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23 novembre 2020
Réceptivité et sensibilité des espèces domestiques au SARS-CoV-2 : des réassurances, encore quelques incertitudes
L'Anses a publié le 19 novembre un avis concluant à l'absence « de rôle épidémiologique des animaux sauvages et domestiques dans le maintien et la propagation du [SARS-CoV-2] en France ».
Ce document de 30 pages est le fruit d'une autosaisine de l'agence datant du printemps dernier, pour établir l'ensemble des connaissances scientifiques relatives à ce virus en lien avec les animaux, et pour lequel l'horloge des publications a été arrêtée au 30 septembre dernier. L'avis rassemble dans un tableau synthétique sur deux pages les résultats pour la réceptivité, la sensibilité et les transmission intra- et interspécifiques (lorsqu'elles sont disponibles), l'ensemble des résultats publiés à cette date, y compris sous la seule forme de manuscrits (préprints). Dans ses conclusions, il distingue quatre cas de figure, selon les espèces.
Ne sont reprises ici que les données liées aux espèces domestiques (de compagnie et/ou d'élevage), mais pas celles relatives aux espèces sauvages maintenues ne captivité (élevage d'animaux à fourrure par exemple, ou en parcs zoologiques). Elles sont résumées dans le tableau en illustration principale.
Pourrait s'y ajouter une cinquième catégorie, non évoquée par l'avis de l'Anses : celle des espèces pour lesquelles l'analyse in silico de la séquence génétique de leur ACE2 (récepteur du virus) laisse prévoir une réceptivité relativement élevée, mais qui n'ont pas (encore ?) été visées par des études d'inoculation ou de surveillance. C'est le cas de l'espèce ovine, trouvée par ces estimations au même niveau de réceptivité que les primates – dont l'Homme (Lam et coll., 2020). Les caprins y sont trouvés nettement moins réceptifs, à un niveau comparable à celui des équidés, pour lesquels il n'y a pas non plus à date d'autres éléments publiés.
Au bilan, les experts de l'Anses estiment que « les animaux domestiques et sauvages ne jouent pas, à ce jour, un rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 au niveau national, voire mondial ; cette diffusion est, à ce jour, le résultat d'une transmission interhumaine efficace par voie respiratoire »… L'émergence du variant 'cluster-5' (issu des élevages de visons contaminés) en transmission communautaire au Danemark est bien antérieure à cet avis, mais a été connue qu'après le 30 septembre. L'avis souligne d'ailleurs que « la réceptivité de certaines espèces animales au SARS-CoV-2, désormais établie, pose la question d'un risque éventuel de constitution d'un réservoir animal autre que l'humain ».
A cet égard, l'Anses recommande d'être « particulièrement vigilant vis-à-vis de situations particulières impliquant des contacts entre l'Homme et les espèces réceptives, dans des conditions de densité importante d'animaux, et de promiscuité animal-Homme particulièrement en milieu clos ou confiné ». Ce qui fait référence, pour les espèces les plus réceptives, aux élevages de mustélidés et de chats (et refuges)… Il ajoute « une vigilance nécessaire vis-à-vis d'évasions potentielles d'animaux sauvages réceptifs, détenus en captivité, qui pourraient servir de relais de transmission ».
Côté élevages, il prévient que « dans un contexte de forte pression d'infection virale (situation épidémique), [il est nécessaire de] mettre en œuvre les mesures de biosécurité adéquates (tenant compte de la transmission aéroportée) (…) pour y éviter l'introduction et la propagation du virus ».
Côté médecine individuelle, « en contexte de circulation virale active (situation épidémique), il convient également d'appliquer des mesures d'hygiène strictes après tout contact avec un animal réceptif (se laver les mains avec du savon après avoir touché un animal ou après un entretien de la litière, éviter les contacts étroits au niveau du visage, port d'un masque en cas de manipulation d'un animal réceptif, etc.) ». La recommandation de distanciation et d'hygiène pour les personnes infectées au regard de leurs animaux s'applique tout autant.
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