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20 septembre 2017

Incontinence urinaire : concerne 3 % des chiennes en moyenne, mais de 15 à 32 % dans les 5 races à risque

par Vincent Dedet

Temps de lecture  2 min

Prévalence et niveau de sur-risque de l'incontinence urinaire chez des plus de 100 000 chiennes  venues en consultation généraliste dans l'une des 119 structures vétérinaires britanniques partageant leurs données cliniques dans VetCompass (LeFil, d'après O'Neill et coll., 2017).
Prévalence et niveau de sur-risque de l'incontinence urinaire chez des plus de 100 000 chiennes  venues en consultation généraliste dans l'une des 119 structures vétérinaires britanniques partageant leurs données cliniques dans VetCompass (LeFil, d'après O'Neill et coll., 2017).
 

La prévalence réelle de l'incontinence urinaire (IU) chez les chiennes est de 3,14 % outre-Manche, ce qui est plus précis que les « 2 à 16 % obtenus à partir de différentes études » qui portaient sur un nombre limité d'animaux. Cliniciens et épidémiologistes vétérinaires britanniques poursuivent en effet l'exploitation des bases de données massives de consultations (VetCompass) en s'attachant à mieux décrire la survenue de l'incontinence urinaire de la chienne, dans un article publié ce 13 septembre.

> 100 000 chiennes

Les auteurs ont extrait de la base de données tous les dossiers électroniques qui concernaient des chiennes ayant consulté, entre le 1er septembre 2008 et le 7 juillet 2013 l'une des 119 structures vétérinaires partageant leurs données cliniques. Parmi les 100 397 dossiers de chiennes différentes obtenus, ils ont extrait ceux qui comportaient mention du diagnostic d'IU et/ou d'un traitement à base de phénylpropanolamine ou œstradiol.

25 fois plus fréquent chez les setter irlandais que les Jack Russel

Ils obtiennent 3,14 % chiennes souffrant d'incontinence urinaire, avec un intervalle de confiance (à 95 %) très étroit (2,97 à 3,33 %), ce qui est un gage de bonne puissance de l'analyse statistique. Les deux tiers de ces cas étaient nouvellement identifiés sur la période étudiée, le tiers restant correspondant aux consultations de suivi des chiennes dont le diagnostic d'IU était antérieur au début de l'étude. Les chiennes de race non définie (croisées) présentaient une prévalence moyenne parfaitement superposable à celle de l'ensemble la population (3,10 %). En revanche, il y avait plus de races avec une prévalence supérieure à la moyenne (17 races), que de races sous cette moyenne (5 races). Les deux extrêmes sont les setter irlandais (32,3 %, soit une chienne sur trois) et les Jack Russel terriers (1,5 %).

Âge, stérilisation et… poids

Les auteurs ont alors constitué deux groupes (1 116 chiennes à IU et 95 838 chiennes sans IU), dont ils ont réalisé une analyse statistique pour tenter d'identifier les facteurs de risques. L'âge médian au diagnostic d'IU était de 10,6 ans et l'âge médian au décès était de 13,6 ans. L'essentiel de ces chiennes a été euthanasié (94,6 %) et dans un cas sur 7 (16 %), l'IU était le facteur majeur motivant cette décision. Les facteurs de risque de survenue de l'incontinence identifiés (régression logistique multivariée) étaient :

  • La race, avec 10 d'entre elles présentant un sur-risque significatif (voir le tableau) et trois présentant des facteurs de protection (York, cocker spaniel et Jack Russel). La race bouvier des Flandres a été signalée hors du Royaume-Uni comme races à risque ; elle n'était pas représentées par un nombre suffisant de sujets dans ces données britanniques pour que ce statut soit évalué.
  • Le poids, les chiennes pesant la moyenne de leur race (ou plus) étant trouvées avec un sur-risque de 31 % d'incontinence par rapport aux plus légères (p<0,001). Mais le poids jouait aussi en défaveur des chiennes : à partir d'un poids adulte de 10 kg, le risque d'IU est doublé.
  • L'âge, avec un sur-risque x 3,6 pour les chiennes de 9-12 ans par rapport aux chiennes de moins de 3 ans (p<0,001).
  • La stérilisation augmente le risque (x 2,23), et ce indépendamment de l'âge ou du poids de la chienne. Toutefois, les dossiers ne contenaient pas l'âge à la stérilisation et ce facteur n'a pas pu être analysé plus en détail.
  • Le fait d'être assurée aussi (+ 59 %), ce qui est un facteur fréquemment retrouvé dnas les études VetCompass, en lien avec une meilleure médicalisation des animaux assurés.

Les auteurs proposent que, pour les races à risques identifiées dans cette étude, les praticiens adaptent leur conduite lors de demande de stérilisation des chiennes, en indiquant le niveau de risque de survenue ultérieure d'incontinence.