13 juin 2025
4 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
Une étude suédoise a évalué, dans un protocole rigoureux, l’intérêt d’une injection de prednisolone en traitement d’envenimation ophidienne des chiens. Le résultat n’est pas convaincant.
Les chiens suédois sont (presque) tous assurés, ce qui permet aux vétérinaires de disposer de statistiques faibles sur nombre de pathologies, dont les envenimations ophidiennes. La vipère péliade (Vipera berus) est le seul reptile venimeux présent dans ce pays, et il y a bon an mal an entre 1 500 et 2 000 consultations canines pour morsure. La prise en charge médicale, et les recommandations de l’association suédoise de médecine vétérinaire comprennent l’injection d’une dose de prednisolone choisie pour avoir un effet anti-inflammatoire mais sans effet immunosuppressif .
Ces universitaires suédois ont donc décidé d’évaluer l’intérêt de cette injection de prednisolone à 1 mg/kg par voie sous-cutanée sur les cas d’envenimation ophidienne. Tous les chiens présentés à deux cliniques vétérinaires de Stockholm entre avril 2011 et septembre 2012 et ayant été mordus par une vipère péliade 24 h auparavant, au plus, ont été inclus dans l’étude. Aucun animal n’a reçu de sérum antivenimeux et le fait d’être en traitement ou en mauvaise santé avant la morsure était un critère d’exclusion. Au bilan, l’étude a porté sur 75 cas.
Chaque chien a fait l’objet d’un examen clinique à la première consultation et a été hospitalisé. Il a été inclus dans l’étude selon une grille pré-établie par tirage au sort (randomisation) et a reçu le même jour soit une injection sous-cutanée de prednisolone (1 mg/kg de poids vif), soit le même volume de soluté physiologique (placebo). Ni le praticien qui évaluait l'évolution clinique, ni la personne qui injectait ce traitement ne connaissaient la nature de celui-ci (double aveugle). Chaque chien a été réexaminé le lendemain (mesure de l’œdème), puis une visite de suivi a été réalisée entre 10 et 28 jours plus tard (pour 54 chiens). Tous les chiens ont également été traités avec fluidothérapie et analgésique. Pour ceux qui ont eu une 3e visite, ils étaient tous en convalescence.
La durée médiane entre la morsure et la consultation était de 2h30, et la durée médiane d’hospitalisation était de 2 jours. La majorité des morsures étaient sur la face (62/75), les autres sur un membre. Aucun des chiens n’est décédé au cours de l’étude. La prise de sang réalisée à l’admission montre que le taux de protéine de phase aiguë la protéine C-réactive (CRP) dépend du temps écoulé depuis la morsure : il est dans la norme jusque 4 h après la morsure, et s’élève ensuite. La prise de sang effectuée le lendemain montre que la concentration de CRP est alors élevée pour 80 % des chiens et est alors corrélée à l’importance de l’œdème (r=0,38, p=0,04).
Il n’y avait toutefois pas de différence au plan statistique entre le groupe de chiens traités avec la prednisolone et celui ayant reçu le placebo, pour l’état mental, l’étendue de l’œdème, la chute d’appétit, les vomissements, la diarrhée, à J1 comme à J2. Il n’y avait pas non plus de différences pour les paramètres hématologiques (y compris le temps de prothrombine, l’hématocrite et les plaquettes). Il s’agit de la première étude rigoureuse évaluant l’intérêt des corticoïdes dans la prise en charge médicale d’une envenimation ophidienne chez le chien. L’absence « d’effet positif » de ce traitement « sur les signes cliniques » rejoint les résultat conduits chez l’Homme, où la prise orale de corticoïdes trois jours de suite n’a pas non plus eu d’effet significatif sur la réduction de l’œdème.
Répartition de la vipère péliade (à gauche) et de la vipère aspic (à droite) en France métropolitaine (source : inventaire national du patrimoine naturel, http://inpn.mnhn.fr/)
A noter que la vipère péliade est présente sur une portion plus limitée du territoire métropolitain français que l’aspic (V. aspis), moins discrète. Enfin, une étude sérologique récente a démontré que le sérum antivenimeux contre le venin de V. berus est également efficace vis-à-vis du venin de V. aspis. Les vipères sont des espèces protégées en France.
13 juin 2025
4 min
12 juin 2025
4 min
11 juin 2025
5 min
10 juin 2025
6 min
6 juin 2025
4 min
5 juin 2025
4 min