est > 3 %. C'est observé en Grèce (pays du plus fort taux de positivité à 19,6 %), Italie (une partie de la Sardaigne est à 25 %, pas de données pour la Corse du sud), Lituanie, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie, Espagne et Suisse. Les pays où la séropositivité est < 0,5 % sont la Scandinavie, l'Estonie, la Hongrie, la Slovaquie et la Slovénie. La France se situe entre les deux.
Pour Borrelia burgdorferi, les séropositivités > 5 % sont au nord et à l'est de l'Europe (13,3 % de séropositivité en Suède). La carte ne retrouve pas les foyers d'endémie de l'est et du centre de la France en humaine, mais le taux de positivité y est > 1 % (là où il est renseigné). Les pays < 1 % sont : le Portugal, l'Italie, l'Espagne, Malte, la Grèce, la Croatie et la Hongrie.
Pour D. immitis, les taux de séropositivité élevée (> 9 %) ne concernent que la Roumanie, la Hongrie et la Russie. Dans les deux premiers pays, des cas d'infestation sont régulièrement décrits sur des renards roux. Douze pays (dont la France et l'Allemagne) sont à < 1 %. Espagne et Italie sont entre ces deux bornes.
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