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8 avril 2021
Préférer une biopsie duodénale lors d'entéropathie chronique féline
Dans les cas d'entéropathie chronique féline, une analyse sur biopsie intestinale est souvent pratiquée afin de distinguer les cas de lymphome digestif d'une maladie inflammatoire chronique. En effet, les signes cliniques présentés sont similaires et peu spécifiques dans les deux affections (baisse d'appétit, perte de poids, vomissements, diarrhée). Une étude sur une soixantaine de cas a évalué l'intérêt diagnostique d'enrichir l'examen histopathologique des échantillons prélevés avec une analyse immunohistochimique et la recherche de clonalité (par PCR). Elle a surtout évalué l'intérêt de multiplier les prélèvements, en couplant biopsies duodénales et iléales, ce qui nécessite des examens fibroscopiques différents, par voie haute et basse, allongeant ainsi la durée de l'intervention (donc de l'anesthésie) et générant des surcoûts.
Pour l'étude, les cas ont été recrutés rétrospectivement pour partie (n=17), mais prospectivement en majorité (n=40). Le diagnostic a été établi par l'analyse histopathologique, avec les résultats suivants : 24 cas de maladie inflammatoire chronique, 18 de lymphome digestif, les autres étant des lymphomes possibles (4) ou probables (11) soit 15 incertains.
Des analyses complémentaires (immunohistochimie et recherche de clonalité) ont ensuite été effectuées. Et leurs résultats ont parfois modifié le diagnostic initialement posé. Ainsi :
Sur la cohorte des 57 chats, une grande majorité (44 soit 77 %) présente ainsi un lymphome digestif. Et il est observé que des examens complémentaires sont surtout utiles pour confirmer ou infirmer des cas initialement diagnostiqués comme maladie inflammatoire chronique à l'examen histopathologique.
Sans surprise, les cas de lymphome sont des chats significativement plus âgés (11,7 ans en moyenne contre 7,6). En revanche, il est confirmé aussi que les signes cliniques rapportés étaient similaires, non différenciant.
Des biopsies duodénales et iléales avaient été réalisées chez tous les animaux. La qualité des prélèvements a été précisée. Elle était bonne à 100 % pour les biopsies par voie haute, parfois à la limite de l'insuffisance pour les biopsies par voie basse (dans 9 % des cas). Augmenter le nombre des prélèvements améliore alors significativement les chances d'une bonne qualité. Aucune différence significative, en revanche, n'est observée selon que la biopsie est effectuée à l'aveugle ou sous visualisation directe (pour les deux sites de prélèvement).
Les observations montrent que les conclusions de l'examen histopathologique sont imparfaitement corrélées selon les sites de prélèvement. Elles sont identiques pour près de 80 % (45 cas), mais diffèrent pour les autres, avec notamment des conclusions réellement opposées (en faisant abstraction des cas possibles ou probables) pour deux chats.
En prenant compte des examens complémentaires (immunohistochimie et clonalité), la corrélation atteint 88 %, mais des diagnostics opposés sont donc établis chez 7 chats (il n'y a plus de cas incertains).
La fiabilité du diagnostic est meilleure à partir des biopsies par voie haute (duodénales). Ainsi, pour les auteurs, si de telles biopsies sont effectuées, prélever également des échantillons par voie basse apparaît superflu dans la plupart des cas.
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