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12 juin 2015

67ème cas de rage chez une chauve-souris en France. Le premier dans l’Oise.

 

par Eric Vandaële

Répartition des cas de rage de chiroptères en France entre 1989 et 2014
Des cas de rage autochtones chez les chauves-souris sont régulièrement détectés sur tout le territoire français, 67 cas au total entre 1989 dont un seul cas importé. Mais aucun ne l’avait été jusque-là dans l’Oise. Source Anses.

La rage des chauves-souris est autochtone en France et répandue sur tout le territoire. Mais ce virus rabique (EBLV-1) n’est pas ou peu transmissible à d’autres espèces, chiens, chats ou homme.

 
Répartition des cas de rage de chiroptères en France entre 1989 et 2014
Des cas de rage autochtones chez les chauves-souris sont régulièrement détectés sur tout le territoire français, 67 cas au total entre 1989 dont un seul cas importé. Mais aucun ne l’avait été jusque-là dans l’Oise. Source Anses.
 

Le 10 juin 2015, un cas de rage vient d’être signalé aux médias par la préfecture de l’Oise sur une chauve-souris trouvée malade dans la commune de Gouvieux, limitrophe de Chantilly dans l’Oise. Le diagnostic de rage a été confirmé par l’Institut Pasteur de Paris.

Il s’agirait du « premier cas de rage de chauve-souris détecté dans l’Oise », selon la Direction de la protection des populations de l’Oise.

Les deux personnes qui ont manipulé la chauve-souris malade ont été orientées vers le centre antirabique de l’hôpital de Compiègne pour être traitées de manière préventive.

 Virus peu ou pas pathogène pour l’homme.

Mais, en France, la rage des chiroptères est autochtone et due à des lyssavirus EBLV (European Bat Lyssavirus) de type 1b (78 % des cas) ou 1a pour les autres cas. Ces virus européens EBLV, qu’ils soient de type 1 ou 2, ne sont pas ou très peu transmissibles à l’homme. En Europe, seuls trois cas de rage chez homme ont été décrits comme associés aux EBLV : un en Écosse en 2002 (EBLV-2), et les deux autres en 1985 en Finlande (EBLV-2) et en Russie (EBLV-1a)

Un cas chez le chat en 2007

La plupart des cas chez les chauves-souris en France sont associés au type 1b qui, n’a jamais été retrouvé dans des cas humains. En 2007, seul un cas exceptionnel de transmission à un chat en Vendée, à Fontenay-le-Comte, a été décrit. Le chat vivait, avec les chauves-souris, dans les combles d’immeubles anciens du centre-ville.

Les chiroptères sont des animaux sauvages protégés. « En cas de découverte d’un spécimen blessé ou mort, il est recommandé de ne pas le toucher mais d’en avertir la DDPP ». Photo Vincent Dedet.

67ème cas chez les chauves-souris en 25 ans

Entre 1989 et 2014, 66 cas de rage autochtones ont été confirmés en 25 ans. Le premier cas confirmé dans l’Oise serait donc aux alentours du 67ème cas de rage autochtone confirmé en 25 ans chez les chauves-souris. Plus d’un millier de cas rage de chauves-souris ont aussi été détectés en Europe. Le cas de l’Oise n’a donc probablement rien d’exceptionnel. Le plus inhabituel est que la préfecture de l’Oise ait alerté les médias locaux, sans doute parce qu’il s’agissait du premier cas dans ce département et que deux personnes ont été traitées préventivement contre la rage.

2 à 3 % de cas positifs chez les chauves-souris

Entre 1989 et 2000, seulement neuf cas de rage ont décrits sur des chiroptères sur trois cents prélèvements analysés, soit 3 % de cas positifs et moins d’un cas par an. Le nombre de cas a beaucoup augmenté à partir de 2001 pour atteindre jusqu’à dix cas durant la seule année 2009 et redescendre à un seul cas en 2013 et trois cas en 2014.

Cette hausse du nombre de cas de rage chez les chauves-souris depuis 2001 n’est pas due à une recrudescence de cette infection chez les chauves-souris, mais à une surveillance renforcée organisée avec les chiroptérologues bénévoles de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM).

L’incidence des cas de rage chez les chiroptères reste aux alentours de 2 % sur plus de trois mille prélèvements en 15 ans.

Moins d’un cas sur mille chez les chiens et les chats

Par comparaison, la rage est recherchée chaque année sur environ mille têtes de chiens et de chats envoyées par les DDPP de tout le territoire français. Mais la quasi-totalité des analyses sont heureusement négatives. Seulement une quinzaine de cas, presque exclusivement associés à des importations illégales depuis l’Afrique du Nord, ont été confirmés depuis 2001. Le 20 mai dernier, il a ainsi été confirmé sur un cas de rage importé sur un Bull-Terrier près de Saint-Étienne.

Le premier cas de rage chez les chauves-souris dans l’Oise est localisé dans la commune de Gouvieux.

Avec ce nouveau cas de rage chez une chauve-souris, la préfecture de l’Oise rappelle que les chiroptères sont des animaux sauvages et protégés. « Il est donc important de ne pas les toucher, ni de les manipuler, ni de chercher à les attraper. En cas de découverte d’un spécimen blessé ou mort, il convient de contacter la direction départementale de la protection des populations ».