25 avril 2024
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Les derniers cas équins de maladie de West-Nile dataient de 2006. Mais, il faut remonter onze ans en arrière, en 2004, pour retrouver plus de trente cas équins en Camargue, et à 2003 pour la confirmation de cas humain en France.
Avec trente cas équins en un mois, la maladie de West-Nile est réapparue chez les chevaux de Camargue, après huit années sans aucun cas confirmé en France. « Si on ne la trouve pas, c’est qu’on ne la cherche pas bien dans le sud de la France » dit-on habituellement sur la maladie de West-Nile. D’ailleurs, un tiers d’un millier de chevaux présentaient une sérologie positive (IgG, 34 %) dans le Var en 2003, après un épisode avec (seulement) quatre cas équins dans ce département. Plus inquiétant encore, un cas humain a aussi été détecté selon le Directeur général de la Santé, Benoît Vallet, une première depuis les sept cas humains de 2003 dans le Var et déjà en Camargue.
Le virus de la maladie de West-Nile n’a donc probablement pas disparu du pourtour méditerranéen durant les huit années où il n’a pas été retrouvé. A contrario, le nombre de cas cliniques confirmés chez les équidés peut aujourd’hui surprendre. C’est du jamais vu depuis 2004 où 32 cas équins avaient été confirmés en Camargue.
Selon le dernier bilan du Respe, le réseau d’épidémiosurveillance de pathologie équine, les trente cas (23 foyers) sont répartis dans trois départements. 22 des 23 foyers sont localisés dans la zone « Camargue » avec :
La présence du virus de West-Nile en France est connue depuis les années soixante.
L’OIE appelle cette maladie la fièvre de West-Nile. Pourtant, l’hyperthermie n’est pas systématique. Sur les trente cas confirmés, le tableau clinique est le suivant :
En France, cette zoonose est classée chez les équidés et les oiseaux dans les dangers sanitaires de première catégorie. Les foyers équins sont tous placés sous APDI (arrêté préfectoral de déclaration d’infection). Les APDI interdisent la sortie des équidés du foyer. Toutefois, les arrêtés sont levés 15 jours après la mort ou la guérison du dernier équidé atteint. Ces arrêtés ont donc été levés pour certains foyers déclarés fin août et début septembre. Car chez les équidés, la période d’incubation est de 5 à 15 jours. La guérison peut survenir en 20 à 30 jours (sauf évolution mortelle ou nécessitant l’euthanasie).
Le Respe demande que « tout équidé ayant séjourné durant l’été dans une zone à risque et présentant des signes compatibles avec la maladie de West-Nile fasse l’objet d’un prélèvement pour recherche sérologique et virologique ».
Le cycle du virus de West-Nile repose sur un réservoir, les oiseaux des zones humides, sauvages ou domestiques, et une multiplication des moustiques vecteurs (Culex entre autre) en fin de saison estivale. Les étés chauds et humides, lorsque les moustiques pullulent, sont donc favorables à une explosion des cas. Les chevaux comme les hommes sont des culs-de-sac épidémiologiques. Car la virémie y est à la fois faible et courte. Ils ne sont donc pas infectants pour d’autres moustiques
Cinq lignées de flavivirus de West Nile sont identifiées. Mais jusqu’en 2004, seule la lignée 1 était connue pour être à l’origine des cas cliniques sur les cinq continents. Puis en 2004, un virus de la lignée 2, jusque-là restreinte à l’Afrique subsaharienne, est isolé en Hongrie et se révèle pathogène pour le cheval et pour l’homme. Il est à l’origine de l’épidémie grecque de 2010 (262 cas humains dont 35 mortels), ainsi que de cas humains et équins dans le nord de l’Italie en 2011.
Aujourd’hui, les deux lignées du virus de West-Nile circulent en Europe. Aux portes de l’Europe, des cas ont aussi été recensés au Maroc, en Turquie, en Israël.
La maladie de West-Nile n’est pas souvent une zoonose grave. Mais les encéphalites de West-Nile sont toujours des maladies graves, voire mortelles chez les chevaux comme chez les humains.
La plupart des infections (70-80 %) sont asymptomatiques chez l’homme et les équidés. 20 % sont des formes pseudo-grippales plus ou moins graves.
Chez les équins, des formes neuro-invasives graves se développent dans 1 à 10 % des cas. Elles sont alors assez mortelles dans 30 à 40 % des cas. Il est fréquent de recourir à l’euthanasie pour abréger les souffrances des animaux à terre. La mortalité est de 80 % lorsque les chevaux sont à terre.
Chez l’homme, ces formes de méningoencéphalites sont encore plus rares que les chez les chevaux : moins de 1 % des cas. Elles sont aussi moins souvent mortelles : dans 7 à 9 % des cas de méningite (soit une mortalité de 5 cas pour 10 000 personnes infectées).
Aux États-Unis, où le virus de West-Nile a été introduit en 1999 sur un continent vierge, la maladie a flambé trois ans plus tard en 2002 chez l’homme, avec 284 décès et 3000 cas de méningoencéphalites, comme chez les équidés (plus de 15000 cas cliniques graves recensés avec une mortalité de 30 %). Aujourd’hui, dix ans après, le virus de West Nile reste à l’origine d’un millier de cas humains recensés chaque année, dont une cinquantaine de décès (soit 4 à 5 % des cas cliniques déclarés). Aucun vaccin n’est disponible pour protéger les humains.
Chez les chevaux, la vaccination s’est alors beaucoup développée aux USA et s’est révélée très efficace. Néanmoins, depuis 2012, une à plusieurs centaines de cas cliniques (graves) y sont recensés chaque année sur des équidés non vaccinés.
Chez les équidés, la maladie de West-Nile a été déclarée en 2015 dans seulement quatre pays européens en sus de la France : l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et la Grèce (source OIE).
Chez les humains, la zoonose est plus largement répandue en Europe selon l’ECDC (le centre européen des maladies humaines). 88 cas humains sont répertoriés dans l’Union européenne : au Portugal, en Italie et plus à l’est en Autriche, en Hongrie, en Serbie, en Roumanie… Ce nombre croît à 97 cas en incluant les pays voisins (bilan au 1er octobre).
La menace est réelle. Chez les équidés, les vaccins sont efficaces (Proteq° West Nile, Merial, et Equip° WNV, Zoetis). Mais le coût de la vaccination reste l'un des principaux freins à sa généralisation. Surtout que la maladie est, pour le moment, encore perçue (à tort ?) comme lointaine, hypothétique, voire improbable sur une grande partie du territoire.
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