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23 janvier 2020
Il n'y a pas plus d'urgence cardiaque en hiver chez le chien
Chez l'Homme, les urgentistes observent un pic des hospitalisations pour insuffisance cardiaque congestive en hiver. Une étude a donc exploré si une telle influence saisonnière se retrouvait chez le chien. Et il semble que non, d'après ses résultats publiés dans la revue numérique en libre accès PLoS ONE.
Cette étude rétrospective a porté sur une cohorte de 93 chiens atteints d'une maladie valvulaire dégénérative mitrale (MMVD) et admis pour sa décompensation (œdème pulmonaire) dans l'un des hôpitaux vétérinaires des universités de Bologne et de Padoue en Italie, entre 2011 et 2016. Les cas recrutés ne présentaient pas d'autre maladie ou malformation cardiaque. Un tiers environ était déjà sous traitement.
L'Italie du Nord, où se situent les deux villes, dispose d'un climat continental, avec « des étés chauds et des hivers rigoureux ». Pour chaque chien, les relevés météorologiques locaux ont permis de recueillir les températures moyenne et maximale (Tmoy et Tmax) observées pendant les 14 jours précédant l'admission, puis d'en calculer les moyennes. Trois intervalles ont été distingués pour chacune :
Les chiens ont ensuite été répartis dans ces « saisons », selon ces moyennes, et en fonction du nombre de jours rattachés à chacune parmi les 14 écoulés avant leur admission (% de chiens par jour).
Les résultats de l'analyse comparative montrent l'absence de différence significative dans la répartition de ces chiens selon leur saison d'admission pour décompensation cardiaque, en termes de températures moyennes comme de Tmax.
Les signes de l'atteinte (paramètres cliniques et échocardiographiques) étaient également similaires.
À l'issue du diagnostic, les chiens avaient été traités par l'association de furosémide (diurétique de l'anse), d'un IECA (molécule variable) et de pimobendane. 8 d'entre eux avaient aussi été traités avec de la spironolactone (diurétique antagoniste de l'aldostérone), et de l'amiodarone (anti-arythmique) pour 2.
L'analyse des dossiers médicaux a ensuite évalué l'éventuelle influence de la température extérieure, ainsi que d'autres paramètres, sur le pronostic de la décompensation cardiaque (durée de survie). En médecine humaine, les résultats des études menées dans cet objectif sont en effet contradictoires.
Ici, à la fin de l'étude, 26 chiens étaient encore en vie, les autres morts (n=60), dont 49 en lien avec une cause cardiaque, ou sans donnée sur leur devenir (n=7). Leur longévité ne montre pas de différence significative entre les groupes de chiens formés selon les températures extérieures moyennes (Tmoy). La comparaison des groupes formés selon les températures maximale (Tmax) révèle d'abord un risque de mortalité plus élevé chez les chiens admis en saison intermédiaire par rapport à ceux admis en saison chaude. Mais l'analyse multivariée effectuée ensuite ne confirme pas cette différence.
Ainsi, contrairement aux médecins d'humaine, les vétérinaires n'ont pas à craindre de pic hivernal dans la survenue des cas de décompensation de maladie cardiaque congestive chez le chien, d'après cette nouvelle étude.
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