17 mai 2024
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« Ce n'est pas excessif », constate Que Choisir à propos des augmentations de tarifs des vétérinaires. L'association de consommateurs a mené une nouvelle enquête en juin dernier sur les pratiques tarifaires actuelles, et la publie dans le numéro de novembre de son magazine (disponible en kiosque). En 6 ans (depuis sa précédente enquête en 2012), elle observe, avec une certaine surprise, que les augmentations sont restées très mesurées.
Se basant sur l'augmentation notable du revenu moyen des praticiens (supérieure de 8,5 % à celle de l'inflation en 5 ans : 2011-2016), l'organisme reconnaît qu'il s'attendait à retrouver de fortes hausses de leurs tarifs : des prix « bien plus élevés » qu'en 2012. Et « pas du tout ! ». La hausse des prix moyens n'est que de quelques euros : entre 2 et 8 € pour les chats, et +4 à +19 € pour les chiens de grand format.
Les "enquêteurs" (les bénévoles des antennes locales de l'association) ont en effet relevé par téléphone les prix de 5 actes ou prestations usuels : la consultation de base, la stérilisation d'un mâle ou d'une femelle, la primovaccination (pour les chats seulement, un chien vendu étant préalablement vacciné) et le rappel vaccinal (sans la valence rage). Ces prix étaient demandés pour un chat, un petit chien (yorkshire) ou un plus grand (labrador). L'enquête s'est déroulée dans 72 départements, auprès de plus de 2300 cabinets et cliniques de France.
Selon l'association, le président du Syndicat des vétérinaires libéraux (SNVEL), Pierre Buisson, s'étonne également de ces faibles hausses. L'équipement des cliniques vétérinaires (tel qu'imposé dans le nouveau cahier des charges de ces établissements) a effectivement imposé des investissements matériels à rentabiliser.
Les tarifs appliqués sont libres et dépendent, entre autres, des moyens dont dispose la structure et de ses charges. Ainsi, les montants relevés par Que Choisir montrent de fortes disparités, entre vétérinaires et entre régions : « du simple au triple » (voir carte en illustration principale et tableau ci-dessous).
Ce n'est pas nouveau. L'Institut national de la consommation (INC), qui publie le mensuel 60 millions de consommateurs, avait déjà constaté ces variations avec les mêmes mots en 2016. Il jugeait sévèrement d'ailleurs les pratiques commerciales de certains praticiens (voir LeFil du 4 mars 2016 : Les tarifs vétérinaires varient « du simple au triple » dénonce le magazine 60 millions de consommateurs).
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Le ton de Que Choisir est moins accusateur, plutôt même bienveillant et pédagogique. L'origine de ces variations est expliquée au lecteur : la liberté des prix et le niveau de prestations fournies. L'exemple est donné de la stérilisation, dont le tarif forfaitaire peut inclure hospitalisation et visites de contrôle.
De même, Que Choisir constate que les plus fortes hausses de tarif concernent la consultation de base, passée à 37 € en moyenne, soit +18 % en 6 ans. Mais elle en relaye les explications données par le SNVEL : une obligation de permanence des soins, renforcée dans le nouveau code de déontologie, mais sans les indemnités d'astreintes consenties aux médecins ou aux pharmaciens lorsqu'ils sont "de garde", et l'augmentation de la proportion de vétérinaires salariés que leurs employeurs libéraux doivent rémunérer pour les gardes et astreintes. Augmenter le prix de la consultation apparaît alors comme incontournable pour amortir ces coûts.
Dès les premières lignes de l'article, il est d'ailleurs précisé que les vétérinaires « font partie des professions libérales les moins rentables – la faute à de lourdes charges de personnel et de moyens techniques ».
Il est également fait mention des incivilités plus fréquentes que subissent les praticiens de la part de certains propriétaires : menaces et agressions physiques, campagnes de dénigrement sur Internet, etc.
Finalement, les conseils au propriétaires sont pragmatiques : « renseignez-vous sur le niveau des prestations et demandez un devis ». De son côté, l'INC recommandait de faire jouer la concurrence, en comparant et négociant les prix.
À la suite de son article, Que Choisir publie dans le même numéro de son magazine les résultats d'une « enquête de satisfaction » sur les assurances de santé animalière, menée auprès de plus de 600 de ses lecteurs propriétaires de chiens et/ou chats (et assurés ou anciennement assurés).
Les résultats montrent un bon niveau de satisfaction globale, mais une réelle insatisfaction sur le rapport qualité/prix de ces assurances. Les tarifs apparaissent trop élevés et régulièrement relevés, pour une couverture incomplète, un grand nombre d'exclusions et des prestations limitées (plafonds, franchises, délais de carence).
Sur le sujet encore une fois, l'INC avait également publié en 2015 une analyse des offres du marché, avec des conclusions décourageant la souscription. Voir LeFil du 14 septembre 2015 : Oui, les assurances animalières sont chères et peu protectrices, d'après 60 millions de consommateurs.
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