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9 mai 2025
Cancers subcliniques du chien mature : l'examen clinique de routine en décèle la majorité
Des résultats réjouissants ! L'étude d'une équipe américaine pluridisciplinaire, publiée en libre accès dans JAVMA, apporte globalement de bonnes nouvelles. Elle a été menée sur près d'un millier de chiens initialement recrutés pour une autre étude clinique, visant à évaluer un vaccin anticancéreux (étude VACCS). Il fallait donc en écarter les chiens déjà atteints d'une maladie tumorale, d'où leur dépistage avant inclusion.
Les chiens devaient être âgés entre 5,5 et 11,5 ans et peser au moins 5 kg. Ils devaient être de races croisées ou de races prédisposées aux cancers. Une quarantaine de races était ainsi ciblée pour leur prédisposition à mourir d'un cancer, par exemple le boxer, le schnauzer géant, le terre-neuve, etc. S'y ajoutait une dizaine de races supplémentaires à risque d'un cancer en particulier, par exemple le berger allemand pour les hémangiosarcomes ou le springer anglais pour les tumeurs mammaires.
Et ces chiens devaient bien sûr être en bon état de santé apparent, et ne pas avoir été victime d'une maladie cancéreuse antérieurement. Un suivi sur 5 ans était espéré, une maladie précédente réduisant l'espérance de vie était ainsi un critère d'exclusion.
De mai 2019 à juin 2022, dans les 3 établissements vétérinaires participants (écoles vétérinaires de Fort Collins dans le Colorado, de Madison dans le Wisconsin et de California-Davis), 902 chiens répondant à ces critères ont ainsi été examinés.
Le bilan de santé réalisé comprenait :
Dans les cas où la cytologie restait douteuse, une biopsie était recommandée. Si une anomalie était détectée à l'imagerie, sans pouvoir en écarter une origine tumorale, des examens complémentaires étaient proposés.
De cette population examinée, 54 chiens ont été exclus de l'étude VACCS en lien avec une maladie cancéreuse :
Dans ce second groupe, le degré de suspicion était jugé faible, modéré ou élevé selon les anomalies observées : il était faible dans plus d'un tiers des cas (11/30), mais modéré à 40 % (12/30) et élevé pour 7 chiens (23,3 %).
La prévalence des tumeurs malignes subcliniques s'établit ainsi entre 2,7 et 6 % selon que l'on inclut ou non les cas de suspicion sans confirmation. Il est de 3,4 % en considérant les cas confirmés et ceux de suspicion élevée (24+7 soit 31/902). Ces taux sont faibles, dans une population de chiens matures ou séniors et en partie prédisposés.
Toutefois, certains cancers, osseux ou cérébraux par exemple, ne pouvaient probablement pas être détectés ici en l'absence de signe clinique. Les auteurs signalent aussi que les cancers de la sphère orale peuvent être difficiles à déceler (un examen oro-buccal était réalisé ici, chez des chiens recrutés aussi pour leur bon caractère).
Les auteurs ont ensuite comparé cette population aux autres chiens examinés (n=848, groupe témoin). L'analyse montre que les chiens atteints ou suspects sont significativement plus âgés que les témoins (8 ans contre 7 ans en médiane, ce qui est cohérent avec les résultats d'autres travaux établissant à 8-9 ans l'âge médian de diagnostic d'un cancer chez le chien). Le poids, le sexe et le statut sexuel (stérilisation) sont sans différence entre les groupes.
Les 24 tumeurs diagnostiquées étaient : 10 mastocytomes (41,7 % des cas), 3 adénocarcinomes des glandes anales (12,5 %) – d'où l'importance de l'examen rectal –, 3 sarcomes des tissus mous (2,5 %), 2 carcinomes thyroïdiens (8,3 %), 2 hémangiosarcomes cutanés (8,3 %), 1 carcinome urothélial, 1 sarcome histiocytaire, 1 leucémie lymphoïde chronique, 1 carcinome basocellulaire (4,2 % chacun).
Mais surtout, 20 de ces 24 cancers, soit 83 %, ont été détectés dès l'examen clinique (+ analyse cytologie des masses cutanées). Et 2 supplémentaires l'ont été au bilan sanguin, révélant une lymphocytose dans un cas et une hypercalcémie dans l'autre.
Les examens d'imagerie ont été nécessaires pour les 2 derniers (radiographies dans un cas et échographie dans l'autre, voir tableau en illustration principale).
Pour les 30 cas dans lesquels une tumeur maligne n'a pas pu être exclue (faute d'examens plus poussés), les lésions suspectes étaient le plus souvent détectées à la radiographie (nodules ou masses pulmonaires) ou à l'échographie (nodules ou masses spléniques, surrénaliennes, vésicales, etc.). Un cancer de la peau a été suspecté sans confirmation dans 4 cas.
Dans ce groupe, ce sont donc essentiellement les examens d'imagerie qui ont détecté une lésion : radiographie pour 6 chiens et échographie pour 18 autres.
L'examen clinique a tout de même permis d'amener une suspicion à 20 % (6 cas). En considérant les 54 cas confirmés ou suspect, l'examen clinique a donc pu détecter 50 % des cas (voir tableau), ce qui n'est pas négligeable en pratique quotidienne.
Les 3 races considérées comme les plus à risque de cancer – le golden retriever, le bouvier bernois et le boxer – ont fait l'objet d'une analyse spécifique, sans pouvoir toutefois dégager de différence en termes de prévalence des cancers subcliniques par comparaison aux races croisées comme à l'ensemble de la population étudiée. Mais celle-ci ciblait globalement des races à risque, et se limitait aux chiens de plus de 5 kg (alors que le risque cancéreux est rapporté plus élevé chez les races de grand format).
L'objectif final n'est évidemment pas seulement de détecter ces tumeurs asymptomatiques, mais de réaliser au besoin un bilan d'extension, puis d'en proposer un traitement précoce et/ou un suivi rapproché.
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