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4 janvier 2024
Évaluation de l'état corporel d'un chien ou d'un chat : une tendance très nette à la sous-estimation par le propriétaire
La perception erronée de l'état corporel d'un chien ou d'un chat par son propriétaire fait souvent échouer le programme de prise en charge de l'obésité. Pour évaluer l'importance et les causes de ces erreurs de perception, une étude a été menée entre 2020 et 2022, sur des animaux amenés à la consultation de vaccination dans les écoles vétérinaires de Toulouse et d'Alfort. Au total, 304 chiens et 270 chats âgés de plus d'un an ont été inclus, et leurs propriétaires ont été invités à remplir un questionnaire pour évaluer la note d'état corporel (NEC) de leur animal.
Les propriétaires devaient d'abord utiliser une échelle « verbale » en choisissant parmi les réponses suivantes : "très maigre" ou "un peu maigre" (soit une NEC < 4/9 pour les chiens et < 5/9 pour les chats), "idéal", (NEC de 4-5/9 pour les chiens et de 5/9 pour les chats, "un peu gros" (NEC de 6-7/9 dans les deux espèces) ou "très gros" (NEC de 8-9/9).
Ensuite, les propriétaires devaient à nouveau évaluer l'état corporel de leur animal, mais en comparant sa silhouette aux images d'un système d'évaluation sur une échelle de 1 à 9 (sans palper le chien ou le chat).
Au cours de la consultation, les animaux ont été pesés et leur NEC a été évaluée par un vétérinaire. Les six vétérinaires ayant participé à l'enquête avaient été préalablement formés à l'utilisation de cette grille d'évaluation en 9 points.
Les résultats montrent que chez les chiens et les chats présentant une surcharge pondérale, respectivement 99 et 91 % des perceptions erronées sont des sous-estimations.
Chez les chiens présentant une insuffisance pondérale, tous les cas de perception erronée sont des sous-estimations, alors que chez les chats en sous-poids, toutes les erreurs sont des surestimations.
Lors de l'utilisation de l'échelle verbale, 32,6 % des propriétaires de chiens n'étaient pas d'accord avec le vétérinaire concernant l'état corporel de leur animal (27,0 % le sous-estimaient et 5,6 % le surestimaient). Le désaccord concernait 36,7 % des propriétaires de chats (24,1 % sous-estimaient et 12,6 % surestimaient).
Le pourcentage de désaccord augmente en fonction de l'excès de poids des animaux de compagnie : il est ici de 66 % pour les propriétaires de chiens et de 64 % pour les propriétaires de chats lorsque l'animal est en surpoids ; 100 % des propriétaires de chiens obèses et 83 % des propriétaires de chats obèses n'étaient pas d'accord avec le constat du vétérinaire !
Il est intéressant de noter que les propriétaires de chats en surpoids ont affiché des niveaux d'accord plus élevés que les propriétaires de chiens. L'une des explications possibles est que l'excès de poids est plus visible chez un animal de format réduit.
L'utilisation des photographies de l'échelle à 9 points n'a pas conduit à une amélioration notable du degré de concordance entre les propriétaires et les vétérinaires, mais un plus grand nombre de propriétaires a cependant pu identifier un excès de poids chez son animal. Ainsi, 49 % des propriétaires de chiens et 75 % des propriétaires de chats l'ont détecté (versus respectivement 38 et 64 % avec l'échelle verbale).
Seuls 79 % des propriétaires de chiens et 61 % des propriétaires de chats sont capables d'indiquer le poids de leur animal à 10 % près. Le taux de sous-estimation était de 14 % pour les chiens et de 21 % pour les chats, tandis que le taux de surestimation était de 7 et 18 %, respectivement.
Les intentions des propriétaires concernant l'évolution du poids de leurs animaux ont été explorées. Il en ressort que 68 % des propriétaires de chiens et 44 % des propriétaires de chats ayant un animal en surpoids ont exprimé le souhait que leur animal conserve le même poids. Lorsque le chien ou le chat est obèse, ils étaient respectivement 29 et 14 % à exprimer ce souhait.
Le fait d'avoir des enfants s'est révélé être un facteur associé à la sous-estimation de l'état corporel du chien ou du chat : la probabilité de sous-estimer l'état corporel est alors environ 2,5 fois plus élevée.
Des études menées en médecine humaine ont aussi mis en évidence une tendance des parents à sous-estimer la condition physique de leur enfant en surpoids, et plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer ce phénomène. Celui-ci serait lié au sentiment de culpabilité lié au surpoids de l'enfant, au refus de le stigmatiser ou à la réticence à l'idée de devoir modifier le mode de vie familial pour remédier au problème de poids de l'enfant. Ces mêmes tendances pourraient concerner la façon dont les parents perçoivent l'état corporel de leur animal.
La sous-estimation de la NEC du chien ou du chat par les propriétaires avec enfants pourrait aussi s'expliquer par le fait que les parents n'accordent pas autant d'importance à la surveillance de l'état corporel de leurs animaux, car ils sont plus préoccupés par les besoins de leurs enfants. Enfin, les parents pourraient inconsciemment se baser sur l'état corporel de leurs enfants pour évaluer leurs animaux de compagnie. Les bébés humains possèdent en effet davantage de graisse corporelle que d'autres espèces, et les rondeurs d'un animal le rendraient « mignon », comme un bébé.
Plus l'âge du chien avance, meilleure est la perception de sa condition corporelle par son propriétaire. Ce résultat pourrait être dû au fait qu'un chien plus âgé est plus susceptible d'avoir un propriétaire qui a de l'expérience en matière de condition physique idéale. Les propriétaires ont peut-être aussi plus tendance à être attentifs à la santé d'un chien âgé.
Enfin, un propriétaire possédant d'autres chiens est plus susceptible d'évaluer objectivement la NEC de ses animaux. Ces propriétaires ont sans doute une meilleure connaissance de la condition physique normale des chiens, et le fait d'en posséder plusieurs permet des comparaisons entre eux.
Les échelles visuelles sont très utiles pour sensibiliser les propriétaires aux problèmes de poids de leur animal, mais la condition corporelle idéale obéit à des normes sociétales qui évoluent avec les générations. Chez l'homme, ce qui était autrefois considéré comme un surpoids tend aujourd'hui à être perçu comme "à peu près correct". Une tendance similaire apparaît pour les animaux de compagnie, laquelle contribue à l'augmentation de la prévalence des animaux en surpoids. Cette perception erronée pose des difficultés lorsque les vétérinaires tentent de mettre en œuvre des programmes d'amaigrissement.
Des études futures devraient se concentrer sur le développement et la validation de tutoriels vidéo en ligne, afin d'apprendre aux propriétaires à bien évaluer l'état corporel d'un chien ou d'un chat, en s'appuyant sur des images et la palpation.
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