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18 janvier 2019
Pathogénie, clinique, délai et âge d'apparition... : tout est très variable dans l'intolérance alimentaire
L'intolérance alimentaire se caractérise par une réaction anormale à la consommation d'un aliment (ou d'un additif alimentaire), à l'exclusion des réactions immunologiques (allergie). Elle englobe ainsi tous les cas d'intoxication alimentaire, mais aussi les réactions consécutives à des troubles physiques (irritation), métaboliques, organiques (défaut de motilité intestinale), et autres. Un article publié en libre accès dans le Journal of Small Animal Practice en propose une revue.
Son auteur prévient que l'intolérance alimentaire est bien moins documentée que l'allergie alimentaire. Et que même si les mécanismes pathologiques impliqués sont aujourd'hui mieux définis, celui qui est en cause reste souvent indéterminé face à un cas en pratique.
Au plan clinique, ces cas d'intolérance alimentaire se caractérisent finalement par leur grande diversité, même s'ils se rejoignent sur leur aspect « dose-dépendant ».
Ainsi, les chiens et les chats peuvent être atteints « à tout âge ». Et les signes cliniques se manifestent parfois de manière différée, quelques heures voire quelques jours après l'ingestion de l'aliment responsable, ce qui complique le diagnostic. Ils peuvent aussi persister, pendant plusieurs jours.
Ces signes sont également très divers : cutanés, digestifs, respiratoires et/ou nerveux. Outre les nombreuses affections entrant alors dans le diagnostic différentiel, l'identification de la substance en cause se complique par la possibilité d'une intolérance de l'animal à plusieurs groupes d'aliments. Et il n'existe évidemment pas de tests diagnostiques spécifiques.
Les intoxications alimentaires comprennent les cas de contamination microbienne, par des bactéries comme les salmonelles, Escherichia coli ou Campylobacter (qui se manifestent généralement dans les 12-24h après consommation) ou leurs toxines, à l'exemple de celles produites par Clostridium botulinum ou Staph. aureus (d'apparition plus immédiate). Les carnivores domestiques y semblent plus résistants que l'espèce humaine. En revanche, ils apparaissent plus sensibles aux mycotoxines, notamment à l'aflatoxine produite par Aspergillus sp., susceptible d'entraîner des troubles digestifs et hépatiques graves.
Les intoxications alimentaires comprennent aussi celles provoquées par :
La consommation de poissons de la famille des scombridés – thon, maquereau, saumon, anchois, sardine, bonite – entraîne parfois des réactions indésirables. La chair de ces poissons est riche en histidine, dont la dégradation bactérienne (avant consommation) aboutit à la libération d'histamine. Des troubles digestifs (salivation, vomissements, diarrhée) ont été rapportés chez des chiens et des chats environ 30 minutes après l'ingestion d'anchois crus.
Certains aliments sont aussi réputés comme toxiques pour les carnivores domestiques, le chocolat en premier lieu, mais aussi les oignons, l'ail, le raisin, etc. À l'origine de l'intolérance, les composants qu'ils contiennent sont ici des substances biologiquement actives, ce qui amène à classer comme « pharmacologiques » les réactions observées.
Ces principaux composés sont les suivants :
La consommation de noix de macadamia est associée à des cas d'intolérance chez le chien, sans toutefois que le mécanisme en cause soit élucidé. Il en est de même pour les fruits en grappe (raisin).
Des cas d'intolérance sont également liés à un défaut de métabolisation. L'intolérance aux glucides (lactose notamment) entre dans cette catégorie. Elle s'explique par des troubles de l'absorption, la digestion (activité enzymatique diminuée) ou le transport du composé. Après le sevrage, la baisse d'activité des lactases entraîne par exemple une intolérance au lait chez certains chiens ou chats adultes.
Des troubles de la motilité stomacale peuvent par ailleurs entraîner une intolérance aux aliments gras, épais (amidon) ou visqueux (fibres solubles), qui se manifeste par des vomissements ou de la rétention gastrique. Inversement, l'ingestion de fibres hautement fermentescibles (pectine) provoque la production de méthane dans le colon, à l'origine de constipation et d'un ralentissement du péristaltisme digestif.
Un déséquilibre de la flore intestinale commensale pourrait aussi être à l'origine d'intolérances alimentaires ou, inversement, en être une conséquence. Mais l'impact de l'alimentation sur le microbiote gastro-intestinal et le développement de maladies est insuffisamment connu à ce jour pour l'affirmer.
Certains aliments provoquent également des désordres digestifs de nature physique : irritation, plaies, etc,. amenant une inflammation ou une stase digestive. Il s'agit par exemple d'os, laine ou poils, lorsque des carcasses d'animaux sont consommées entières, mais aussi de substances non digestibles, abrasives ou fermentescibles consommées par le chien ou le chat qui « fait les poubelles ». Des cas d'obstruction, d'ulcération, d'hémorragie intestinale sont également décrits suite à l'ingestion de sable (en grande quantité, par exemple sur la plage).
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