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12 octobre 2021

Le labrador est particulièrement prédisposé à l'arthrose, entre autres

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

En groupant les maladies par catégories, les résultats montrent une prédisposition des labradors pour les affections de la cavité orale (hors atteintes dentaires), les néoplasies, les troubles musculosquelettiques… (cliché Pixabay).
En groupant les maladies par catégories, les résultats montrent une prédisposition des labradors pour les affections de la cavité orale (hors atteintes dentaires), les néoplasies, les troubles musculosquelettiques… (cliché Pixabay).
 

Considérant que le labrador est l'une des races de chien les plus populaires dans le monde entier, c'est sur lui que des chercheurs anglais (du Royal Veterinary College) ont concentré leur analyse de la mine d'informations que leur procure le programme VetCompass. L'objectif de leur étude est d'identifier les maladies auxquelles le labrador est prédisposé, afin de favoriser une détection plus précoce. Et elles sont nombreuses, selon les résultats (publiés en libre accès dans Scientific Reports). Alors que la race est historiquement associée à une réputation de bonne santé, bénéficiant d'une longévité médiane dépassant d'un an celles des autres chiens (selon une précédente étude britannique de 2004).

1500 labradors comparés à 21 000 chiens d'autres races

L'étude a porté sur l'année 2016, sur un échantillon (tiré au sort) de 1462 labradors vus en consultation (en clinique généraliste). Le diagnostic le plus abouti a été extrait de chaque dossier (maladie nouvelle ou préexistante). Les actes de médecine préventive, comme une stérilisation ou une vaccination, n'étaient pas pris en compte ; l'obésité l'était. Les 30 maladies dont la prévalence était la plus élevée ont été retenues. La même démarche a été suivie pour le groupe témoin, constitué de 20 786 chiens d'autres races.

Sur l'ensemble des cas (22 248 au total), le labrador était effectivement la race la plus représentée (6,6 %), suivie du staffie (n=1304, 5,9 %) et du Jack Russel terrier (1168, 5,2 %).

Outre la taille des cohortes incluses, la force de cette étude est la comparaison des prévalences des principales maladies touchant le labrador à celles observées dans les autres races canines concomitamment, et une analyse multivariée permettant de s'affranchir de l'influence de facteurs démographiques prédisposants comme l'âge ou la stérilisation. La limite, inhérente à l'aspect rétrospectif de l'analyse, est de ne pas pouvoir inclure de critères comme l'alimentation, le comportement ou le mode de vie des chiens.

35 maladies retenues

Les 30 maladies les plus fréquentes dans chaque groupe se recoupent, aboutissant à une liste finale de 35 maladies.

Une grande majorité de chiens présentent plusieurs affections concomitantes, 68 % des labradors et 66 % des autres, la différence n'étant pas significative dans l'analyse multivariée.

Et cette analyse identifie 12 maladies ou atteintes pour lesquelles le labrador apparaît significativement plus souvent touché, dont en particulier :

  • L'arthrose (risque multiplié par 2,83),
  • Le lipome (x 2,45),
  • La toux de chenil (x 2,27), ce qui est plutôt une surprise,
  • Les coupures (x 2,16),
  • Une raideur des articulations (x 2,08).

Les autres sont le papillome, les pyodermatites, l'obésité, les boiteries, les plaies postopératoires (complication), les otites externes, la diarrhée.

Pour 7 autres maladies, au contraire, le labrador présente un risque significativement inférieur à celui des autres races dont :

  • La luxation de la rotule (x 0,18),
  • Un souffle cardiaque (x 0,20),
  • Une pulicose (x 0,22),
  • La persistance de dents de lait (x 0,28),
  • Une maladie parodontale (x 0,43),
  • Une agressivité (x 0,44),
  • Une obstruction des sacs anaux (x 0,66).

La cavité orale mais pas les dents

L'analyse a également porté sur des groupes de maladies, 32 en tout. Et elle montre une prédisposition du labrador pour les affections de la cavité orale (hors atteintes dentaires), les néoplasies, les troubles musculosquelettiques, les affections de l'oreille…

Inversement, le labrador est significativement moins concerné par les hernies, les cardiopathies, les affections dentaires, les parasitoses, les maladies de l'œil.

Prédisposition ne veut pas dire atteinte fréquente

Les auteurs alertent toutefois sur la signification de leurs résultats : une prédisposition à une maladie ou une catégorie de maladie ne signifie pas que celle-ci est particulièrement fréquente. Ainsi, la prédisposition aux atteintes de la cavité orale est significative, même si ces atteintes restent peu fréquentes. Inversement, un sous-risque de maladies dentaires ne veut pas dire qu'elles sont rares (c'est même le contraire !).

L'analyse a porté en effet sur les 35 maladies les plus souvent rencontrées (ou les 32 groupes de maladies les plus fréquents), ce qui inclut des affections finalement assez peu fréquentes. L'objectif poursuivi était de sensibiliser les vétérinaires et les propriétaires aux maladies relativement plus souvent diagnostiquées chez le labrador que dans les autres races dans leur globalité. D'autres maladies, fréquentes, le sont autant chez tous les chiens.

La gravité des maladies n'est pas considérée non plus ici. Ni les origines de ces prédispositions.