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14 octobre 2025
Transmission verticale du virus de l'encéphalite à tiques, chez la chienne, fortement suspectée
Une mort fœtale chez une chienne – identifiée par des cliniciens et spécialistes de reproduction de la faculté vétérinaire d'Uppsala (Suède), a fait suspecter un cas de brucellose canine… Mais les analyses ont pointé vers un virus, celui de l'encéphalite à tiques (TBEV), dont c'est le premier cas probable décrit de transmission verticale.
La chienne, de 6 ans et 17 kg, a été présentée à son vétérinaire traitant avec un tableau de polyuro-polydispie, 32 jours après le dernier accouplement. Ce praticien a observé un abdomen distendu et a identifié 4 fœtus, dont un probablement en cours de résorption. Elle a été à nouveau présentée, cette fois à la consultation de l'hôpital de la faculté vétérinaire, 17 jours plus tard, avec une fréquence cardiaque de 100 bpm et une légère apathie. La radiographie a montré les squelettes incomplètement minéralisés de quatre fœtus. L'échographie utérine a permis d'observer « un fœtus en détresse (fréquence cardiaque < 180 bpm) et deux fœtus sans signes de stress fœtal (fréquence cardiaque > 220 bpm) ». Les auteurs ont choisi de ne pas administrer de traitement, mais de revoir l'animal une semaine plus tard (56 jours après l'accouplement). Lors de cette nouvelle consultation, la PUPD avait disparu, mais la chienne n'avait pas d'appétit depuis deux jours. « L'échographie a révélé un fœtus présentant une activité cardiaque normale (225 bpm) et deux fœtus morts. La radiographie a permis de visualiser trois fœtus entièrement minéralisés et la colonne vertébrale d'un quatrième fœtus, sans gaz intra-utérins ».
Les auteurs ont donc réalisé une césarienne « pour sauver le dernier chiot », ce qui n'a pas réussi (né avec une faible fréquence cardiaque et décédé peu après). La paroi utérine était d'apparence normale et il n'y avait pas de pus dans la lumière utérine. Dans l'anamnèse, les auteurs ont relevé :
La brucellose canine étant enzootique en Russie et bien que les signes cliniques « ne soient pas évocateurs d'une infection bactérienne », les auteurs ont réalisé des prélèvements pour de tels examens (prise de sang et écouvillon vaginal).
Des échantillons de tissus (placenta et fœtus) ont aussi été prélevés. L'histologie montré une placentite (avec reliquats d'anciennes hémorragies). Les analyses bactériologiques ont été négatives que ce soit pour les écouvillons ou à partir des tissus prélevés. Une cinétique d'anticorps (trois prélèvements espacés d'un mois chacun) n'a pas révélé de séroconversion au regard de B. canis. L'herpèsvirus canin a été écarté par PCR (négative), aussi les auteurs sont passés à une méthode exploratoire : la métagénomique à partir des tissus prélevés (extraction des acides nucléiques et séquençage intégral). C'est cette analyse qui a identifié des séquences génomiques homologues de celles du TBEV. Les auteurs ont donc soumis les tissus à une PCR spécifique de ce virus : seul le placenta (pas les foies, les reins ni les poumons des fœtus) s'est révélé positif – ce qui a été confirmé en hybridation in situ. Les auteurs ont alors recherché la présence d'anticorps anti-flavivirus dans le sérum de la chienne prélevé le jour de la césarienne, avec succès. « Le TBEV est le seul flavivirus connu pour circuler de manière enzootique en Suède. La détection d'anticorps dirigés contre les flavivirus indiquerait donc une exposition antérieure à ce virus ». Même si le virus n'a pas été détecté dans les fœtus, les auteurs estiment probable qu'il soit à l'origine de leur décès.
Comme il y a eu un délai de 2 ans entre la césarienne et l'ensemble de ces résultats, les auteurs ont recontacté le maître pour prendre des nouvelles de l'animal (portée normale 1,5 an après la césarienne) et l'interroger sur ses pratiques relatives aux traitements antiparasitaires externes. « Le propriétaire a décrit que la chienne avait été régulièrement traitée avec un acaricide, mais qu'elle était encore infestée à plusieurs reprises par des tiques, même avant la mort de ses fœtus ».
Lorsqu'ils comparent ce cas à ce qui est décrit pour un autre flavivirus en Asie et Océanie (celui de l'encéphalite japonaise chez le porc), les auteurs observent que de la même façon, les fœtus meurent à des âges différents, en lien avec une transmission verticale (et non un avortement causé par une infection systémique). Pour eux, il s'agit donc de la « première description d'un cas de transmission verticale du TBEV chez le chien, associé à une mort fœtale en fin de gestation ». Ce rôle pathogène du TBEV n'avait pas été identifié jusque-là : « il est possible que dans les zones où le TBEV est enzootique, la plupart des chiennes soient exposées et immunisées avant leur première gestation », proposent-ils…
Compte tenu de la propagation actuelle d'Ixodes ricinus (le vecteur) et du TBEV, « ces résultats indiquent que des recherches plus approfondies sur l'association entre le virus et la mort fœtale chez le chien sont nécessaires ».
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