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22 janvier 2019

L'itraconazole : traitement potentiellement prometteur de la PIF

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

L'une des expérimentations effectuées montre l'accumulation de cholestérol intracellulaire dans des cellules félines cultivées dans un milieu contenant de l'itraconazole (ICZ). Photo Takano et al., Veterinary Research, 2019.
L'une des expérimentations effectuées montre l'accumulation de cholestérol intracellulaire dans des cellules félines cultivées dans un milieu contenant de l'itraconazole (ICZ). Photo Takano et al., Veterinary Research, 2019.
 

Leur objectif est d'identifier un médicament ayant des propriétés antivirales actives contre le virus de la PIF, parmi ceux déjà disponibles chez le chat. Une équipe de vétérinaires japonais a donc évalué in vitro l'efficacité d'un antifongique – l'itraconazole – contre le coronavirus félin, responsable de la maladie. Et ses observations sont pleines de promesses, d'après les résultats qu'elle vient de publier.

Inhibition de l'infection par le virus de type I

L'itraconazole par voie orale est utilisé en traitement des dermatophytoses chez le chat (Itrafungol°, Elanco, en France ; Itorizole°, Janssen Pharmaceutical, au Japon, utilisé pour les expérimentations menées ici). Dans leurs travaux, les chercheurs ont d'abord vérifié l'absence d'effet cytotoxique de la molécule sur des cellules fœtales de chat sensibles au virus (effet comparé versus le solvant seul). Ils ont ensuite mesuré l'effet de l'itraconazole sur des cellules infectées par différentes souches de virus, de type I ou II : ils ont observé une inhibition de la multiplication virale (titre viral, expression des protéines virales), de manière dose-dépendante et significative concernant les virus de type I (le sérotype dominant sur le terrain, notamment en Europe). L'effet s'observe également selon que l'antifongique est appliqué préalablement ou postérieurement à l'infection expérimentale des cellules.

Selon les auteurs, ces observations confirment les propriétés antivirales supposées de l'itraconazole envers le virus de la PIF chez le chat. Ils vont jusqu'à recommander aux vétérinaires d'utiliser la molécule en traitement de la maladie (selon les posologies suivies pour le traitement des dermatophytoses). Un prochain essai clinique serait en projet dans ce sens, annoncent-ils.

Probable lien avec le transport du cholestérol

De précédentes recherches de la même équipe avaient montré in vitro qu'un inhibiteur du transport du cholestérol inhibe l'infection par le virus de type I de la PIF. Le cycle viral semble en effet associé au métabolisme du cholestérol dans l'organisme. Il est rapporté par ailleurs que l'itraconazole inhibe le transport intracellulaire du cholestérol. Les chercheurs ont donc aussi évalué cet effet sur des cellules félines. Avec succès : une accumulation de cholestérol est observée dans les cellules préalablement cultivées dans un milieu contenant l'antifongique, de manière similaire à celle obtenue lorsque le milieu contient un inhibiteur du transport du cholestérol (voir photo en illustration principale). L'effet antiviral de la molécule s'expliquerait ainsi par ce mécanisme, entre autres.