6 juin 2025
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Quelques publications rapportent la possible survenue de complications secondaires aux intubations endotrachéales, généralement évidentes au moment du geste, mais qui peuvent aussi s'observer a posteriori, parfois plusieurs jours voire semaines après l'intervention.
Une enquête auprès des spécialistes de la discipline (diplômés ou en devenir) en a évalué les risques. Et les résultats montrent que la balance bénéfices/risques penche assez franchement en faveur de la technique.
Lors d'une anesthésie générale, l'intubation endotrachéale de l'animal est en effet quasiment la règle, réalisée presque systématiquement selon les répondants (à 95 % pour les chiens et à 88 % pour les chats). Elle sécurise l'ouverture des voies aériennes supérieures, facilite la ventilation mécanique, évite les fausse-route lors de régurgitation, et ainsi le risque de pneumonie par aspiration. Elle prévient également la contamination de la pièce par les gaz anesthésiques.
Bref, elle fait partie du protocole anesthésique, d'après les réponses obtenues au questionnaire. Ce dernier a été diffusé auprès des diplomates, résidents et membres des collèges européen et américain d'anesthésie et analgésie vétérinaire (ECVAA et ACVAA).
Le questionnaire a été élaboré par des cliniciens de l'école vétérinaire de Vienne (Autriche), qui en ont aussi analysé les résultats. Il comprenait 4 parties : renseignements sur le répondant (informations démographiques et établissement), ses pratiques relatives aux intubations et la fréquence des complications associées au geste, sa technique de mesure et de surveillance de la pression du ballonnet, la fréquence des complications observées pendant que l'animal est intubé, puis après extubation
Les réponses aux questions posées étaient généralement notées de 1 à 5 (de « pas du tout d'accord » à « complètement d'accord »), avec des résultats présentés en moyennes.
Sur les 718 vétérinaires anesthésistes sollicités, 252 ont répondu (soit un taux de réponse relativement élevé, de 35 %), avec 61 questionnaires partiellement complétés (les réponses n'étaient pas toutes obligatoires). Un total de 193 réponses exploitables a été ainsi analysé.
D'une manière générale, l'intubation est considérée comme une technique sûre, surtout chez le chien, associée à un faible taux de complication par 94 % des répondants contre 71 % pour le chat.
Elle est globalement facile à réaliser, des difficultés à la mise en place survenant dans moins de 10 % des cas pour la majorité des anesthésistes : 83 % d'entre eux pour les chiens, mais 62 % pour les chats. Les répondants, globalement aguerris à la technique, reconnaissent donc que le chat pose plus de difficulté au quotidien : pour plus d'un tiers d'entre eux (36 %), le geste est difficile dans plus d'un cas sur 10. Selon les auteurs, ces difficultés sont probablement inhérentes à la petite taille et la fragilité de la trachée dans l'espèce féline, mais pourraient aussi découler d'une moindre habitude dans le geste, étant donné qu'il est moins systématisé que dans l'espèce canine.
La fréquence des diverses complications lors du geste en lui-même varient un peu selon les deux espèces. S'agissant de déclaratif, il ne s'agit pas de taux de complication sensu stricto, mais d'incidence perçue (comme pour les autres catégories de complications évaluées dans cette étude).
Chez le chien comme chez le chat, c'est le réflexe de toux à l'intubation qui est la complication la plus fréquente, selon les répondants. Elle pourrait s'expliquer par une anesthésie insuffisamment profonde. Mais elle est également plus fréquemment observée par les répondants moins expérimentés.
La toux est suivie chez le chien par une intubation œsophagienne accidentelle (placée en 3e chez le chat), puis la difficulté à visualiser le pharynx (en 4e chez le chat). Selon les auteurs, le lien entre cette dernière et la conformation de l'animal (brachycéphale ou non) mériterait d'être exploré.
Un spasme laryngé à l'intubation est plus fréquent dans l'espèce féline (placé en 2e place) ; il est beaucoup plus rare chez le chien, conformément aux résultats d'autres études.
Une lésion du larynx (traumatisme, lacération) est aussi plus fréquente chez le chat que chez le chien (mais reste globalement rare).
Une fois la sonde en place, des complications peuvent survenir au cours de l'intervention, jusqu'à l'extubation. Une fuite du ballonnet est alors la plus fréquente, mais elle est plus souvent observée avec un chien.
Chez le chat, une obstruction de la sonde est la seconde complication la plus fréquente (et plus fréquente que chez le chien), potentiellement en lien avec son petit diamètre.
Un déplacement de la sonde ou une extubation accidentelle sont aussi fréquents dans les deux espèces.
Après l'extubation, les complications sont rares. La plus fréquente – une toux – reste d'importance mineure.
Une nécrose de la trachée, complication majeure mais rare, est plus fréquente chez le chat. Elle est corrélée au signalement plus fréquent de réajustements d'une pression initialement inadéquate du ballonnet, ce qui pourrait découler d'une précédente expérience de nécrose amenant à contrôler plus étroitement le dispositif.
Inversement, plusieurs complications à cette étape sont plus fréquentes chez le chien : présence de sang sur la sonde, modification de la voix, difficultés à respirer (potentiellement, ici encore, en lien avec la brachycéphalie), bronchite ou pneumonie.
L'anesthésiste n'étant pas nécessairement impliqué dans le suivi de l'animal, il est possible que des complications survenant à moyen terme, telles qu'une nécrose ou une sténose de la trachée, soient sous-estimées.
Les auteurs avaient présumé la survenue fréquente de complications mineures. Les réponses ne leur donnent pas raison sur la fréquence, mais davantage sur leur caractère mineur.
Quelques variations sont identifiées selon l'expérience du répondant (son âge, le nombre d'intubations réalisées par semaine), mais cette dernière demeure globalement sans impact significatif sur l'incidence des complications rapportée, dans cette population de spécialistes.
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