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Elanco & Proplan

4 mars 2016

Les tarifs vétérinaires varient « du simple au triple » dénonce le magazine 60 millions de consommateurs

par Agnès Faessel

Le mensuel 60 millions de consommateurs publie dans son numéro de mars les résultats d’une enquête sur les prix pratiqués par les vétérinaires. Face à leur variabilité, il conseille aux propriétaires de comparer et négocier…

 
 

Les journalistes de l’INC (institut national de la consommation) semblent découvrir que les tarifs vétérinaires sont libres. Donc variables. « Du simple au triple », s’insurgent-ils dans un article publié dans le dernier numéro de la revue 60 millions de consommateurs (mars). « À vous de comparer et de négocier » conseillent-ils aux propriétaires.

30 visites mystère

L’article de 4 pages présente et commente les résultats d’une enquête menée en deux parties :

  • Une enquête téléphonique auprès de 600 vétérinaires (en septembre puis janvier 2016),
  • 30 "visites mystère" pour un chien « en bonne santé et à jour de ses vaccins ».

Elle a couvert l’ensemble des régions de France métropolitaine.

Sans tact ni mesure

L’ampleur des écarts de prix semble donc révolter les journalistes, qui rappellent d’emblée que les honoraires sont déterminés « avec tact et mesure », selon les règles de la déontologie. « Proposer un complet changement de régime alimentaire » ou « revendre les vaccins avec une forte marge » – c’est formulé comme cela – ne leur paraît pas déontologique.

À leur décharge, ils comparent la pratique vétérinaire à celle des médecins, chez qui les tarifs sont autrement régulés.

Les auteurs précisent aussi que les prix sont fixés « en tenant compte de la nature des soins donnés et des circonstances particulières ». Leur interprétation en est que les prix sont négociables, selon la situation de chacun.

Des « conseils intéressés »

« Complément censés rendre le poil plus soyeux », « vaccins anti-moustiques ou anti-tiques » (!), « croquettes plus légères »… La liste est longue des conseils jugés intéressés, que certains vétérinaires auraient proposés aux clients mystère pour « pousser à la dépense ». Ce n’est pas du goût des auteurs, qui recommandent au lecteur de « garder la tête froide » et faire jouer la concurrence.

Quel peut-être l’impact d’un tel article ? Certains propriétaires n’ont pas attendu de telles ‘révélations’ pour comparer les prix et s’adresser au moins cher. Mais pour la majorité d’entre eux, le choix de leur vétérinaire repose avant sur d’autres critères, notamment la qualité de la relation entretenue.

Le summum à Paris

Un point intéressant de l’enquête est la publication des tarifs moyens observés, et leurs extrêmes, résumés dans le tableau ci-dessous.

Tarifs vétérinaires pour les chiens et chats en France

Le chien pris en référence est un berger malinois femelle de 8 mois pesant 25 kg. D’après 60 millions de consommateurs, mars 2016.

Pour une stérilisation de chienne, les prix les plus élevés sont recensés dans les régions Ile-de-France et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, suivies par le Centre-Val de Loire et la Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse.

À ce propos sont évoqués – mais dans la bouche du Conseil de l’Ordre – quelques éléments pouvant expliquer ces différences : charges immobilières et de personnel, équipements et services proposés. L’étude ne compare pas les prix selon la catégorie d’établissement (cabinet, clinique, centre hospitalier).

Les assurances épinglées au passage

Outre la variabilité des tarifs, les auteurs blâment aussi la présence chez les vétérinaires de prospectus et bons de réductions pour la souscription d’assurances animalières. Le (faible) intérêt de ces dernières avait fait l’objet d’un précédent article dans le numéro de septembre 2015 de la revue (voir LeFil du 14 sept. 2015 : Oui, les assurances animalières sont chères et peu protectrices, d’après 60 millions de consommateurs).

La mention de l’article figure en Une sous le titre Vétérinaires – La grande loterie des tarifs, mais en sous-tribune de l’événement principal : les « révélations » sur la présence de résidus toxiques dans les protections féminines.

À la sortie du magazine en kiosque, le premier mars , son rédacteur en chef adjoint, Benjamin Douriez, est intervenu à la radio sur Europe 1, répétant les principaux messages de l’article (le podcast de la chronique est accessible en cliquant sur ce lien).