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19 novembre 2021

Fibrillation atriale : des syncopes annoncent un sur-risque de mort subite par arrêt cardiaque

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Avec 11 individus, le Terre-Neuve fait partie des chiens les plus représentés dans cette cohorte de 142 chiens présentant une fibrillation atriale, après le berger allemand (n=13) et le labrador (13), mais devant le dogue de Bordeaux (10), le boxer (9) ou le setter irlandais (7). Cliché Pixabay.
Avec 11 individus, le Terre-Neuve fait partie des chiens les plus représentés dans cette cohorte de 142 chiens présentant une fibrillation atriale, après le berger allemand (n=13) et le labrador (13), mais devant le dogue de Bordeaux (10), le boxer (9) ou le setter irlandais (7). Cliché Pixabay.
 

Chez l'homme, la fibrillation atriale, ou fibrillation auriculaire, est le plus fréquent des troubles du rythme cardiaque. Et elle est associée à un risque augmenté de mort par arrêt cardiaque, indépendamment de ses autres facteurs de risque. Chez le chien, cette association n'a pas été démontré : des arrêts cardiaques sont décrits dans le contexte de diverses maladies du cœur, mais sans être particulièrement associés à la fibrillation atriale. Une étude a donc établi qu'ici aussi, le lien est significatif.

Étude rétrospective de 142 cas

Sept centres de référés britanniques ont participé à cette étude rétrospective, incluant des cas de fibrillation atriale pour lesquels une échocardiographie et un ECG sur 24h (holter) avaient été réalisés, et le suivi renseigné. Le cas échéant, la date et la cause de la mort étaient précisées.

Une cohorte de 142 chiens a ainsi été formée. Et leurs données ont été comparées à un groupe témoin, constitué de 127 chiens pour lesquels une échocardiographie avait été effectuée, n'ayant pas montré de fibrillation atriale, et dont le suivi était également documenté.

Les chiens atteints étaient généralement traités avec un anti-arythmique (diltiazem et/ou digoxine le plus souvent) ; 26 chiens (18 %) n'étaient pas traités. Aucun des chiens du groupe témoin ne recevait ce type de traitement.

Près de 15 % de morts par arrêt cardiaque

Le suivi montre un taux de mortalité, toutes causes confondues, significativement plus élevé chez les chiens atteints : 54 % (77/142) contre 32 % (41/127) dans le groupe témoin.

Un décès en lien avec une cause cardiaque est documenté chez 59 chiens dans le premier groupe (77 %), et 34 chez les témoins (83 %). Mais plus intéressant ici, une mort par arrêt cardiaque (chien mort ou découvert mort sans signes avant-coureurs dans les heures précédentes) est significativement plus fréquente dans le premier groupe. La prévalence est ainsi de 14,8 % (21/142) versus 5,5 % (7/127) chez les témoins.

Les mécanismes pathologiques à l'origine de cet arrêt cardiaque restent toutefois à explorer.

Globalement, la durée de survie est significativement inférieure chez les chiens à fibrillation atriale par comparaison aux autres : 492 jours en médiane (environ 16 mois) contre 593 jours pour les témoins (19 mois). Dans le premier groupe, la longévité avant la mort par arrêt cardiaque est de 389 jours en médiane (environ un an).

Risque x4,3 en cas de syncopes

Dans l'analyse multivariée, trois paramètres sont trouvés significativement associés à un sur-risque de mortalité par arrêt cardiaque lors de fibrillation atriale :

  • L'âge au diagnostic, de 6,6 ans versus 8,1 ans pour les chiens décédés d'autres causes (le diagnostic à un plus jeune âge pouvant éventuellement être lié à des troubles plus graves, d'évolution plus rapide, mais aussi à une activité plus intense de l'animal) ;
  • La taille de l'oreillette gauche, plus dilatée chez les chiens morts par arrêt cardiaque ;
  • La survenue de syncopes (38 % contre 18 %), associée à un risque multiplié par un facteur 4,3.