5 juin 2025
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Il y a trois “foyers” de colonisation du territoire français par les ratons-laveurs (Procyon lotor). La première population identifiée en France remonte à 1966, dans le nord-est du pays, en lien avec une base de l'Otan. Une seconde population installée dans le Massif Central (Auvergne) a été détectée en 1990, tandis que la plus récente est celle de Gironde (2007). Ces deux populations seraient liées à des animaux échappés de parcs animaliers ou « ferme exotique ». Des observations sporadiques d'individus ont été signalées ailleurs (voir l'illustration principale).
Sur le plan réglementaire le raton-laveur a été classé dans l'UE27 parmi les espèces exotiques envahissantes depuis que la première liste de ces espèces a été établie, en 2016. À ce titre, des individus de l'espèce ne peuvent pas « être conservés, y compris en détention confinée ; être élevées, y compris en détention confinée ; être transportés vers, hors de ou au sein de l'UE27 (à l'exclusion du transport d'espèces vers des installations dans le cadre de l'éradication ; être mis sur le marché ; être utilisés ou échangés ; être mis en situation de se reproduire, y compris en détention confinée ; ni être libérés dans l'environnement ». Mesures dont le respect reste à démontrer tant les découvertes sporadiques de ratons-laveurs dans la nature sont liées à des évasions de chez des particuliers…
Le raton-laveur est l'un des réservoirs du virus de la rage dans son berceau d'origine, en Amérique du nord. Il est aussi l'hôte définitif d'un ver rond indifférenciable morphologiquement d'un Toxocara adulte, Baylisascaris procyonis. Il s'agit d'un parasite zoonotique, les humains pouvant s'infecter par ingestion accidentelle d'œufs infectants présents dans l'environnement après avoir été excrétés via les fèces de ratons-laveurs. Sa présence a à présent été détecté en Allemagne, en Pologne, en Autriche, au Danemark, en Italie, aux Pays-Bas et au Luxembourg.
En France, B. procyonis avait été recherché en vain jusqu'en février 2021 par les chercheurs de l'Anses-Nancy. À cette date, un raton-laveur tué sur la route et trouvé mort à 5 km à l'est de la zone d'étude de la population du nord-est du pays, et à 10 km de la frontière luxembourgeoise, a donné lieu à l'identification de 3 vers (deux mâles et une femelle) chez cet individu. Le génotypage de ces vers a été effectué et ils n'appartiennent pas aux populations observées au Luxembourg ni aux Pays-Bas. Le génotypage du raton-laveur révèle que celui-ci appartient bien aux populations locales françaises. La population d'origine des ratons-laveurs ayant fourni ce parasite reste donc à déterminer (au sens où les sujets présents chez les particuliers ne sont pas inclus dans les études génomiques, qui ne portent que sur les animaux vivant à l'état sauvage). La population se développant en Aquitaine a fait également l'objet d'une investigation — sans détection de la présence du parasite.
Restait à explorer celle de l'Auvergne, où le raton-laveur est présent (et en expansion) depuis au moins 35 ans. Cela a été réalisé par l'Anses-Nancy et ses partenaires sur place, à partir du cadavre de 54 ratons-laveurs, piégés dans 34 municipalités du Puy-de-Dôme et de Haute-Loire. Le résultat est éloquent, avec 30 des 54 sujets qui hébergeaient au moins un ver adulte dans leurs intestins – soit une prévalence apparente de 56 %. Sur le plan géographique, la distribution des cas témoigne elle aussi de la forte implantation du parasite, avec deux communes sur trois ayant fourni des sujets infestés. Enfin, les charges parasitaires observées pointent aussi vers cette situation, certains sujets hébergeant plusieurs centaines de vers (même si la médiane était nettement plus faible, à 8,5 vers par cadavre).
Du fait du risque zoonotique, les personnes pouvant être amenées à manipuler des ratons-laveurs (piégeurs, chasseurs, chercheurs, personnels des centres de soins) ont été prévenus de la présence du parasite dans cette région et des mesures de protection à respecter (port de gants). Les médecins des hôpitaux (parasitologistes et neurologues) aussi car l'une des manifestations cliniques de cette parasitose, qui peut provoquer un larva migrans, est une méningite éosinophilique avec un taux élevé de létalité chez les enfants en bas âge. Toutefois, un seul cas humain d'infection par B. procyonis a été rapporté à ce jour en Europe, en Allemagne en 1996, alors que le parasite est présent plus largement (y compris en Wallonie et aux Pays-Bas).
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