10 septembre 2018

Le 3 septembre 2018, un nouveau laboratoire vétérinaire est né sur le marché Français : Alivira. La naissance d'un nouveau laboratoire est toujours une bonne nouvelle. Cela démontre d'abord que ce marché est dynamique. Ce qui justifie des investissements de plusieurs millions d'euros.

Par le jeu des fusions-acquisitions, il disparaît un ou deux laboratoires par an. Et cette concentration, même si elle est motivée par la taille critique, ne présente pas que des bénéfices ou des synergies visibles chez les praticiens.

En 2018, plus des trois-quarts des ventes se répartissent entre seulement cinq laboratoires en France. Il y a vingt ans, 95 % des ventes étaient réalisées par 24 laboratoires. Ils ne sont plus que huit aujourd'hui pour réaliser la même part de marché. Et paradoxalement, cela n'a pas généré trois fois moins de concurrence, mais plutôt trois fois plus avec des laboratoires qui s'affrontent sur (presque) toutes les gammes importantes. Le temps des laboratoires experts d'un seul domaine thérapeutique semble définitivement révolu sauf sur les petits marchés de spécialistes.

Concentration rime avec rationalisation et… disparition. Car les « petits produits » sont abandonnés faute de temps et de moyens pour les promouvoir. « Beaucoup de gâchis » résume notre confrère Bertrand Dedina qui dirige Alivira en France.

Un laboratoire indien de synthèse pharmaceutique

Mais cette concentration favorise aussi l'émergence de nouveaux laboratoires. Ils sont souvent d'emblée bien accueillis par les praticiens. Alors qu'Alivira est encore totalement inconnu dans l'hexagone, « les vétérinaires acceptent de recevoir ses délégués dans 98 % des cas », se réjouit Bertrand Dedina.

Qui est Alivira ? Alivira est la filiale santé animale d'un grand groupe pharmaceutique indien, Sequent, spécialisé dans la synthèse de principes actifs de pharmacie humain et vétérinaire. Ses premiers clients sont donc dans le top ten mondial des grands laboratoires. En santé animale, il fournit ainsi ses géants mondiaux en antiparasitaires (fenbendazole, praziquantel, closantel, clorsulon, toltrazuril…), en carprofène, en xylazine…

La France après l'Allemagne, l'Espagne, le Benelux, le Brésil…

Mais la stratégie d'Alivira s'oriente désormais vers la production et la commercialisation de ses propres formulations et médicaments (produits finis). Leader en Inde, ce groupe a ainsi pour ambition de rentrer dans le top ten mondial à l'horizon 2022. Le laboratoire s'implante donc sur tous les marchés importants notamment en Europe. Alivira a ainsi racheté des laboratoires locaux en Allemagne (Bremer), en Espagne (Karizoo), au Benelux (Fendigo), en Suède (N-Vet), ainsi qu'aux portes de l'Europe, le turc Provet. Alivira est également présent en Amérique latine avec le rachat du brésilien Evance.

En France, Alivira a préféré créer son propre laboratoire ex nihilo mais en s'appuyant sur des savoir-faire reconnus, tel que celui de Bertrand Dedina (Toulouse 82) qui porte ce projet pour la France depuis presque un an. Auparavant, en 35 ans de carrière, Bertrand Dedina a multiplié les expériences dans les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires chez Distrivet, Hoechst, Intervet-MSD, Bayer, Zoetis et, plus récemment, Qalian.

Cinq délégués en 2018, 10 en 2019 et 15 en 2020

En France, Alivira a officiellement obtenu son agrément comme établissement pharmaceutique vétérinaire le 18 juin 2018. Il démarre, en septembre, avec une équipe de cinq délégués qui couvrent le nord de la France (au Nord d'une ligne Nantes Lyon). Dans six mois, l'équipe devrait doubler avec 10 délégués sur l'hexagone, pour atteindre d'ici deux ans 15 délégués en régime de croisière.

Alivira se positionne comme « exclusivement » au service des vétérinaires, sans aller s'intéresser aux autres acteurs de la santé animale comme les pharmaciens ou les animaleries, même s'ils sont importants sur le marché des antiparasitaires externes.

Pour aller vite, des « grands classiques » et des « produits naturels »

Pour aller vite dans le démarrage de l'activité, Alivira commence par distribuer des « grands classiques », des gammes de médicaments génériques déjà autorisés en France. Alivira débute ainsi la commercialisation du premier générique de Frontline° Combo : Pestigon° Combo à base de fipronil et de méthoprène pour chiens, chats et furets.

La gamme Frontline° Combo est aujourd'hui bien référencée chez les pharmaciens et en animaleries, mais de plus en plus délaissée par les vétérinaires. Alivira propose donc une gamme générique exclusivement réservée aux vétérinaires à un tarif compétitif par boîte de trois pipettes enveloppé dans des sachets individuels pour faciliter le déconditionnement au détail le cas échéant.

Alivira souhaite aussi répondre à la demande d'alternatives dites « naturelles » aux médicaments chimiques. Car certains clients semblent avoir davantage confiance dans les produits naturels que dans la science. Le laboratoire crée une gamme « naturelle » d'aliments complémentaires, baptisée Alive°, une référence à la fois à la vie et à Alivira.

Les trois premiers produits sont orientés vers le confort articulaire en alternative ou en complément d'un AINS avec :

• Alive° GCM, une solution orale de glucosamine, chondroïtine et méthylsulfonylméthane (source de soufre), l'originalité est ici surtout sur la forme liquide,
• Alive° UC-II, une poudre orale en gélule à base de collagène de type II non dénaturé,
• Alive° PEA, une poudre orale en gélule à base de palmitoyl-éthanolamide, un composant réputé pour « ses propriétés anti-inflammatoires et analgésique ».

Dix gammes génériques attendues en canine et en rurale

D'autres gammes génériques devraient rapidement compléter le portefeuille d'Alivira dans les prochains mois :

• Pour les chats, le premier générique des spot-on endectocides Advocate° (imidaclopride et moxidectine),
• Pour les chiens et les chats, des génériques de méloxicam (buvable et injectable) et de carprofène (injectable).

Alivira proposera aussi des « grands classiques » pour les vétérinaires ruraux :

• Pour le tarissement des vaches laitières, un générique de Cepravin° (céfalonium) et bouchon à base de sous-nitrate de bismuth,
• Des antiparasitaires en pour-on à base de d'éprinomectine, d'ivermectine ou de deltaméthrine,
• Deux AINS injectables, le méloxicam et le carprofène.