30 juin 2020

Confinement oblige, le printemps n'a pas été propice pour les délégués des laboratoires à venir vous présenter de nouveaux médicaments depuis la mi-mars. Néanmoins, les laboratoires n'ont pas tous renoncé à référencer leurs nouveaux produits en centrales. Parmi la demi-douzaine de nouveaux médicaments, le vaccin Nobivac° Myxo-RHD Plus est le premier vaccin lapin trivalent, à la fois, contre la myxomatose, la maladie hémorragique virale de lapin (VHD) dite classique et la VHD associée à un virus variant ou de type 2.

Développé par MSD, ce vaccin trivalent est disponible depuis le mois de mai pour les lapins de compagnie en flacon unidose et devrait l'être dans quelques mois pour les lapins de chair avec un flacon de 50 doses.

Deux virus de la myxomatose vectorisés pour la VHD classique et variant

À terme, le nouveau vaccin trivalent devrait remplacer le vaccin bivalent Nobivac° Myxo-RHD qui n'avait pas la valence VHD « variant » ou de « type 2 ». Car, en France, le virus variant est désormais beaucoup plus souvent isolé que celui de la VHD classique. Le vaccin bivalent, commercialisé depuis 2012, ne contenait qu'une seule souche vaccinale : un virus vivant atténué de la myxomatose, recombinant pour une glycoprotéine immunogène de la capside du virus de la VHD classique.

Dans le nouveau vaccin, il est ajouté une seconde souche d'un virus vivant atténué de la myxomatose, mais recombinant cette fois pour une glycoprotéine du virus variant de la VHD ou dit de type 2. Cette technologie des vaccins vivants vectorisés présente toutefois un inconvénient. Si les lapins sont déjà vaccinés par un autre vaccin contre la myxomatose ou immunisés après une infection naturelle, ils peuvent ne pas développer d'immunité contre la VHD prévient le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP). Car l'immunité conférée par un premier vaccin différent contre la myxomatose ou un virus sauvage pourrait empêcher l'expression des glycoprotéines immunogènes de la VHD classique ou variant à partir des souches vaccinales vectorisées du virus de la myxomatose.

Indiqué pour les lapereaux de 5 semaines et les lapines gestantes

Le vaccin est indiqué chez des lapins âgés de plus de cinq semaines d'âge — y compris les lapines gestantes — afin de réduire la mortalité et les signes cliniques de la myxomatose comme de la maladie hémorragique virale du lapin (souches classiques et de type 2).

Pour les lapins de compagnie, le lyophylisat est présenté dans une boîte de cinq flacons unidoses avec cinq flacons de solvant aqueux de 0,5 ml. Il se conserve deux ans au réfrigérateur.

Une primovaccination en une injection à partir à 5 semaines d'âge

Le protocole vaccinal ne prévoit qu'une seule injection SC de 0,5 ml avec un délai d'apparition de l'immunité de 3 semaines pour une durée de protection validée à un an.

Le dossier d'AMM du nouveau vaccin avec cette seconde souche vaccinale recombinante pour le virus variant de la VHD s'est beaucoup appuyé sur les études du premier vaccin, notamment pour les études d'innocuité et d'efficacité contre la myxomatose et la VHD classique. Ainsi, aucun essai terrain n'a été réalisé avec le nouveau vaccin du fait des quatre études terrain déjà existantes avec le premier vaccin.

L'efficacité contre la myxomatose s'appuie donc sur les études réalisées avec Nobivac° Myxo-RHD. L'efficacité contre la VHD classique et variant est évaluée par des études avec épreuve virulente réalisée sur des lapins de compagnie et des lapins de chair.

Selon le rapport d'évaluation de l'Agence européenne du médicament, une étude a été réalisée en présence d'Ac d'origine maternelle (AOM) anti-myxomatose. Le rapport de l'EMA conclut à « une réponse sérologique suffisante pour protéger les lapereaux de la VHD ».

Un vaccin non adjuvé avec une assez bonne tolérance

Le vaccin vivant ne contient pas d'adjuvant, ce qui lui confère une bonne tolérance. La rubrique effets indésirables du RCP mentionne, chez les lapins de compagnie, de « très rares cas [< 0,01 %] de réactions locales avec nécrose, croûtes et perte de poils ». Une hyperthermie transitoire de 1-2 °C peut aussi être observée tout comme de très rares cas graves [< 0,01 %] de réactions d'hypersensibilité.

Enfin, toujours « dans de très rares cas [< 0,01 %], des signes cliniques de myxomatose peuvent survenir dans les trois semaines post-vaccination ». Ces signes clinque ne semble associés aux souches vaccinales, mais plutôt à une infection latente ou récente par des virus sauvages de myxomatose présents au moment de la vaccination.

La boîte de cinq doses du vaccin trivalent est référencée en centrales à près de 75 € HT, soit presque 15 € la dose en prix d'achat HT. La boîte de 5 doses du vaccin bivalent Nobivac° Myxo-RHD est présenté à 50 € HT, soit 10 € HT la dose.