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25 octobre 2016
Le bilan gériatrique découvre des anomalies préoccupantes chez le chien apparemment sain : tumeurs, hypertension, calculs, infection urinaire…
Ces nouvelles données peuvent peser pour convaincre les propriétaires de chiens âgés d'accepter un bilan de santé. Les résultats d'une étude sur 100 vieux chiens apparemment sains montrent en effet la détection d'une anomalie insoupçonnée chez la plupart d'entre eux.
L'étude en question vient d'être publiée en ligne dans le JVIM (article en libre accès). Elle s'est déroulée à la faculté vétérinaire de Gand en Belgique (avec le soutien financier de Hill's).
Les chiens, 50 mâles et 50 femelles, ont été recrutés en Flandres et aux Pays-Bas. Ils étaient tous en bon état de santé d'après leur propriétaire, et ne recevaient aucun traitement (autre que préventif : vaccin, vermifuge) depuis 2 mois au moins. Ils ont été séparés en deux groupes :
Chacun s'est vu offrir un bilan de santé complet : examen clinique (incluant une exploration rectale ou vaginale, un fond d'œil, un test de Schirmer et une mesure de la pression artérielle), analyse d'urines (avec mise en culture) et bilan sanguin (hématologie et biochimie). Une attention particulière était portée sur l'examen clinique orthopédique et neurologique. Le cas échéant, un prélèvement pour cytologie était effectué sur les masses cutanées découvertes.
Le propriétaire était également interrogé au préalable sur l'environnement de vie de son chien, son alimentation, son éventuel changement de comportement, son historique médical, etc. Quelques chiens présentaient des signes jugés associés au vieillissement : baisse de l'acuité visuelle ou auditive, moindre activité, légère raideur ou boiterie, incontinence urinaire… Ceux présentant une pathologie manifeste, bien que non diagnostiquée auparavant (cachexie ou polyuro-polydipsie marquée, par exemple), étaient exclus.
La très grande majorité (85) bénéficiait d'un suivi vétérinaire régulier (au moins annuel). 10 appartenaient d'ailleurs à des vétérinaires, 45 à des étudiants ou personnels de la faculté. Pourtant, le bilan a détecté des anomalies jusque là non décelées chez la plupart des chiens.
Une hypertension artérielle (>160 mmHg) a été observée chez plus de la moitié (53, dont 36 au-dessus de 180 mmHg), sans toutefois de répercussion ophtalmique. Aucune cause sous-jacente de cette hypertension n'était établie au vu des autres résultats, à l'exception d'un cas, relié à une hypothyroïdie. L'effet du stress de l'examen ne peut être exclus, malgré les bonnes conditions de la mesure (après une période d'acclimatation à l'environnement et en présence du propriétaire).
L'auscultation cardiaque n'a détecté que quelques cas d'anomalie du rythme (bradycardie, tachycardie, rythme irrégulier). 22 chiens présentaient un souffle cardiaque, dont 8 de grade 3/6 et 3 de grade 4/6. L'auscultation pulmonaire était normale pour une très large majorité (86).
Aucune masse ou organomégalie abdominale, ni hypertrophie thyroïdienne n'a été décelée à la palpation. En revanche, l'examen clinique a révélé quelques cas de tension ou douleur abdominale (21 chiens), d'hypertrophie testiculaire (2), d'anomalie prostatique (18), un nodule mammaire et une masse vaginale.
Des masses cutanées ou sous-cutanées ont été observées chez 56 chiens, plus souvent chez les plus âgés (groupe gériatrique). Si des lipomes ont été diagnostiqués dans 23 cas, 2 mastocytomes cutanés ont été découverts (dont un de grade II), un carcinome basocellulaire (au niveau d'une oreille), 3 adénomes sébacés et 2 cas de sarcomes, dont un épithélioma. Les auteurs de l'étude relèvent l'intérêt d'une cytologie de routine, qui montre une malignité dans environ 5 % des cas ici.
Sans réelle surprise, les troubles orthopédiques étaient fréquents (douleur, boiterie), plus souvent chez les gériatriques, mais sans lien avec le surpoids. Les désordres neurologiques étaient rares et sans conséquence majeure.
Deux tiers des chiens présentaient une opacification du cristallin, légère (35), modérée (27) ou marquée (4). Un animal présentait un ulcère cornéen.
Parmi les anomalies relevées par les analyses sanguines, les plus notables sont une anémie arégénérative (11 cas, avec une baisse de l'hématocrite plus marquée chez les gériatriques), une hypophosphatémie (29), une hyperglycémie (15) sans glycosurie associée, une leucopénie (23), une créatininémie (32) mais un seul cas d'urémie. Une insuffisance rénale chronique (de stade II) a été confirmée par la suite ; les données sont manquantes pour les autres cas. Car le suivi des chiens n'entrait malheureusement pas dans le champ de l'étude.
Les marqueurs hépatiques étaient souvent anormaux, mais sans gravité.
L'examen urinaire, enfin, a révélé de très nombreux cas de présence de cristaux urinaires (62, souvent en quantités), mais aussi de sang (32), lipides (79), spermatozoïdes (14), bactéries (5, associés à une pyurie). La culture bactérienne était positive (E. coli) dans 4 cas.
Les résultats de travaux précédents avaient déjà montré l'intérêt des bilans gériatriques, détectant des anomalies chez 30 à 80 % des chiens testés. Mais ceux-ci n'étaient pas limités, loin s'en faut, à des sujets apparemment sains. Ici, les animaux ne présentaient pas de pathologie manifeste, telle que détectable par le propriétaire, ni par le vétérinaire à l'issue du questionnaire de santé ou au vu de l'état général du chien.
Le bilan permet d'établir des suspicions cliniques, à confirmer éventuellement par des examens complémentaires ciblés, et ouvre au traitement ou au suivi plus étroit du cas. Des mesures peuvent aussi être proposées pour améliorer le bien être du chien (lors de douleur d'origine arthrosique, ou de défaut d'hygiène dentaire, par exemple).
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