12 décembre 2025
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Il n'y avait pas eu d'enquête épidémiologique sur le virus de l'immunodéficience féline (FIV) en France depuis plus d'une décennie. C'est à présent chose faite : une équipe de l'école nationale vétérinaire de Toulouse vient de publier les résultats d'une enquête sérologique de grande ampleur. En 10 ans, presque rient n'a vraiment changé.
Les sérums utilisés pour la présente enquête avaient été collectés dans le cadre d'une étude sérologique antérieure sur l'influenza A H5N1. Ils avaient été prélevés par des praticiens, dans le cadre de consultations de routine ou médicales, entre décembre 2023 et janvier 2025. Ils proviennent de chats vivant dans un foyer et ayant accès à l'extérieur (n=642), ou de chats errants (n=86). Dans l'étude, 33 départements sont représentés pour les chats ayant un propriétaire (et 16 pour les chats errants) : il ne s'agit donc pas d'une étude représentative, mais son ampleur permet de s'en approcher.
La précédente étude de ce type avait identifié, en 2011, une prévalence de l'infection de 16 %. Les résultats bruts de l'actuelle étude fournissent 18 % de chats séropositifs (134/728) et après analyse statistique (prenant en compte la sensibilité et spécificité du test utilisé), ce chiffre est ramené à 16 %, avec un intervalle de certitude de 8,4 à 20 %. Selon le statut des animaux :
Sans surprise du fait du mode de transmission du virus, ce sont les mâles entiers qui présentent la séroprévalence la plus élevée (31 %), devant les mâles castrés (18 %) et les femelles (8,4 %). Bien que l'étude ne soit pas à proprement parler représentative de la population féline nationale (tous les départements ne sont pas représentés et bon nombre de chats ne sortent pas), les auteurs extrapolent, à partir des 16 % de séroprévalence et d'une population de 16,6 millions de chaque, que « plus de 2,6 millions de chats français pourraient être infectés par le FIV ».
Pour calculer les facteurs de risque de la séropositivité au FIV, les auteurs prennent en référence la séroprévalence des femelles qui sortent peu (< 1 h/j). Par rapport à elles :
Enfin, pour les chats errants, les auteurs calculent qu'un chat errant présente une probabilité de 0,5 d'être infecté à 5 ans d'âge, et à 10 ans (s'il a survécu jusque-là), cette probabilité est presque de 1.
Lorsqu'ils réalisent le séquençage partiel du génome des souches obtenues à partir des sérums (RT-PCR), les auteurs observent, d'une part, une variabilité importante de ces souches et, d'autre part, qu'il y aurait eu (au moins) deux introductions du FIV dans la population féline française. Une population virale (chats prélevés dans le Cantal et la Charente-Maritime) s'apparente à des virus décrits au Portugal en 2011. Une autre (chats prélevés en Charente et Indre-et-Loire) est plus proche de souches décrites en Autriche en 2002. Ces dates, plutôt anciennes, montrent surtout que le FIV ne fait pas l'objet d'une surveillance moléculaire importante (il a pu y avoir d'autres souches mais peu de séquences génomiques sont présentes dans les bases de données). Pour tenter d'y pallier, les auteurs ont obtenu le séquençage intégral du génome de l'une des souches de leur étude, et ont partagé la séquence finale (la première depuis la France en 20 ans). Il reste que ces données « soulignent la nature transfrontalière de la transmission du FIV et le rôle probable des mouvements non documentés de chats, que ce soit par le biais d'adoptions informelles, de relocalisations ou de migrations de chats errants ».
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