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3 avril 2019

Avec +20 % en trois ans (en valeur), le marché US de l'animal de compagnie en pleine euphorie

par Vincent Dedet

Temps de lecture  3 min

L'excellente santé du marché de l'animal de compagnie aux USA est boostée par les 'millenials', qui sont devenus la génération de maîtres la plus fournie, devant les baby-boomers. Ils ont une consommation particulière, permettant à des boutiques d'accessoires et petfood bio et/ou vegan de s'établir, comme ici à Manhattan (cliché V. Dedet).
L'excellente santé du marché de l'animal de compagnie aux USA est boostée par les 'millenials', qui sont devenus la génération de maîtres la plus fournie, devant les baby-boomers. Ils ont une consommation particulière, permettant à des boutiques d'accessoires et petfood bio et/ou vegan de s'établir, comme ici à Manhattan (cliché V. Dedet).
 

Au sein du marché de l'animal de compagnie aux USA, ce sont les soins vétérinaires qui ont eu la progression la plus importante en 2018 (+6,1 %), et cela semble parti sur les mêmes rails pour 2019, indique le rapport de l'American Pet Products Association (APPA) publié fin mars dernier.

Soins accrus

Le poste des soins vétérinaires est le second en volume de ce secteur, avec 18,1 MM$ en 2018 et une estimation toute proche de 19 MM$ pour cette année (16,2 et 17 MM€, respectivement), toujours selon l'APPA (voir le tableau ci-dessous). « La fréquence des visites aux structures vétérinaires a probablement augmenté, et la baisse des prix a rendu les soins vétérinaires accessibles à un plus grand nombre. En conséquence, la tendance des recours aux assurances animalières est prévue à la hausse, également soutenue par une espérance de vie supérieure pour les animaux de compagnie et des soins médicaux plus complexes » explique le président de l'APPA.

Évolution (en milliards de dollars US) des principaux secteurs du marché de l'animal de compagnie aux USA (APPA, 2019).

 

Les médicaments en libre accès ne sont pas comptabilisés à part, mais avec les accessoires, qui représentent le troisième secteur (en valeur) de cette industrie (16 MM$ en 2018, soit 14,3 MM€), avec une croissance à peine inférieure à celle des soins vétérinaires (+6 %). Cette catégorie comprend aussi les aliments complémentaires, « qui assurent une vie plus longue et en bonne santé » et sont « eux aussi en croissance ».

Petfood : le poids lourd

Le premier poste du secteur reste l'alimentation, avec une croissance respectable (+4,3 %) à plus de 30 MM$ sur 2018 (26,8 MM€). « Le type d'aliment le plus fréquemment vendu est l'aliment pour chiens de qualité, suivi des produits génériques, puis des aliments naturels ». Cette croissance en valeur ne s'accompagne pas d'une croissance en volumes : « cette augmentation est portée par la hausse des prix et des ventes de produits haut de gamme, fabriqués avec des ingrédients de qualité ». Quant aux friandises, « l'intérêt pour celles produites à partir de produits locaux n'a jamais été aussi important chez les maîtres ». Trois axes de développement sont perçus pour ce secteur :

  • la croissance des aliments spécialisés, en particulier ceux ciblant les animaux âgés ou à besoins spécifiques ;
  • la possibilité d'acheter des aliments frais (préparés à l'avance) ;
  • la possibilité de s'abonner à des programmes de livraison à domicile.

Les millenials en action

La valeur totale du marché de l'animal de compagnie (toutes espèces confondues, poissons inclus) s'élevait donc à 72,56 milliards de dollars (MM$, soit 64,76 MM€) sur 2018, alors qu'elle n'avait franchi la barre des 60 MM$ qu'en 2015 (à 60,28 MM$), soit une croissance de 20,4 % en deux ans. « Les millenials continuent à être la principale classe d'âge à posséder un animal de compagnie, et cela se voit dans les chiffres » a expliqué le président de l'APPA lors de la publication de ce rapport. De fait, une enquête de l'APPA publiée fin 2018 fournissait pour l'année 2016 des chiffres de 68 % de foyers possédant un animal de compagnie, avec – pour la première fois – une proportion plus importante de maîtres ‘millenials' que de ‘baby-boomers' (à 35 et 32 %, respectivement). Alors qu'en 2014, les baby-boomers représentaient encore 37 % des propriétaires. Sur 2016, la “dominance” des millenials s'observait pour toutes les espèces de compagnie (voir le graphique ci-dessous).

Répartition de la possession d'animaux de compagnie selon la génération (la ‘génération Y' correspond aux ‘millenials') aux USA en 2016 (d'après APPA, 2018).

 

Moins de chiens/chats achetés

Le recul le plus notable est celui des achats d'animaux (-4,3 %). Deux explications sont avancées :

  • les jeunes générations s'orientent de manière préférentielle vers l'adoption d'animaux en refuges, au détriment des animaux de race ;
  • les animaux vivent plus longtemps, « ce qui réduit les acquisitions d'animaux de compagnie », en tout cas des plus coûteux puisque « les millenials achètent des animaux dans des petshops indépendants trois fois plus souvent que les générations antérieures », avec une sur-représentation des poissons et des oiseaux.

Les “autres services”, dont font par exemple partie le ‘dog-sitting', auxquels l'APPA promettait un avenir florissant en 2016, ou le toilettage, sont déjà en recul en valeur. C'est l'effet « de la compétition du secteur, qui a conduit à baisser les prix et à faire des promotions ».

Cette euphorie était également sensible à la Global Pet Expo, qui s'est close le 22 mars en Floride, et dont l'édition 2019 était « celle des records, avec 1 164 exposants, 3 523 stands et plus de 3 000 lancements de produits »