26 avril 2024
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Une revue récente liste les pays européens où des cas de leishmaniose canine autochtones ont été décrits, bien qu’ils ne soient pas situés en zone d’enzootie. Une carte unique rassemblant la répartition des espèces de phlébotomes compétentes pour la transmission de Leishmania infantum a été dressée par le coordonnateur du projet européen VectorNet.
« Au cours des dernières années, environ 700 cas de leishmaniose canine importés ont été signalés par des pays européens considérés comme ne faisant pas partie de la zone d’enzootie de ce parasite », Leishmania infantum. Dans un article scientifique récent, les auteurs, enseignants chercheurs vétérinaires portugais, se sont focalisés sur les risques liés aux voyages effectués par les chiens accompagnant leurs propriétaires, et aux cas autochtones signalés hors de la zone d’enzootie de la leishmaniose canine.
Ils citent des évaluations — parfois anciennes — de tels voyages. Aux Pays-Bas, à la fin des années 1980, c’étaient déjà 58 000 chiens qui venaient “estiver” dans le Sud de l’Europe. Au début des années 2000, le risque de ramener la leishmaniose, sans mesures préventives sur place, était estimé à 0,2 %. Au Royaume-Uni, non seulement le deux tiers des chiens ayant présenté une leishmaniose clinique avaient passé au moins 6 mois en zone d’enzootie, mais une trentaine de cas étaient liés à « l’adoption de chiens dans des refuges dans le pays de vacances », accompagnant ensuite outre-Manche leurs nouveaux maîtres… Et trois cas considérés comme autochtones y ont été identifiés – bien que le Royaume-Uni ne soit pas connu pour héberger d’espèces de phlébotomes compétentes pour la transmission de L. infantum.
En Allemagne, « une grande majorité des 20 000 cas de leishmaniose canine [identifiés jusqu’en 2012] sont considérés comme ayant été infectés à l’occasion d’un voyage en zone d’enzootie », pour l’essentiel au Sud de l’Europe. Au Danemark, un cas a été identifié chez un chien qui avait séjourné un an en Espagne. Mais le principal intérêt de cette publication est de passer en revue les pays ou régions qui, hors zone d’enzootie de L. infantum, ont enregistré des cas sur des chiens n’ayant pas voyagé. Il s’agit du Nord de la France, des Pays-Bas, de la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Roumanie… et la Finlande !
L’origine de ces derniers cas n’est pas forcément évidente : il peut s’agir de l’établissement d’un cycle local (présence d’espèce de phlébotome compétente), mais aussi d’une transmission transplacentaire, ou d’un contact direct (chien importé ou ayant voyagé). Dans tous les cas, le « défi pour les propriétaires, les vétérinaires praticiens et les autorités » est le succès possible d’un cycle local de transmission, à partir des animaux infectés, dans une zone au préalable indemne. Pourvu qu’un vecteur compétent y soit en activité.
Les vecteurs compétents de la leishmaniose en Europe appartiennent au genre Phlebotomus, et les auteurs en retiennent sept espèces pour l’Europe, de distributions géographiques différentes. Un avis de l’Autorité européenne de Sécurité Sanitaire des Aliments (EFSA) publié en avril dernier avait présenté cette distribution, mais avec une carte par espèce. Toutefois, le réseau VectorNet, né début 2015 et financé par l’EFSA pour 4 ans, est capable de compiler ces données. Il s’agit d’un réseau d’échange de données sur la distribution géographique des espèces d’arthropodes vecteurs de maladies, humaines ou animales. Il est piloté par la société AVIA-GIS (www.avia-gis.com), fondée par un vétérinaire et implantée en Belgique. Avec les données à jour à avril 2015, cette société vient de réaliser pour Le Fil une carte rassemblant la distribution géographique de ces sept espèces compétentes : elle représente donc les régions où un risque d’implantation du parasite existe… en période d’activité vectorielle.
Car les faits sont têtus : la leishmaniose canine sort de son berceau enzootique – le bassin méditerranéen — pour remonter vers le Nord. Pas de manière homogène, mais avec des “sauts de puce”. En zone d’enzootie, la séroprévalence peut nettement varier, mais est en augmentation. Et les auteurs rappellent qu’environ 10 % des chiens infectés vont développer une leishmaniose clinique ; les autres sont une source possible de transmission. De nouveaux cas autochtones de leishmaniose canine sont apparus en dehors de la zone d’enzootie. Par exemple au pied des Alpes en Italie du Nord, ou encore en Ariège en France, ou en Catalogne et Galice en Espagne. Pour les auteurs portugais, le risque d’établissement d’une enzootie est également jugé significatif pour l’Allemagne et l’Autriche, du fait d’une densité vectorielle en croissance.
Les auteurs concluent sur l’importance de la diffusion des connaissances sur les mesures préventives à appliquer aux chiens voyageant en zone d’enzootie, « pour s’assurer que les chiens soient protégés avant exposition » aux phlébotomes. En l'absence d'une large application de ces « mesures préventives, le potentiel de diffusion de L. infantum par de chiens vers des pays hors de la zone d’enzootie mais où existe un vecteur compétent est élevé ».
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