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13 mars 2019
L'enquête sur la prédation de la faune sauvage par les chats domestiques en France relancée
Lancée en août 2015, une enquête citoyenne sur le lien entre chats domestiques et biodiversité, qui reposait sur un site internet destiné aux propriétaires souhaitant signaler les proies ramenées par leur prédateur de compagnie, est peu à peu tombée dans l'oubli. En cause : le thésard en biologie, qui devait consacrer son PhD à l'exploitation des résultats de l'enquête ainsi qu'à l'analyse du comportement territorial d'une petite quantité de chats équipés d'un collier GPS, a abandonné le projet courant 2017.
Le site web dédié au renseignement des proies est resté fonctionnel (il est accessible ici), mais le dernier bulletin d'actualité en ligne, dont la régularité devait entretenir la motivation des maîtres à déclarer les proies, est daté de janvier 2016… Et puis un nouveau numéro de ce bulletin est envoyé fin février aux « 4 500 personnes à avoir saisi une ou plusieurs données de proies prédatées par un chat », dont « plus de 2 000 ont commencé le suivi régulier de leur chat ». Après « un petit temps mort, l'enquête (…) est de retour ! », annonce le courriel, qui souligne qu'il « est important de continuer pour pouvoir affiner les résultats ». Il indique aussi que le pilotage du projet est repris par la Société Française pour l'Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM). Nathalie de Lacoste, administratrice de la SFEPM, est à présent en charge du suivi du programme. Elle a donc « commencé par l'analyse descriptive de 27 000 des 35 000 données de prédation saisies sur le site ».
L'exploitation de ces données a permis à Nathalie de Lacoste de présenter un poster aux « premières rencontres nationales petits mammifères, qui se sont tenues les 2 et 3 mars [dernier] à Bourges ». Il montre que des proies de 200 espèces sont renseignées dans la base (voir le graphique ci-dessous), allant de l'insecte au lombric, en passant par les scolopendres et – bien sûr – les oiseaux (22 % des proies). Mais le “menu” des chats est dominé par les mammifères, qui regroupent 66 % des 26 946 proies renseignées. Les trois quarts de ces mammifères sont des rongeurs (74 %), loin devant les soricidés (musaraignes et crocidures, à 17 %). Viennent ensuite les lagomorphes (« majoritairement représentés par les lapins de garenne », 4 %), les talpidés (2 %) et les chiroptères (2 %) et les carnivores (< 1 %).
Répartition des différents ordres de mammifères recensés parmi les 17 852 proies de chats domestiques renseignées (reproduit avec l'autorisation de N. de Lacoste, SFEPM).
La majorité des petits rongeurs et musaraignes ne sont pas identifiés jusqu'à l'espèce. Lorsque l'information est disponible, « l'espèce la plus chassée est la souris grise (Mus musculus, 18 %), suivie du campagnol des champs (Microtus arvalis, 4 %) et du mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus, 4 %) ». Ces proies sont chassées toute l'année, mais « avec un pic entre avril et octobre » (voir le graphique ci-dessous). Toutefois, les chats prélèvent les espèces disponibles selon l'évolution de leur propre population :
Nombre mensuel de rongeurs et de musaraignes capturés par les chats du suivi entre 2015 et 2018 (26 583 proies, reproduit avec l'autorisation de N. de Lacoste, SFEPM).
Pour les chauves-souris, qui sont toutes des espèces protégées, dans la majorité des cas (69 %), l'espèce n'est pas signalée par le déclarant. Cependant, « 16 % des chauves-souris rapportées par les chats sont des pipistrelles communes (Pipistrellus pipistrellus) ». Il existe cependant des chats particulièrement “chiroptérophiles” : « toutes années confondues, les données recensent 198 chats concernés, précise Nathalie de Lacoste, avec un individu qui en a chassé 10, et 151 qui n'en ont chassé qu'une seule fois ». Avec « une moyenne de 1,51 chauves-souris par chat », il n'y a probablement que « quelques très rares individus "spécialisés" ». Un article néozélandais de 2012 signalait un chat errant qui exprimait les mêmes penchants (un peu moins d'une centaine d'individus morts en une semaine, et aucun cadavre après la capture du félin). En Italie, des biologistes ont évalué en 2013 que la prédation par les chats représentait 28,7 % des causes d'admission de chiroptères en centre de soin sur deux ans.
Parmi les suites de l'analyse des données, deux articles scientifiques sont annoncés : « le premier porte sur les déplacements des 30 chats suivis par GPS [au début de l'étude] et le second sur les captures déoiseaux bagués, en les comparant à la base de données de baguage européenne de façon à mieux évaluer l'impact des chats sur certaines populations d'oiseaux, notamment les péri-urbaines ». Enfin, le site internet du programme « va être rénové cette année ».
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