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6 novembre 2019
En mg/kg, les chiens et les chats britanniques reçoivent 2 fois plus d'antibiotiques que le bétail…
Outre-Manche, la moyenne 2018 de l'usage des antibiotiques chez les carnivores domestiques a été de 66,5 mg/kg, c'est-à-dire plus du double de l'exposition moyenne des productions animales, à 29,5 mg/kg, indique le rapport sur la consommation antibiotique et l'état de l'antibiorésistance dans le secteur vétérinaire britannique publié fin octobre.
Bien que comparant des mg d'antibiotiques par kg de chien/chat ou d'animaux de rente, le rapport vient rappeler que, si les volumes d'antibiotiques utilisés en médecine canine sont faibles (autour d'un dizième de celui des productions animales), l'exposition qu'ils induisent n'est pas, elle, négligeable. D'autant que les productions animales britanniques réalisé des économies substantielles en antibiotiques (réduction de 53 % de l'usage entre 2014 et 2018). Plus en détail, ce niveau d'exposition des carnivores domestiques les place entre les dindes et le porcs, au 2e rang des espèces les plus médicalisées – à 10 fois le niveau des saumons d'aquaculture (voir l'illustration principale)…
Les antibiotiques critiques représentent 1 % du volume total d'antibiotiques utilisés en médecine canine (respectivement 148,1 kg et 13,1 t de matière active). Les fluoroquinolones dominent ces “critique”, avec 110 kg utilisés en 2018, loin devant les céphalosporines de 3e et 4e générations (38 kg car pas de colistine). Ces usages d'antibiotiques critiques sont stables (-0,1 % par rapport à 2017), même si, au regard de 2014 (année de référence outre-Manche pour les objectifs de réduction des usages), cela représente un recul de 30 % (voir le graphique ci-dessous). Les volumes d'antibiotiques critiques utilisés en canine représentent toutefois 10 % du total des antibiotiques critiques vétérinaires.
L'essentiel du volume d'antibiotiques utilisé en canine est représenté par les ß-lactamines (10,1 des 13,1 t du secteur), C3/C4G incluses, elles aussi en léger recul (-6 %). L'exposition globale des chiens et des chats est toutefois sur une pente légèrement descendante (voir le graphique ci-dessous), de 76 mg/kg en 2014 à 66,5 mg/kg en 2018, soit -12,5 % en 5 ans. Il reste que ces chiffres, qu'il s'agisse de l'exposition ou de la proportion de comprimés, représentent des sous-estimations car l'analyse consacrée aux carnivores domestiques ne porte que sur les spécialités dont l'AMM ne mentionne que l'espèce chien ou chat (les AMM “mixtes” en sont exclues) et les spécialités longue action sont comptabilisées en dosage et non en traitement. Enfin, les spécialités de médecine humaine ne sont pas non plus prises en compte.
L'association britannique de médecine vétérinaire des petits animaux (BSAVA) a émis des recommandations en 2014 sur l'usage prudent des antibiotiques par les praticiens canins, où, entre autres, elle « déconseille fortement le recours aux antibiotiques à usage restreint en médecine humaine (comme l'imipénème et la vancomycine) et à l'amikacine seulement lorsque le test de sensibilité indique qu'elle sera efficace et que les autres molécules ne sont pas adaptées ». Aucun objectif n'est ainsi fixé à la médecine canine, et l'effort consenti sur les molécules critiques n'a porté de fruits que sur les fluoroquinolones : les C3G (il n'y a pas de C4G commercialisée en canine) sont au même niveau d'exposition d'une année sur l'autre depuis 2014…
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